Le vrai du faux don !
CAMEROUN :: POINT DE VUE

Cameroun :: Le Vrai Du Faux Don ! :: Cameroon

Le ‘’don’’ se dit d’un bien que le possesseur originel cède en totalité et à titre gratuit à un tiers, ce bien ayant été prélevé du patrimoine du cédant. En clair, l’on ne peut donner une chose qui ne nous appartient pas exclusivement, car il peut exister des cas de copropriété, notamment en matière foncière dans le cas d’une indivision, ou des cas d’administration, notamment de biens collectifs. Les biens ici évoqués pouvant par exemple être familiaux, voire nationaux, comme dans le cas des deniers publics.

Quelle surprise donc que d’entendre l’expression ‘’Don présidentiel’’, dont le caractère désormais familier et consacré par un usage pourtant erroné, voire trompeur, sert souvent de prélude à l’entame d’un concerto médiatique louangeur tout entier dédié à la célébration d’un acte émanant du sommet de l’exécutif et souvent présenté comme chargé d’une inédite et incommensurable mansuétude, justifiant par conséquent la gratitude obséquieuse du ou des bénéficiaires potentiels de ce geste présenté comme fruit d’un humanisme consommé et du style le plus épuré au monde.

Hélas, le bât blesse lorsqu’en fait de don, il s’avère que l’ordonnateur, certes présidentiel, de la dépense ayant financé le prétendu don, a en fait recouru aux deniers publics dans l’opération de financement du prétendu ‘’don’’. Il a donc agi en tant qu’ordonnateur par excellence des finances publiques via les orientations qui émaillent la politique de la nation dont la Constitution camerounaise fait du seul président de la République le concepteur. Ainsi vu, il convient de dire avec force, et une bonne fois pour toutes, que contrairement aux allégations des officiels, les plus que problématiques ordinateurs PBHEV ne sont pas stricto sensu un ‘’don présidentiel’’.

Et ce qu’il s’agisse des ‘’Packard Bell  HEV’’ comme désignés par certains communicants du ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup), ou alors des ‘’Paul Biya HEV (Higher Education Vision)’’ comme déclaré par le ministre lui-même. En effet, bien qu’ordonnateur privilégié de la dépense publique via les fonds éponymes, le président de la République n’est pour autant pas le possesseur exclusif des deniers publics qui ne font nullement partie de son patrimoine.

En l’occurrence et ainsi que l’indique leur nom, les fonds publics ont pour propriétaires légitimes voire légaux les citoyens camerounais. On peut même aller jusqu’à dire qu’ils constituent, ces fonds, l’objet d’une copropriété nationale en soi. Il en est ainsi jusqu’à ce qu’opère une manière de sortie de l’indivision pouvant par exemple prendre les traits de salaires dus à des fonctionnaires, ou de règlements des factures de prestataires de l’Etat.

Le président de la République opère donc à la façon d’un administrateur provisoire de biens désigné par un conseil de famille, sans que les biens soumis à administration ne soient versés par voie de conséquence dans son patrimoine personnel et individuel. Il en demeurera d’ailleurs ainsi, à moins bien sûr que, dans un pays ou 32 giga octets peuvent être déclarés sans vergogne, égaux à 500 giga octets, les adeptes forcenés de la phraséologie du ‘’don présidentiel’’ n’en viennent à dire que le Chef de l’Etat est maître et possesseur des fonds publics au Cameroun.

Ainsi, nous n’en serions pas, venant de nos institutionnels publics, à la première outrance verbale de ce type. Ne pas dire que le véritable offreur des ordinateurs problématiques à problèmes PBHEV, est le peuple camerounais en tant qu’ultime possesseur des fonds publics, relève d’une privation limite frauduleuse ou même dolosive du bénéfice dont devrait se targuer ce peuple souverain. Plus prosaïquement, l’on dirait détournement de mérite. En attendant et de concert avec vous cher(s) lecteur(s), vrouum…  Sortons de cette chronique !

Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE

Les + récents

partenaire

canal de vie

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo