Pourquoi le maquereau est rare et cher
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La difficulté des importateurs à payer leurs fournisseurs et la spéculation des prix de ce poisson sont à l’origine de cette situation.

M aman Magne, commerçante, sac à la main, fait le tour des poissonneries, depuis près d’une heure de temps au marché Ekounou, à la recherche du poisson, maquereau péché au large du Sénégal (de bonne qualité) appelé « Oya Oya ». « Le Oya Oya est rare. Même si tu le trouves, il est cher. Il vaut mieux prendre d’autres types de maquereau », lui fait savoir un gérant de poissonnerie. Mais, la septuagénaire continue dans ces recherches.

A un jet de pierre de là, elle trouve enfin le « précieux sésame » mais à un prix un peu plus élevé. Le carton de poisson de 20 kilogrammes de « Oya Oya » qui coûtait à 25 000 francs CFA est passé à 28 000 voire 30 000 francs CFA et le kilogramme est fixé entre 1400 et 1500 francs au lieu de 1250 francs. « Les Camerounais consomment beaucoup le maquereau Oya Oya qui est actuellement rare sur le marché. Du coup, les grossistes ont augmenté le prix des cartons de poisson et, par conséquent, nous sommes obligés de majorer 100 ou 150 francs CFA pour avoir les bénéfices », explique un détaillant au marché d’Ekounou.

Spéculation des prix

Dans une correspondance adressée à son homologue des Finances, Alamine Ousmane Mey, le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, explique que les importateurs ont du mal à approvisionner le marché local en poisson à cause de la difficulté à payer leurs fournisseurs du fait des retards dans le transfert des fonds et du renchérissement des coûts de transfert à l’international. « Notre marché s’en trouve durement affecté et la grogne commence à naitre au sein des couches populaires », fait savoir Luc Magloire Mbarga Atangana. « En général, le maquereau Oya Oya, péché au large du Sénégal, est souvent rare pendant la période de janvier à avril. Pendant la période d’abondance, les importateurs ont eu des problèmes avec leurs fournisseurs et plusieurs commandes ont été annulées.

Ce qui voudrait dire que le Cameroun n’a pas pu se ravitailler comme il se devait à cette période. Mais, je vous rassure qu’il n’y a pas véritablement de pénurie de poisson parce que certains importateurs ont des stocks disponibles. Mais ils préfèrent les sortir en petite quantité pour renchérir les prix sur le marché », explique un cadre du Mincommerce. Toutefois, certains importateurs reconnaissent avoir des stocks pouvant satisfaire la demande actuelle et affirment avoir des cargaisons qui arriveront dans les tous prochains jours.

LE MINCOMMERCE à L’OFFENSIVE

Conscient de la faible offre en maquereau sur le marché et la spéculation des prix par les distributeurs, le ministre du Commerce a pris plusieurs mesures pour assurer la disponibilité du poisson sur le marché en quantité, en qualité et à des prix accessibles à tous. Concernant les importateurs, Luc Magloire Mbarga Atangana a saisi le ministre des Finances afin de trouver des solutions alternatives avec les banques.

« Je vous serai gré des mesures que vous pourriez être amené à faire prendre par les banques, pour diligenter les opérations de transfert visant ce produit particulièrement sensible », exhorte-t-il. Certaines sources indiquent cependant que les opérations ont d’ores et déjà été allégées. S’agissant des velléités spéculatives des distributeurs, le Mincommerce a récemment effectué des décentes sur le terrain qui ont conduit à des saisies de stocks à caractère spéculatifs des grands distributeurs, des dépôts scellés. Le Mincommerce a par ailleurs incité les importateurs à diversifier les poissons mis à consommation.

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