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© Mutations : Renaud Inang
- 18 Dec 2017 13:23:33
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CAMEROUN :: Benjamin Massing : Une légende ignorée :: CAMEROON
Rien de spécial n’a encore été fait pour honorer la mémoire de l’ancien Lion indomptable décédé dimanche dernier à Edéa.
A l’annonce de la mort de Benjamin Massing, dans la matinée du dimanche 10 décembre 2017, beaucoup n’y croient pas. « J’apprends à l’instant que Benjamin Massing, l’ancien joueur de l’équipe nationale du Cameroun, le Lion indomptable, est décédé. Je n’en reviens pas », réagit le journaliste de sport Martin Camus Mimb, sur son compte Facebook.
Comme ce confrère, de nombreux amis et connaissances de l’ancienne gloire du football des années 90 ont encore des doutes. Bien que voyant des images présentant la résidence du défunt envahie par des populations au lieu-dit quartier Amour dans la ville d’Edéa, chef-lieu du département de la Sanaga Maritime, région du Littoral. Mais ils finiront par l’admettre, à travers un communiqué publié quelques minutes plus tard sur la page Facebook du Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc).
« Le Synafoc est dans le regret de vous annoncer le décès de son 1er vice-président, Benjamin Massing. L'ancien Lion indomptable est décédé dans la nuit du 9 au 10 décembre 2017 à Edéa », lit-on.
Dimanche avec vous
Benjamin Massing s’est éteint à son domicile sis à Edéa, sa ville natale, à l’âge de 55 ans. Selon certains proches, l’état de santé de celui qui a été fait chevalier de l’ordre de la Valeur par le chef de l’Etat Paul Biya en 1990, après son retour d’Italie, se serait dégradé quelques semaines avant sa mort. Mais, comme un lion, il tenait toujours bon. Le jour de son décès, par exemple, des sources révèlent qu’en sa qualité de chef du quartier Amour, il s’était entretenu avec quelques habitants, venus à sa rencontre. Il devait également assister une assise familiale, dans son foyer, avant de prendre la route pour Douala, dans le but de participer au programme dominical « Dimanche avec vous », diffusé sur les antennes de la chaîne de télévision Equinoxe. Mais, le voyage n’aura plus lieu, encore moins la réunion familiale.
Quelques minutes après l’arrivée des membres de sa famille, celui que beaucoup appelaient affectueusement « Abdallah », a été retrouvé allongé sur son lit. Sans vie. Son corps a été déposé à la morgue de l’hôpital Allucam à Edéa. La triste nouvelle bouleverse également le conducteur d’antenne du programme. Le présentateur de l’émission, Serges Alain Ottou et ses chroniqueurs, sont dans l’embarras. Et c’est un plateau spécial qui est offert aux téléspectateurs, avec un format d’une heure.
L’invité étant Eugène Ekeke, ex-coéquipier du défunt. Dans l’après-midi, lors de la finale de la 58e édition de la Coupe du Cameroun que présidait le chef de l’Etat Paul Biya, en compagnie de ses collaborateurs, la nouvelle du décès de Benjamin Massing n’a pas fait frémir. La preuve, aucun moment de recueillement n’a été observé à la mémoire de ce défenseur central, ayant participé à l’épopée glorieuse du Cameroun au Mondial de 1990 en Italie. Au grand dam de certains observateurs, qui s’attendaient à un hommage mérité.
Depuis lors, la disparition de « Benjo », comme l’avait surnommé d’autres proches, a entraîné une vague de réactions. Sur les réseaux sociaux par exemple, des messages de compassion, accompagnés d’images de l’ancien pensionnaire de Diamant de Yaoundé, débordent. « Je veux me souvenir du défunt Benjamin Massing. Nous étions rivaux au début de l’Italie 90. Derrière chaque joueur de football, il y a un homme et une famille. Mes respects pour eux », écrit Diego Maradona, sur sa page Facebook.
« Nous avons perdu tous nos héros », regrette Patrick Mboma sur Instagram, avant de préciser que « Un Lion ne meurt jamais, il dort ». « Benjamin, c’était un bon géant avec un coeur énorme, des qualités athlétiques, une puissance phénoménale, un immense sourire », déclare Claude Le Roy, qui l’a entraîné en 1988, dans un entretien accordé à Radio France internationale (Rfi). Tandis qu’au niveau local, certaines anciennes gloires du football camerounais ont fait le déplacement d’Edéa, pour réconforter la famille du défunt.
De l’attaque pour la défense
Né le 20 juin 1962 à Edéa, Benjamin Massing va très tôt s’intéresser au football. Son rêve se réalise quelques années plus tard. Le jeune football débute sa carrière dans Diamant de Yaoundé en 1986. Deux ans plus tard, Abdallah dépose ses valises à l’Us Créteil en France. Il y évolue pendant quatre saisons avec le club français, dispute 44 matches et inscrit trois buts. En 1991, il retourne au pays et s’engage avec l’Olympique de Mvolyé.
Celui qui était jusqu’à sa mort premier vice-président du Synafoc, va passer six ans en sélection nationale, avec 21 matches joués et une réalisation au marquoir. Son aventure au sein des Lions indomptables commence en 1987. Le sélectionneur de l’équipe nationale de football de l’époque, Claude Le Roy, flatté par les aptitudes techniques et la condition physique du jeune joueur, décide de l’enrôler dans ses rangs et le reconvertit en défenseur central.
C’est ainsi que Benjamin prend part à la Coupe de l’Udéac en 1987. Claude Le Roy le retient également pour la Coupe d’Afrique des nations (Can) en 1988. Une édition remportée par le Cameroun en terre marocaine. Mais, le souvenir le plus présent dans les mémoires, est la participation du joueur et son équipe à la Coupe du monde de football organisée en Italie en 1990. Benjamin Massing y avait disputé deux matches. Notamment celui contre l’Argentine en ouverture et l’autre face à l’Angleterre aux quarts de finale.
Lors de la première rencontre, le défenseur robuste d’1,83m a consolidé la victoire de son équipe en prenant un carton rouge. Suite à un tacle qui avait empêché le joueur argentin Claudio Cannigia d’aller vers la cage gardée par Thomas Nkono, à la 89e minute. Il avait également réussi à contenir le redoutable Diego Maradona pendant le match, au point de contrecarrer ses offensives. Aujourd’hui, Benjo n’est plus. Il raccroche définitivement les crampons à la veille de la Can que va organiser le Cameroun en 2019. Laissant une famille maternelle et sportive dans la douleur.
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