De la rigueur à  la corruption : 35 ans après, Le renouveau est il usé ?
CAMEROUN :: POLITIQUE

CAMEROUN :: De la rigueur à  la corruption : 35 ans après, Le renouveau est il usé ? :: CAMEROON

Le 6 novembre est encore là. Avec son avalanche de motions de soutiens et d’appels à candidature pour le  champion-père du renouveau.

Le renouveau était arrivé, c’était l’euphorie générale le 6 novembre 1982. On avait jubilé après le « I do so swear » de la prestation de serment du nouveau président de la République. Le Cameroun tout entier s’était levé comme un seul homme pour chanter « Dieu tout puissant nous sommes libres merci » de la regrettée Anne Marie Nzie.

On était allé même plus loin en comparant notre « new deal » à la Pérestroïka de l’ex URSS (Union des Républiques Socialistes et Soviétiques) de Michael Gorbatchev. La rigueur et la moralisation étaient les maitres mots de ce renouveau naissant au Cameroun. Rigueur dans la gestion et moralisation des comportements. Pour un Cameroun résolument tourné vers son avenir. Il n y avait pas de raison de douter. La voix la plus autorisée avait juré, la main droite en l’air devant le peuple souverain «  Mon prédécesseur n’a pas failli, je n y faillirai point »

Tout le pays avait répondu présent à l’appel du nouveau maitre. Rien ne sera plus comme avant, nous sommes enfin indépendant. Un Cameroun un, et indivisible. Paul Biya l’avait d’ailleurs réitéré à Bamenda «  I was born a Camerounian, i shall live and die a Camerounian » Nous avions eu notre livre-boussole, écrite des mains du père du renouveau : Pour le libéralisme communautaire qui indique les grandes orientations, économiques et sociales de la gestion sous le renouveau.

Et aussi Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) le parti sorti des fonts baptismaux à Bamenda pour la gestion politique. Le débat était animé au sein du parti entre les vieux briscards et les jeunes loups. Une histoire d’un vin nouveau dans les vieilles outres. Le RDPC était vivant et le militantisme vrai. Le renouveau était en marche, augurant des lendemains qui chantent.

Et pourtant, il n’en fallait pas plus. Très tôt, des dissensions ont commencé à naitre au sein même de l’état major du parti de la flamme ardente. Donnant naissance à des guerres de positionnement qui mettront en mal le militantisme réel et innocent aux idéaux du parti de l’homme du 6 novembre. Des replis identitaires sous-tendus par le tribalisme vont miner le parti de l’intérieur. Avec comme résultat, le départ fracassant de l’un des idéologues François Sengat Kouoh.

Le retour au multipartisme de 1990 qui vient changer la carte politique avec l’introduction des autres partis ne viendra pas arranger les choses. Il va donner naissance à une nouvelle classe de militants animés par le giottisme pour la sauvegarde de leurs intérêts personnels. On va passer du militantisme réel au militantisme des motions de soutien et des appels à candidature.

A l’origine parti de masse, le RDPC va se transformer progressivement en parti d’élite et d’état major. Une élite qui pour maintenir son privilège va utiliser tous les moyens. Elle va puiser abondamment dans les caisses de l’Etat, corrompre pour être élu. Désormais, les meetings au village seront sanctionnés par une déclaration appelant le président à se présenter à la future élection. Pas plus.

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo