Cameroun: L'économie et le front de la crise anglophone font les choux gras de la presse camerounaise
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Des sujets à connotation économique, avec pour point d’orgue la session budgétaire du Parlement mais également la croisade contre les sécessionnistes contre qui le gouvernement vient de déclarer la guerre dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, faisaient quasiment l’unanimité des sujets abordés par les journaux camerounais parus mardi.

Sous le titre «Des impayés de 100 milliards FCFA ressuscitent les délestages», Le Quotidien de l’Économie révèle que l’opérateur d’électricité Eneo, pris à la gorge par des engagements financiers incompressibles et attendant depuis des mois le paiement de ses factures de consommation par l’Etat, est aujourd’hui obligé de procéder par le rationnement constaté depuis peu, marqué notamment par des coupures intempestives de fourniture d’énergie.

Prenant pour prétexte l’ouverture, le même jour, de la dernière session ordinaire du Parlement pour 2017, l’hebdomadaire Matila a de son côté fait le choix de l’enquête introspective de l’économie nationale, qui ambitionne de se relancer sur fond de réduction du déficit budgétaire à 2,3% du produit intérieur brut (PIB).

«Bien que bénéficiant d’une facilité élargie de crédit lui assurant des appoints constants du Fonds monétaire international (FMI), l’économie du pays peine toujours à résorber son déficit budgétaire qui grève ainsi sa capacité d’investissement.»

Et le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune campe le décor de ladite session : une session consacrée certes à l’examen du projet de budget de l’Etat, mais qui intervient également dans un contexte marqué par des tensions dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, ainsi que la persistance de l’insécurité à l’Est et dans l’Extrême-Nord.

Pas la peine de chercher bien loin, confirme Le Messager : la crise anglophone sera bien au menu de la session budgétaire, avec en apéritif la pression fiscale qui va augmenter dès l’année prochaine, le gouvernement, face à la chute continue des cours du pétrole, soucieux de financer l’effort de guerre, l’année électorale à venir ainsi que les chantiers de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football messieurs, va accentuer le harcèlement des contribuables à travers de nouvelles impositions.

A la vérité, répond en écho Emergence, les yeux des observateurs seront davantage tournés vers les bancs occupés par les élus du Front social démocratique (SDF, opposition) qui, quoique minoritaire à l’Assemblée et au Sénat, devrait en profiter pour ramener la question anglophone au cœur des débats, faute de quoi la formation, qui a souvent pris des positions fortes sur cette question, court le risque d’être à jamais marginalisé.

La crise anglophone, justement, prend une ampleur toujours plus grande avec la découverte, affirme Le Jour, d’un important stock d’armes de guerre dans la région du Sud-Ouest avec, à la clé, 4 présumés membres de la république fantoche d’Ambazonie tués et autant faits prisonniers par les forces de défense et de sécurité.

Mais ces coups de boutoir, assénés à ce qui s’apparente désormais à un groupe terroriste, ne semblent pas de nature, à en croire The Median, à refréner les ardeurs des activistes de la partition du Cameroun : non seulement ils revendiquent les attentats ayant déjà coûté la vie à 4 membres des forces de défense et de sécurité, mais en plus ils viennent officiellement de déclarer la guerre au pouvoir de Yaoundé.

Sous le titre «  Crise anglophone : 14 ‘’Ambazoniens’’ activement recherchés», InfoMatin dresse la liste et publie les photos de quelques séparatistes, parmi lesquels une femme et deux ex-journalistes de la radiotélévision de service public (CRTV).

«Dans leur chevauchée ensanglantée, les sécessionnistes, qui se réclament d’un mouvement dénommé Southern Cameroons Ambazonia Consortium United (SCACUF), se sont mis en association avec des forces rebelles du Biafra (Nigeria) avec qui ils espèrent constituer un État tampon entre le Cameroun et son grand voisin, avec pour ambition immédiate l’appropriation des hydrocarbures dont regorge la région.»

Toujours est-il que l’état d’urgence n’est pas, pour l’instant et selon Emergence, envisageable par les autorités pour qui «il n’y a pas péril en la demeure».

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