CAMEROUN : LA FIRME AMERICAINE HYDROMINE Et LE BARRAGE « GRAND EWENG » : CHRONIQUE D'UNE EXTERMINATION ANNONCEE DU PEUPLE BASSA ““MPOO-BATI.NOUS N'ENVOULONS PAS.NON A HYDROMINE
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CAMEROUN : LA FIRME AMERICAINE HYDROMINE Et LE BARRAGE « GRAND EWENG » : CHRONIQUE D'UNE EXTERMINATION ANNONCEE DU PEUPLE BASSA ““MPOO-BATI.NOUS N'ENVOULONS PAS.NON A HYDROMINE :: CAMEROON

La firme américaine « HYDROMINE » avec l’aval des Autorités camerounaises a pompeusement annoncé le 26 octobre 2017, toute honte bue qu’elle va « investir 3 milliards de dollars américains soient près de 1500 milliards de FCFA, pour la construction d’un barrage sur le fleuve Sanaga près du village de Kan dans le Département de la Sanaga Maritime et celui de Dibang dans la Nyong-et-Kellé ».Et de poursuivre ce barrage se dénomme :GRAND EWENG.Il pourrait être réalisé selon la firme Hydromine d’ici à 2025 et « se fera avec des financements à cent pour cent privés et ne sera rétrocédé à l’Etat du Cameroun qu’après 30 ans ».C’est-à-dire au plutôt en 2055.Selon le même communiqué, les coactionnaires de cet ouvrage « viennent de Chine, des Etats-Unis et de l’Europe ».Ils n’ont pas été cités et ne sont donc pas connus du public ,comme dans une mafia.

Le projet de réalisation de ce nouvel éléphant blanc, à l’instar celui construit à l’époque du Président Ahmadou Ahidjo (l’usine de la pâte à papier dénommée Cellucam dans la même région (Bassa-Mpôo-Bati), suscite de profondes inquiétudes au niveau des populations environnantes, de sérieuses préoccupations sur divers plans( culturel, anthropologique ,environnemental et écologique). Il suscite également une interrogation fondamentale quant aux enjeux stratégiques et géostratégiques à moyen et long terme pour l’avenir politique même de notre Pays en tant qu’Etat souverain à l’horizon 2070 et au-delà. En effet, la réalisation de tout projet de cette envergure et de cette nature requiert une large communication et débat auprès de la Représentation nationale, régionale et locale ;et non comme cela se passe en ce moment entre « le Vice-Président de la République chargé des Projets structurants( Louis Paul Motazé )et quelques fonctionnaires véreux en quête de commissions. Surtout quand un tel projet est réalisé par des Investisseurs privés étrangers dans un Etat souverain.

Inquiétudes, angoisses des Populations locales et préoccupations aux plans culturel, écologique et éco systémique :

Pour rappel, le nouveau barrage pompeusement dénommé « GRAND EWENG »sera construit dans une région où existent déjà deux ouvrages de cette nature : le barrage d’Edéa et celui de Song-Loulou en pleine zone Bassa-Mpôo-Bati. Une contrée et un peuple meurtri les multiples vagues de répression et d’extermination programmées et planifiées, d’abord par l’Administration coloniale française sous la direction du tristement célèbre Pierre Mesmer et le Capitaine Courte Cuisse dont le Quartier Général était installé à NGambe. Cette politique de répression et de marginalisation de ce peuple s’est poursuivie sous la dictature de l’ex-potentat défunt Ahidjo ; et qui, toute proportion gardée continue sous le règne du « Renouveau National » et ce, depuis trente-cinq ans. Allez visiter ou voir où est construit le barrage de Song-Loulou. Pas de route. Juste une piste non entretenue. Les populations environnantes et celles de toute la contrée, jusqu’à ce jour, s’éclairent encore aux lampes tempêtes au mieux, ou alors aux bougies.

C’est encore dans cette région meurtrie que le Régime Biya, à la fin de son aventure politique et historique, a décidé de céder à une multinationale(HYDROMINE) pour près d’un siècle. Cette HYDROMINE qui a laissé une effroyable misère au Pérou et au Chili dans les années 1970 ;et qui en coaction avec une autre multinationale américaine International Telephone and Telegraph(ITT) avaient planifié et exécuté un coup d’Etat en 1973 sous la supervision de la CIA contre le Président du Chili Salvador Allende(de regrettée mémoire) démocratiquement élu. Comme pour les précédents barrages’ énergie électrique produite par Hydromine, selon des sources fiables, sera exportée au Nigeria et les reste ira éclairer et alimenter villes et villages dans la Région du Sud ; de l’Ouest ; du Littoral et même du Centre. Nous rappelons et réaffirmons ici ce que le Pr Thomas Melone(de regrettée mémoire) avait coutume de dire « le Peuple Bassa –Mpôo-Bati : n’est ni du Littoral ni du Centre ».Allez donc voir où les régimes successifs à Yaoundé l’ont placé .

Le peuple Bassa-Mpôo-Bati et leurs populations refusent ces négociations informelles et en catimini que les Autorités camerounaises avec leurs complices d’HYDROMINE ont engagé depuis quelques mois ; où on leur promet quelques broutilles et quelques avantages matériels à des Elites corrompues. Cela est inacceptable. Les populations ne l’accepteront pas.

Regardez le chemin de fer Douala-Yaoundé ; qui a été construit avec le Sang et la Sueur des Bassa au temps des travaux forcés. Souvenez-vous de la gare de Jock. Qui dans cette contrée ignore l’histoire de Jock où des milliers de Bassa périrent sous de nombreux éboulements et décombres, travaillant avec des pioches et de pelles sous la menace de la chicotte et le regard cynique et sadique de l’Agent colonial affecté à cet effet. Cette unique voie qui naguère permettait aux populations de cette zone se sentir non lens volens intégré au sein de l’entité « camerounaise », a été attribué dans les conditions dignes d’une mafia à un prédateur français bien connu de tous en Afrique Noire dite francophone ;et qui s’appelle Bolloré. Dès qu’il est entré en possession de ce chemin fer, la première mesure qu’il a prise était de supprimer les trains voyageurs autour des quels les populations avaient organisé leurs petits commerces ; ensuite pour son plus grand bénéfice, il a instauré un train voyage « INTERCITY », qui ne devait desservir que les villes de Douala et Yaoundé. Et c’est à partir de ce train que le vautour Bolloré a organisé les massacres du 21 septembre 2016 ; toujours et encore dans la ville d’Eséka. Un train qui traversait à vive allure tous les villages et bourgades de la région Bassa-Mpôo-Bati, ce triste jour est venu définitivement échouer à Eséka ; créant un fleuve de sang.

Eséka : ville meurtrie : en 35 ans de « Renouveau National », ce que le peuple Bassa-Mpôo-Bati retient ou gardera du régime actuel c’est la construction d’une Stèle en mémoire des massacres orchestrés par Bolloré. Quel macabre et sinistre souvenir ! Un chemin de fer (où des milliers des populations de cette zone ont péri) où c’est un ressortissant du Grand- Nord qui a toujours été Président du Conseil d’Administration(PCA) flanqué d’un Colon français. Et c’est à juste titre que les populations qui habitent cette voie quelques mois avant son déraillement avaient baptisé ce train « Boko Aram ».

C’est le même schéma avec l’axe lourd Douala Yaoundé.

Les populations de l’axe lourd Douala-Yaoundé, victimes des déguerpissements depuis les années 1980, (pour celles qui sont encore en vie) restent dans l’attente des indemnisations promises voici plus de trente ans par le régime du Renouveau National. Ces Autorités ne se posent même pas des questions sur la recrudescence des accidents sur cet axe. Comme d’habitude, l’on évoque la saturation de la route par un trafic plus intense certes. Mais ce qu’on oublie ou ce que l’on ne veut dire c’est que les populations de cette zone, dont les tombes des membres de leurs familles qui y reposaient depuis des temps immémoriaux, ont été indûment réveillés de leur repos éternels ; ce qui constitue un sacrilège difficilement pardonnable. Le peuple et les corps exhumés sur cet axe sont fâchés contre un régime répressif, arrogant et brutal ; un régime qui ne tient pas ses promesses. Voilà la réalité. Et cela va continuer.

Que faire et comment faire ?

Patriarche de mon état (c’est-à-dire Grand Initié et gardien de la tradition Bassa et non un simple Chef de village que l’on appelle abusivement Chef traditionnel), je me permets de dire à ceux qui arriveront pour « la réalisation » de ce funeste projet dans notre région qu’ils Nous trouveront sur place ; en Esprit, en Âme sans doute pas en chair. En tout cas nous serons du Projet.

Maintenant ce qui se projette de se réaliser et de se passer dans les prochains mois voire semaines :

-Les déraillements successifs des trains transportant des billes de bois et des produits pétroliers et d’autres marchandises de grande importance en partance ou en provenance de Douala .Il n’y aura pas de pertes en vies humaines. Tel n’est pas notre but ; ceci, afin d’éviter la construction d’autres stèles à l’instar de celle d’Eséka. Ces déraillements auront lieu entre Makak et Eséka au lieudit « Jock Lipan » qui signifie « La Grande Forêt » ; où sont construits les deux plus hauts et grands viaducs de tout le tronçon Yaoundé –Douala. Sur la vingtaine des Patriarches Bassa-Mpôo-Bati contractés ou consultés, une douzaine a déjà répondu présente et prête à faire entendre la voix ressortissants de cette région (à travers un Mémorandum en cours de finalisation et autres actions sécrètes).Une Région qui, depuis des décennies est restée étrangement muette malgré toute la marginalisation dont ses populations sont victimes.

L’objectif de notre démarche est de montrer aux Autorités camerounaises que le tout répressif sur fond de mitraillette a ses limites ; et demander à Bolloré de quitter notre territoire, notamment notre Rail par tous les moyens.

En trente-cinq années de règne du Président Paul Biya, la Première Grande Réalisation ; le Premier Grand Projet Structurant, inauguré en grande pompe il y a quelques semaines à Eséka, c’est la construction d’une stèle (un amas de béton armé), pour commémorer les morts et le sang que Bolloré (son Ami) et lui-même ont versés à Eséka. Non loin de l’endroit où repose le Père du Nationalisme camerounais Ruben Um Nyobe.

Monsieur le Président Paul Biya, pendant que vous inaugurez des infrastructures à travers différentes régions du Cameroun, vous nous offrez une stèle dédiée aux massacres du 21 octobre 2016.Nous vous disons NON Merci

Rendez-vous est pris en 2018

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