Cameroun,Patrimoine culturel: Péril sur les langues nationales
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Cameroun,Patrimoine Culturel: Péril Sur Les Langues Nationales :: Cameroon

22 sur les 239 langues nationales répertoriées sur l’Atlas linguistique du Cameroun ont déjà disparu. C’est un secret de polichinelle, le Cameroun compte une multitude de langues nationales. C’est d’ailleurs cette diversité culturelle qui lui a valu le nom d’Afrique en miniature. 

Les uns et les autres reconnaissent ce multilinguisme comme une valeur à promouvoir pour un meilleur épanouissement de la richesse culturelle du pays. Une particularité qui, selon les avis de nombreux linguistes, viendrait à disparaître. «La menace de disparition que court la plupart des langues nationales aujourd’hui plus que hier n’est plus à démontrer. La transmission intergénérationnelle est progressivement atterrée, particulièrement dans les villes et les agglomérations semi-rurales. Les villages ne sont pas en reste», soutient Edmond Biloa, chef du département de langues africaines et linguistique à l’Université de Yaoundé I.

A cet effet, un consultant du ministère de l’Education de base (Minedub) révèle dans le cadre des études pour la planification de l’extension de l’intégration des langues nationales dans le système éducatif que 22 des 239 langues identifiées en 2012 et classées résiduelles ou spéciales ont disparu faute de locuteurs suffisants (quand bien-même elles possèderaient une description). Sur ce même document, seule une vingtaine de langues nationales camerounaises sort du lot avec un niveau de développement fonctionnel. Il s’agit notamment des langues dont plusieurs aspects de structure ont été étudiés et établis en phonologie, morphologie et en syntaxe.

Tenu du 05 au 06 janvier dernier à la Société internationale de linguistique (Sil) à Yaoundé, le premier symposium national sur les langues camerounaises était l’occasion pour les experts de tirer la sonnette d’alarme.

L’état des lieux présente des langues et cultures nationales en perte de vitesse au profit des langues et cultures étrangères. «La dévitalisation des langues maternelles est observable dans la vie sociale. Les occasions d’emploi oral traditionnel se raréfient ; les veillées funèbres jadis animées par des chants en langue maternelle ont laissé la place aux synthétiseurs et autres», regrette Etienne René Pondi, linguiste. Placé sous le thème «Description et analyse des langues camerounaises : bilans et perspectives», ce symposium a pour objectif de «faire le point sur les études et la promotion des langues et cultures camerounaises dans le contexte sociopolitique marqué par des discours en faveur du multilinguisme et du multiculturalisme, mais également créer une plate-forme de promotion desdites langues», explique Bert Visser, directeur général de Sil Cameroun

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