Cameroun, Communiqué de  Mandela Center: La série noire se poursuit pour les Avocats
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Cameroun, Communiqué De Mandela Center: La Série Noire Se Poursuit Pour Les Avocats :: Cameroon

Mandela Center porte à la connaissance de la communauté nationale et internationale qu’en date du 18 mars 2018, aux environs de minuit, heure locale,  Me Emmanuel SIMH, avocat au Barreau du Cameroun, propriétaire du  cabinet Simh et Partners à  Yaoundé,  l’un  des  brillants  avocats  camerounais  impliqués  dans  la  défense  des droits  de l’homme et qui œuvre aux cotés de l’ONG Mandela  Center, a échappé,  de justesse, à un assassinat;

Que de retour dans son domicile, au terme d’une réunion familiale, il a été encerclé épar trois  assaillants  armés, cagoulés  et  vêtus  de  noir,  qui  ont tenté  de l’étrangler;

Qu’il n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention opportune des voisins et de l’un de ses enfants;

Qu’il s’en est sorti avec un traumatisme crânien etdes lésions au niveau du membre inférieur droit;

Que les assaillants, visiblement en mission commandée, n’ont rien demandé, ni rien arraché au défenseur des droits humains;

Qu’il  convient  de  préciser  pour  la  compréhension  de cet  acte  odieux,  que  Me Emmanuel  SIMH  a  été  l’avocat  de  l’activiste  Patrice  NGANGANG,  libéré  de  la prison centrale de Kodengui à Yaoundé en catastrophele 27 décembre dernier, sur injonction  du  Gouvernement  américain,  après  21  jours  d’arrestation  et  de séquestration arbitraire, pour avoir osé critiqué le président de la République;

Que  Me  Emmanuel  SIMH  est  réputé  pour  assurer  la  défense  des  personnes  qui tombent sous le coup de la terrible loi anti-terroriste du 23 décembre 2014 dont des centaines de militants de la cause anglophone arbitrairement détenus par le régime de Yaoundé dans plusieurs prisons du pays depuis plusieurs mois;

Qu’il est également vice-président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun(MRC), l’une des rares formations politiques de l’opposition qui refusent toujours de faire route avec le régime de Yaoundé;

Que  le  défenseur  des  droits  humains  reste  flegmatique  et  imperturbable  à  la suite  de  cet  acte  criminel :  « Je  veux  dire  aux  commanditaires  de  cet  acte odieux que je n’ai pas peur. Pour moi, la mort est une fatalité. Et mon combat est juste. Si je meurs sous leurs coups, de milliers de SIMH  continueront le combat », lance l’homme en robe noire, en guise de testament;

Que cet acte criminel intervient au lendemain d’un esérie d’attaques et de torture des avocats par les forces de sécurité et de défense;

Qu’il  est  du  devoir  impératif  de  l’Etat  Camerounais  d’assurer  la  sécurité  des avocats  et  des  défenseurs  des  droits  humains  dans  l’exercice  de  leurs fonctions selon les Principes de base relatifs au rôle du barreau, adoptés par les Nations-Unies à la Havane en 1990.

Eu égard à tout ce qui précède, Mandela Center  :

Condamne, avec  la  toute  dernière  énergie cette  grave  atteinte  à  la  dignité  des avocats et des défenseurs des droits humains;
S’insurge avec force contre l’inaction ou l’impunité érigée en règle par les pouvoirs publics;
3.Exige avec fermeté, au Gouvernement de la République République de tout faire pour interpeller les auteurs et leurs commanditaires et les traduire en justice, au terme des enquêtes en  cours  à  la  sous-direction  des  enquêtes  criminelles  à  la  police  judiciaire  de Yaoundé;

Rappelle à l’État camerounais qu’il   a l’obligation absolue  de veiller « à ce que les avocats    a) puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue; b) puissent voyager et consulter  leurs clients librement, dans le pays comme à l’étranger; et c) ne soient menacés de poursuites ou de sanctions économique ou autres pour toutes mesures prises conformément à leurs obligations et normes professionnelles reconnues et à leur déontologie»(Principe 16) et «  Lorsque la sécurité des avocats est menacée dans  l’exercice  de  leurs  fonctions,  ils doivent  être  protégés dans  l’exercice  de  leurs  fonctions,  ils  doivent  être  protégés  comme  il  convient  par  les autorités »(Principe 17) ;
Rassure l’opinion  que  Mandela  Center  mettra  tout  en  œuvre  pour  lancer  un  vaste plaidoyer, de concert avec les Organisations de la Société Civile des droits humains, en vue de l’adoption d’une loi nationale sur la  protection  des défenseurs des droits humains des défenseurs des droits humains. .. .

Fait à Yaoundé, le 19 mars 2018
Le Secrétaire Exécutif Permanent du CAJ

Jean Claude Fogno

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