Cameroun: Qui croit vraiment que nos agriculteurs sont des travailleurs au sens de fournir un effort et d'avoir une récompense après ?
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Cameroun: Qui Croit Vraiment Que Nos Agriculteurs Sont Des Travailleurs Au Sens De Fournir Un Effort Et D'avoir Une Récompense Après ? :: Cameroon

Il y a quelques semaines, j’étais du côté de Sa’a, j’ai rencontré des jeunes qui « retournent à la terre » comme nous disons ici avec pour seul outil la machette, de vieux vêtements et de temps en temps une paire de bottes. J’ai passé un agréable moment avec eux. Je me souviens que j’étais déjà venu ici, alors que j’étais au secondaire avec le mouvement Jeunesse du Monde certains s’en souviennent…

J’ai profité pour leur dire combien, pour moi, l’agriculture et la filière agroalimentaire sont une force et une chance pour le Cameroun. Mais quel type d’agriculture ? Certainement pas celle qui épuise l’homme sans le nourrir, sans lui permettre d’être dans une relation gratifiante avec la terre, car, oui, tout travail mérite salaire et celui-ci plus que tous les autres, bien avant tous les autres. Sur le plan économique, personne ne peut dire avec exactitude combien vivent ou essayent de vivre du travail de la terre. Combien d’emplois peut vraiment créer le retour à la terre ?

Sur le plan de l’aménagement du territoire, la ruralité ne se résume pas à l’agriculture, mais sans elle, elle serait encore plus fragilisée. Et puis, l’agriculture, c’est notre patrimoine, nos paysages, nos racines. Son image est excellente dans l’esprit des Camerounais parce qu’il n’y a pas un peuple, une ethnie, une tribu dans notre pays qui ne fasse de l’agriculture. Tout Camerounais doit avoir des souvenirs de ces moments passés au champ soit tout seul soit avec ses parents. C’est l’agriculture qui a construit ce pays, qui a envoyé beaucoup d’entre nous à l’école.

Aujourd’hui cependant, nous devons nous poser la question de savoir quel type d’agriculture serait la plus rentable, efficace pour notre pays. Est-ce de l’agriculture intensive sur brûlis comme nous l’apprenions au Cours Moyen première année ?

Est-ce une agriculture industrielle ?

Sont-ce de moyennes exploitations familiales qui respectent l’environnement, restent compétitives dans le marché de la sous-région ?

Nous devons nous moderniser, nous devons améliorer notre rapport à la terre. Nous devons initier nos paysans dans l’apprentissage et l’acquisition des technologies innovantes qui leur permettront de réduire drastiquement la pénibilité du travail et qui amélioreront leur rendement. Nous devons aussi et, c’est à l’État de le faire, assurer une retraite à nos paysans, il ne saurait y avoir une vie de travail sans retraite!

Personne ne doit se tuer à la tâche. J’aime nos paysans, je veux les inscrire dans ma modernité afin de lutter contre la pénibilité du travail. Oui, je veux améliorer leurs conditions de travail et par la même occasion leurs conditions de vie au quotidien.

J’ai accompagné Nnomo Edouard que je connais depuis mon premier séjour ici à la saignée de ses troncs pour recueillir du vin blanc ou vin de palme, c’est lui qui m’a accueilli ici il y a plus de 30 ans! Nous nous sommes embrassés avant que je prenne congé de ces Camerounais qui attendent beaucoup des politiques.

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