Transport clandestin  : Usagers en danger
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Le risque d’accidents est élevé chez les transporteurs clandestins, notamment à cause de l’incivisme des chauffeurs et de l’état défectueux des véhicules.

Au premier abord, le véhicule semble « clean ». De l’extérieur, la carrosserie ne présente pas de défauts particuliers. Mais, une fois monté, le passager a vite un haut-le-cœur. Les sièges de cette voiture de tourisme sont déchirés, exposant des bouts de ferraille rouillés. La mousse est de couleur douteuse. La vitre du tableau de bord est fendillée. Les indications telles que la vitesse sont presque illisibles. Mais comment faire ? Il est 22h et Dora Njocki, étudiante, doit regagner Bertoua alors qu’elle se trouve à Abong-Mbang.

«  J’ai serré le cœur et je suis montée à côté du chauffeur. Nous partagions le même siège, soit quatre personnes à l’avant et autant ou cinq derrière. La pénombre m’a empêché de bien compter », se souvient-elle. Et c’est pied au plancher que le trajet s’est effectué, après que le chauffeur a trituré des fils sous le capot pour lancer le retour.  «Le voyage a duré une heure et 20 minutes environ. D’habitude, les bus mettent 1h45 voire, 2 heures. J’avais la main sur mon chapelet durant tout le trajet et j’ai remercié le ciel quand nous sommes arrivés sains et saufs. C’était vraiment inconfortable, surtout lorsque le chauffeur passait les vitesses.

Heureusement que je portais un pantalon jean », poursuit Dora Njocki qui relate une scène habituelle sur les routes de la région de l’Est. Les transporteurs peu consciencieux mettent en danger la vie de leurs passagers à cause de l’appât du gain. Les habitants de la région se souviennent, entre autres, de ces trois passagers et de leur conducteur, morts après avoir terminé leur voyage dans une rivière peu après Dimako, en allant à Batouri. Les infortunés ont été découverts quelques jours plus tard, en état de putréfaction avancée avec la voiture.

Des scènes de surcharge sur des véhicules en piteux état sont communes. Selon des informations de la délégation régionale des transports, presque tous les taxis de ville exerçant à Bertoua ne disposent pas d’autorisation. Concernant les mototaxis, à l’exception de la capitale régionale et d’Abong-Mbang (Haut-Nyong) où fonctionnent tant bien que mal des commissions permanentes chargées de la régulation du secteur, ces deux roues ne sont généralement pas en règle dans les autres villes. Ce qui expose les usagers à toutes sortes de dangers : agressions, accidents…Récemment, deux élèves du lycée technique ont été tués dans un accident à Bertoua.

Le conducteur transportait des camarades et exerçait l’activité à ses heures perdues. Du côté des taxis de brousse ou « clandos », tous les chargements sont permis. Pourvu que toute la marchandise à transporter tienne. Car, c’est à travers ces petits véhicules que les principales villes sont ravitaillées en produits vivriers. Et l’état des routes dans certaines localités ne favorise pas le confort des passagers, dernière préoccupation des conducteurs.  

Dans le département de la Kadey, les transporteurs par taxi-brousse ont essayé de s’organiser en Groupement d’initiative commune pour sortir de l’informel. « Mais l’obstacle ici et pour l’ensemble de ces transporteurs qui font dans le transport interurbain de voyageurs est l’utilisation de véhicules de moins de onze places, ce qui est proscrit par la réglementation », précise le délégué régional des Transports, Zakari Omar Farik Nguetnamoun.

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