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© Correspondance : Mandela Center
- 21 Mar 2018 15:02:42
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Cameroun, Communiqué De Mandela Center: La Série Noire Se Poursuit Pour Les Avocats :: Cameroon
Mandela Center porte à la connaissance de la communauté nationale et internationale qu’en date du 18 mars 2018, aux environs de minuit, heure locale, Me Emmanuel SIMH, avocat au Barreau du Cameroun, propriétaire du cabinet Simh et Partners à Yaoundé, l’un des brillants avocats camerounais impliqués dans la défense des droits de l’homme et qui œuvre aux cotés de l’ONG Mandela Center, a échappé, de justesse, à un assassinat;
Que de retour dans son domicile, au terme d’une réunion familiale, il a été encerclé épar trois assaillants armés, cagoulés et vêtus de noir, qui ont tenté de l’étrangler;
Qu’il n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention opportune des voisins et de l’un de ses enfants;
Qu’il s’en est sorti avec un traumatisme crânien etdes lésions au niveau du membre inférieur droit;
Que les assaillants, visiblement en mission commandée, n’ont rien demandé, ni rien arraché au défenseur des droits humains;
Qu’il convient de préciser pour la compréhension de cet acte odieux, que Me Emmanuel SIMH a été l’avocat de l’activiste Patrice NGANGANG, libéré de la prison centrale de Kodengui à Yaoundé en catastrophele 27 décembre dernier, sur injonction du Gouvernement américain, après 21 jours d’arrestation et de séquestration arbitraire, pour avoir osé critiqué le président de la République;
Que Me Emmanuel SIMH est réputé pour assurer la défense des personnes qui tombent sous le coup de la terrible loi anti-terroriste du 23 décembre 2014 dont des centaines de militants de la cause anglophone arbitrairement détenus par le régime de Yaoundé dans plusieurs prisons du pays depuis plusieurs mois;
Qu’il est également vice-président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun(MRC), l’une des rares formations politiques de l’opposition qui refusent toujours de faire route avec le régime de Yaoundé;
Que le défenseur des droits humains reste flegmatique et imperturbable à la suite de cet acte criminel : « Je veux dire aux commanditaires de cet acte odieux que je n’ai pas peur. Pour moi, la mort est une fatalité. Et mon combat est juste. Si je meurs sous leurs coups, de milliers de SIMH continueront le combat », lance l’homme en robe noire, en guise de testament;
Que cet acte criminel intervient au lendemain d’un esérie d’attaques et de torture des avocats par les forces de sécurité et de défense;
Qu’il est du devoir impératif de l’Etat Camerounais d’assurer la sécurité des avocats et des défenseurs des droits humains dans l’exercice de leurs fonctions selon les Principes de base relatifs au rôle du barreau, adoptés par les Nations-Unies à la Havane en 1990.
Eu égard à tout ce qui précède, Mandela Center :
Condamne, avec la toute dernière énergie cette grave atteinte à la dignité des avocats et des défenseurs des droits humains;
S’insurge avec force contre l’inaction ou l’impunité érigée en règle par les pouvoirs publics;
3.Exige avec fermeté, au Gouvernement de la République République de tout faire pour interpeller les auteurs et leurs commanditaires et les traduire en justice, au terme des enquêtes en cours à la sous-direction des enquêtes criminelles à la police judiciaire de Yaoundé;
Rappelle à l’État camerounais qu’il a l’obligation absolue de veiller « à ce que les avocats a) puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue; b) puissent voyager et consulter leurs clients librement, dans le pays comme à l’étranger; et c) ne soient menacés de poursuites ou de sanctions économique ou autres pour toutes mesures prises conformément à leurs obligations et normes professionnelles reconnues et à leur déontologie»(Principe 16) et « Lorsque la sécurité des avocats est menacée dans l’exercice de leurs fonctions, ils doivent être protégés dans l’exercice de leurs fonctions, ils doivent être protégés comme il convient par les autorités »(Principe 17) ;
Rassure l’opinion que Mandela Center mettra tout en œuvre pour lancer un vaste plaidoyer, de concert avec les Organisations de la Société Civile des droits humains, en vue de l’adoption d’une loi nationale sur la protection des défenseurs des droits humains des défenseurs des droits humains. .. .
Fait à Yaoundé, le 19 mars 2018
Le Secrétaire Exécutif Permanent du CAJ
Jean Claude Fogno
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