Madagascar, Rassemblement d'opposants malgré l'interdiction : Le président parle d'une tentative de coup d'Etat
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Madagascar, Rassemblement d'opposants malgré l'interdiction : Le président parle d'une tentative de coup d'Etat

Le président de la République de retour au pays depuis hier après-midi a décidé de s’adresser à la Nation dans la soirée d’hier après les évènements de samedi dernier qui a fait deux morts et dix-sept blessés. Entamant son discours, Hery Rajaonarimampianina a d’abord présenté ses condoléances aux familles des victimes du 21 avril et souhaitant le rétablissement des blessés. Pour le président, la manifestation menée par les députés au Parvis de l’Hôtel de Ville constitue ni plus ni moins une tentative de coup d’Etat du fait que la manifestation a revêtu un caractère anti-démocratique. Rappelant le vécu du pays depuis 1972 jusqu’en 2009, Hery Rajaonarimampianina a déclaré que ce genre de manifestation a déjà couté au pays des centaines de morts, des milliers de blessés mais aussi un dépérissement général du pays, une accentuation de la pauvreté. « Nous vivons jusqu’à aujourd’hui les séquelles laissées par ces évènements et c’est cette situation que mon régime s’évertue à relever ».

Alors que beaucoup avaient attendu la démission de Hery Rajaonarimampianina, ce dernier a souligné que le travail du régime continue. Il a par ailleurs mis en garde ceux qui, dans ses mots, « cultivent les troubles et invitent la population à la dissidence, visant à augmenter des blessés et des morts ». L’Etat prendra les mesures nécessaires a-t-il souligné, en ajoutant que les forces armées prendront également leurs responsabilités. « Chacun devrait savoir que le coup d’Etat n’est pas la solution dont le pays a besoin  », dixit Hery Rajaonarimampianina, tout en appelant la population au calme.

Divergence

Pourtant, les demandes de démission du président de la République se multiplient du côté de l’opposition. Une demande exprimée par les députés sur le Parvis de l’Hôtel de Ville samedi dernier. Dans les autres régions, quelques mouvements de solidarité se mettent également en place. A l’exemple de la ville de Mahajanga où une veillée de solidarité a été organisée devant l’Hôtel de Ville. Il semblerait qu’une descente au niveau de l’Hôtel de Ville est encore prévue ce jour, selon les déclarations des députés durant le week-end. D’autres acteurs de la vie publique en appellent cependant au calme. La CNIDH (Commission Nationale des Droits de l’Homme) même en dénonçant « une violation des droits humains appelle les parties, tant le gouvernement que les manifestants conduits par les députés de l’opposition à la mesure ». 

Idem pour l’Union africaine qui a déclaré « le bureau de l’Union Africaine à Madagascar appelle au calme, à la sérénité, à la retenue et à la responsabilité de toutes les parties prenantes malagasy ». L’Union européenne a également fait une déclaration appelant à la responsabilité des parties prenantes et déplore l’utilisation de la violence. Notons que les députés entreront en session ordinaire au début du mois prochain. Beaucoup avancent que les députés devraient aussi concrétiser cette fois-ci la motion de censure à l’encontre du Gouvernement, suivant les voies légales et non plus entrainer la population à la rue.

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