Cameroun: Gisèle Tientcheu: Une séropositive qui s'assume
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Cameroun: Gisèle Tientcheu: Une séropositive qui s'assume :: CAMEROON

La quadragénaire vivant en Belgique lutte toujours contre la stigmatisation. Gisèle Tientcheu est l’une des personnes vivant avec le Vih qui accepte de parler de sa sérologie à visage découvert. La stigmatisation et la discrimination, elle les vit encore.

Installée en Belgique depuis novembre 2008, l’activiste engagée dans la lutte contre la stigmatisation a été blâmée en public en septembre dernier par un médecin qui lui reprochait de n’avoir pas déclaré sa sérologie avant toute autre maladie. Elle lui a demandé où est passée la confidentialité.

Un affront qui réveille de tristes souvenirs à celle qui est en couple depuis 2009. En fait, tout commence en 2000, alors que la quadragénaire est âgée de 25 ans. « Mon partenaire m’a rejeté quand je ai lui annoncé ma séropositivité », dit-elle, d’un ton chargé de tristesse. Mais, elle n’est pas au bout de ses peines. Quelques temps après cette déception, son statut qui n’était pas encore connu devient une chose publique. Un sujet de conversation dans son quartier et dans les amphithéâtres de l’Université de Yaoundé I. Elle doit ce grand déballage à un personnel en service dans un établissement hospitalier de la place. «C’est à cause de l’indiscrétion de ce monsieur que j’ai commencé à vivre un enfer », déplore l’activiste qui, a lancé un projet d’album de musique en 2014

Du fait de ces deux fléaux sus cités, elle est restée cloîtrée dans sa chambre d’étudiante. « On me pointait du doigt partout. Des commerçants ont refusé de me servir à manger. Je pleurais et je me demandais si j’allais tenir le coup. J’ai passé une année blanche, car j’ai fait un an et huit mois de maladie », se remémore-t-elle douloureusement. Son exclusion atteint son paroxysme lorsque le droit à l’inscription à l’université lui est refusé, à cause de son statut. « J’ai dû passer dans plusieurs médias pour qu’on accepte enfin de me reprendre à la fac », se désole l’originaire de la région de l’Ouest Cameroun. Une fois de retour dans les amphithéâtres, elle est la risée de certains de ses camarades. « Le banc restait vide. Parfois, je retrouvais les articles de mes témoignages collés sur les murs », ressasse la titulaire d’un master en philosophie.

Comme de nombreuses personnes vivant avec le Vih (Pvvih), elle n’a pas échappé aux résistances. « J’ai failli succomber. Les médecins ont essayé plusieurs traitements en vain. Mes CD4 étaient toujours bas », raconte-t-elle. C’est grâce à la diaspora camerounaise qu’elle quitte le Cameroun pour la Belgique. Là-bas, elle reçoit gratuitement un traitement de qualité. « On ne donne pas les génériques comme au pays. Ils ne connaissent pas les résistances ici », renseigne-t-elle

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