LE LAAKAM DEMANDE AU PM D'ANNULER L'ARRETE N°106/PM DU 22 OCTOBRE 2017 PORTANT NOMINATION DES ADJOINTS PREFECTORAUX, POUR CAUSE D'ATTEINTE A L'UNITE NATIONALE, A L'EQUILIBRE POLITIQUE ET A LA COHESION SOCIALE
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CAMEROUN :: LE LAAKAM DEMANDE AU PM D'ANNULER L'ARRETE N°106/PM DU 22 OCTOBRE 2017 PORTANT NOMINATION DES ADJOINTS PREFECTORAUX, POUR CAUSE D'ATTEINTE A L'UNITE NATIONALE, A L'EQUILIBRE POLITIQUE ET A LA COHESION SOCIALE :: CAMEROON

Monsieur le Premier Ministre. LAAKAM vous félicite pour votre tact, votre attachement à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale et à la souveraineté pleine et entière de notre pays. En effet votre capacité d’écoute, de médiation, de rassemblement et de rapprochement des diversités qui font la richesse et la force de la nation camerounaise sous la conduite du président Paul Biya, suscitent admiration et soutien.

LAAKAM rappelle à l’attention de votre excellence, qu’en date du 31 octobre 2017, elle a adressé une lettre empreinte de révérence, de patriotisme et de quête de paix, au Chef de l’Etat, sur les discrimination subies par les Bamilékés dans les nominations et les promotions officielles, à l’exemple des nominations de certains personnels du MINCOM.

LAAKAM éveille votre précieuse attention, en s’étonnant légitimement, sur l’arrêté n°106/PM du 22 octobre 2017 portant nomination de quelques 122 (cent vingt-deux) adjoints préfectoraux, que vous avez signé, et qui n’a été rendu public que le vendredi 24 novembre 2017 par le quotidien officiel Cameroon Tribune dans son édition du jour, soit un mois plus tard.

LAAKAM attire l’attention de votre excellence, sur le fait que ces nominations sont d’une discrimination cruelle à l’endroit des Bamilékés en particulier et de la région de l’Ouest en général, puisque sur les 122 fonctionnaires du commandement territorial administratif ainsi promus, à peine 5 (cinq) lui reviennent, pendant que le Centre-Sud-Est totalisent plus de

70%. La tendance est donc non plus à l’exclusion ni à la marginalisation, mais au bannissement dans le commandement.

LAAKAM a déjà dit, souligné, répété et martelé, que ce crime commence dans les concours d’entrer à l’Ecole de formation des administrateurs, en l’occurrence l’ENAM, où l’on a vu les Bamilékés être systématiquement minorés, tenus loin et écartés depuis trois décennies selon une progression négative : de 9% à 7%, puis 4% jusqu’à atteindre même 1% par moment. En effet le fichier du corps des administrateurs civils ne comporte presque plus des originaires de l’Ouest pouvant dépasser 3% actuellement. Préfets, adjoints préfectoraux, Sous-préfets et Chefs de district originaires de l’Ouest sont rares. Nos enquêtes sur l’état de ce fichier révèlent cette exclusion incompréhensible et radicale, inqualifiable et inacceptable qui procède d’une politique systématique, voulue et clairement menée avec méthode et suivie.

LAAKAM observe que les récentes tribulations autour des résultats des concours d’entrer à l’ENAM, ne laissent aucun doute sur la réalité d’une politique qui en tous les points et en dernier ressort, sape l’unité nationale et met en danger la coexistence pacifique entre les diversités.

LAAKAM s’étonne que l’on veuille faire croire à une certaine opinion, que les Bamilékés qui constituaient le peloton de tête des admis aux concours de l’ENAM depuis la création de l’institution jusqu’à la veille des années 1990, seraient devenus subitement tellement inintelligents, incompétents et bêtes au point de ne plus apparaître qu’au dernier banc, voire au point d’être absents en nombre des lauréats, y compris loin des conventions déjà fortement contestées d’un équilibre ethnique à géométrie variable.

LAAKAM qui s’attend à voir les prochains résultats des concours de l’ENAM continuer dans cette folle et dangereuse politique, implore votre excellence de s’efforcer à sa manière, pour réaffirmer l’urgence d’une représentation honnête, équitable et méritée, de l’ensemble des composantes et des diversités de notre socle national dans les nominations et les promotions officielles. L’hypocrisie de quelques voix haineuses et inconscientes qui rament à contre-courant d’une vérité qui n’a plus besoin ni de chiffres, ni d’alibis, ne doit pas vous tromper sur le danger. LES BRUITS DU SUD-OUEST ET DU NORD-OUEST nous le rappellent.

LAAKAM, fait le constat patent selon lequel, l’arrêté portant les nominations en cause, datent du 22 octobre 2017, mais n’a été rendu public que le 24 novembre. Or il nous a été opposé plusieurs opinions saugrenues suite à notre saisine du chef de l’Etat sur les nominations du MINCOM. Certains ont cru tenir pour banal, la promotion dans les missions diplomatiques de responsables de la communication. La preuve est ici faite sur la généralisation de la pratique, laquelle touche tous les corps de l’Etat une fois de plus, et de façon systématique.

LAAKAM exige l’annulation pure et simple de cet arrêté, qui d’un point de vue politique est inconvenant, et viole par ailleurs l’esprit de la gouvernance et de l’administration politiques que l’on voudrait équilibrée dans le pays.

LAAKAM réitère qu’aucun groupe humain et dans aucun système de gouvernance, dans aucun pays, ne saurait supporter indéfiniment d’être marginalisé dans la répartition des responsabilités de commandement et d’administration à l’échelle de l’étendue du territoire.

LAAKAM rappelle avec respect et clairvoyance, que la justice, la transparence, l’équité et l’honnêteté dans la distribution, l’affectation et le partage des responsabilités administratives, judiciaires et politiques est le premier gage de la paix, la condition de la cohésion et de l’entente nationales, la garantie la plus solide de la préservation et de la défense de l’intégrité de notre territoire, et enfin l’ultime support de l’autorité de l’Etat en même temps que le ciment de la puissance, de la sérénité, de la cohésion et du succès de nos braves forces de défense et de sécurité.

LAAKAM mentionne, qu’au de-là, de cette situation ponctuelle, c’est plus globalement le retour à une promotion du mérite et de la compétence dont le pays a besoin avec urgence, tant que le développement et la modernisation de notre société en général, est le souci véritable et effectif de tous. A CET EFFET LE DECRET QUI INSTAURE UN APPRATHEID GENOCIDAIRE DIGNE DES PIRES RACISTES D’AFRIQUE DU SUD SUR LES EXAMENS ET CONCOURS RELEVANT DE LA FONCTION PUBLIQUE DOIT ETRE BANI ET JETE DANS LES POUBELLES DE L’HISTOIRE. CE TEXTE TRAUMATISE NOS ENFANTS ET FAIT LA HONTE DE L’ETAT CAMEROUNAIS, EN PLUS DE VIOLER LES CONVENTIONS INTERNATIONALES. Il y est par exemple écrit qu’à la suite de chaque concours, le ministre de la fonction publique définit le quota qui revient à chaque ethnie. Est considérée comme ethnie du candidat, l’ethnie d’origine de ses parents. Alors, qu’en est-il donc de nos enfants dont les parents ne sont pas de la même ethnie ? Où se situe l’identité camerounaise de ces enfants sans ethnie ?

LAAKAM saisit cette occasion pour renouveler à votre Excellence, les assurances de sa très haute considération, en même temps qu’elle réaffirme son attachement aux institutions républicaines, ainsi que sa sincère et profonde déférence au Chef de l’Etat, son Excellence Paul Biya, garant de l’unité et de l’intégrité nationale./.

SINDJOUN POKAM, Plénipotentiaire 
SHANDA TONME,Plénipotentiaire

PJ : copie de l’Arrêté

Ampliation :

- SG/PR

- MINETAT/JUSTICE

- MINTAD

- MINFORPA

- DG/ENAM

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