LEADERS AMBAZONIENS ARRàŠTéS : Les raisons du silence du gouvernement camerounais et nigérian
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LEADERS AMBAZONIENS ARRàŠTéS : Les raisons du silence du gouvernement camerounais et nigérian :: CAMEROON

Après les folles rumeurs de fin de week-end, on commence un peu à voir clair dans ce qui se passe réellement à Abuja au Nigéria où les leaders séparatistes anglophones du Cameroun ont été arrêtés.

Ainsi Le Messager est en mesure de confirmer trois faits principaux relativement à l’affaire des leaders du gouvernement virtuel de la non moins virtuelle République fédérale des Southerns  Cameroons (Ambazonie) interpellés au Nigéria le week-end dernier. Tout d’abord qu’ils ont été interpellés effectivement par les services de sécurité et de renseignements nigérians notamment le « Departement of State Security » (DSS, la police fédérale nigériane). Deuxièmement qu’ils sont aux mains des services assermentés de l’Etat nigérian.

Donc en détention dans un lieu tenu secret. Troisièmement qu’ils n’ont pas été transférés au Cameroun. Du moins pas encore contrairement aux informations diffusées par certains médias audiovisuels locaux. Selon en effet des sources officieuses mais recoupées aussi bien à Abuja qu’à Yaoundé, ces 8 personnes étaient réunies dans un hôtel (Nera) d’Abuja en début de soirée le 5 janvier 2018.

L’objet de cette réunion quant à lui diverge en fonction des sources. Selon les dirigeants du mouvement irrédentiste, il s’agissait de plancher sur la situation des dizaines de milliers de réfugiés Camerounais (quelques 7000 selon le HCR officiellement recensés) fuyant les violences dans les régions dans les régions anglophones en général, et dans le Sud-ouest, département de la Manyu en particulier. D’autant qu’à les en croire, la situation pourrait devenir intenable avec l’approche des saisons de pluies.

Aucun transfèrement au Cameroun pour l’instant

Quant aux sources sécuritaires nigérianes, elles soutiendraient qu’ils auraient été interpellés tantôt parce qu’ils tenaient une réunion illégale tantôt parce que leurs documents de séjour étaient expirés. Thèse que rejettent naturellement la communication du mouvement autonomiste qui fait valoir que parmi les 8 personnalités arrêtées trois sont des réfugiés ayant des cartes d’identité de réfugiés en règle. Il s’agirait, selon des sources médiatiques nigérianes, de Dr Nfor Ngala Nfor, de Mr Wilfried Tassang et de l’avocat Elias Eyambe.

Quant aux 5 autres dont le chef des séparatistes, Sisiku Julius Ayuk Tabe, ils auraient des documents de résidents permanents au Nigéria. Certains d’entre eux enseignant d’ailleurs dans des universités de ce pays voisin notamment Pr Awasum, Dr Fidelis Nde Che, Dr Henry Kimbeng et Dr Cornelius Kwanga. Notamment des établissents situés dans les localités de Canaan, Zaria (ABU) et à Yola (AUN) de dans le Nord-Est du Nigéria...

Ainsi considéré, l’on peut comprendre le silence des autorités des deux pays en général et des autorités camerounaises en particulier dont le ministre de la communication, et porte-parole du gouvernement confiait hier au Messager ne pas s’exprimer sur des rumeurs. Il ajoutait d’ailleurs « attendre des faits probants avant de s’exprimer éventuellement ». Quant au gouvernement nigérian qui continue de nier officiellement avoir arrêté lesdites personnes, il prendrait en fait le temps d’analyser tous les contours juridiques du dossier avant de s’exprimer.

Les conventions internationales dont est partie cet Etat sont assez rigides en matière de gestion des réfugiés et des exilés politiques. Or le gouvernement de l’Etat du Cameroun a, depuis le second semestre 2017, émis 15 mandats d’arrêt international à l’encontre de nombre de ces leaders du mouvement séparatistes. Motif ? Ils seraient, selon les autorités en charge de la sécurité nationale, les responsables des actes de violence caractérisé ayant entraîné des victimes humaines ( morts et blessés) aussi bien dans les rangs des forces de sécurité et des populations civiles ainsi que d’importants dégâts matériels, notamment sur les biens publics et privés, depuis la proclamation symbolique le 1er octobre 2017 de l’indépendance des anciens territoires de l’ex Cameroun britannique ( ex Southern Cameroons actuellement connus sur le plan administratif comme les régions du Nord-Ouest et Sud- Ouest du Cameroun).

Le Nigéria qui a une tradition juridique similaire à celle de l’ancien West Cameroon – Common law – a des institutions judiciaires très peu soumis aux autorités politiques. D’où sans doute la prudence des autorités de ce pays malgré leur soutien réaffirmé à diverses occasions aux autorités camerounaises, pour la préservation de l’intégrité du territoire national. La plus grosse hantise des autorités de ce pays résidant en fait au flot croissant des réfugiés camerounais dans nombre d’Etat fédérés du Nigéria.

Le gouverneur de l’Etat du Cross River qui a tiré la sonnette d’alarme en fin d’année dernière parlait de quelque 20000 Camerounais ayant traversé les frontières nigérianes depuis le début de l’escalade dans les régions anglophones. Le chiffre de 7000 étant selon des sources officielles au HCR celles qui se sont faites enregistrer dans ses fichiers. Un risque de crise humanitaire mais aussi pour la sécurité de ce pays voisin.

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