Près de 400 ex-otages de Boko Haram en attente de recasement
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Ils seront déplacés dans les prochains jours à Zamaï.

Les locaux de l’ancienne mairie de Mozogo abritent, depuis le 02 février 2017, 387 personnes dont 224 enfants réparties dans 77 ménages. Ces hommes, femmes et enfants, selon leurs déclarations, sont des ex otages de Boko Haram. Selon le gouverneur Midjiyawa Bakari, ce sont des Camerounais, car la plupart d’entre eux possèdent soit des cartes d’identité camerounaise soit des cartes d’électeurs.

Ceux-ci disent avoir été enlevés de force dans leur village Gouzda- Vreket et amenés à Tchenéné, une localité nigériane. Ces ex otages originaires de l’arrondissement de Mayo-Moskota, ont passé entre les mains de leurs ravisseurs deux ans pour les uns, et un peu plus pour les autres. Ils sont arrivés à Mozogo par vague après avoir échappé aux mains de leurs ravisseurs, à la suite d’une débandade créée après des obus lancés sur le village Tchenené par l’armée camerounaise.

S’agissant des femmes qui ont pu s’échapper, la plupart d’entre elles nous ont fait savoir que leurs maris sont restés dans les griffes de leurs bourreaux à Tchenéné au Nigeria. Pendant leur captivité, les ex otages ont témoigné que presque tous ont eu à travailler pour la secte terroriste Boko Haram. C’est la raison pour laquelle à leur arrivée à Mozogo, les populations locales ont refusé de les accepter parmi elles. «On ne peut pas dire avec exactitude qui ils sont. Cependant, nous constatons que la plupart d’entre eux sont des camerounais parce qu’ils possèdent des cartes d’identité camerounaise et des cartes d’électeurs. Etant des camerounais, nous avons le devoir de les protéger », a indiqué le gouverneur.

Malgré cette position du gouverneur qui vise à rassurer les uns et les autres, à Mozogo, les autorités, les forces de défense et même les populations sont sceptiques sur l’intention réelle qui a poussé les ex otages à revenir au pays natal. Pour les uns, les ex otages ont été libérés par leurs ravisseurs afin de leur servir de pions au sein des populations. Pour les autres, ils ont déserté le camp de Boko Haram parce qu’ils n’avaient plus de quoi manger et voyaient déjà leur mort prochaine.

«Parmi les ex otages, il y a ceux qui ont témoigné qu’ils ont été libérés parce que Boko Haram ne parvenait plus à les nourrir. Sinon comment comprendre que des femmes puissent réussir à s’échapper avec des enfants de 2, 3 ou 4 ans sans qu’elles ne soient rattrapées dans leur fuite. Généralement, si les otages prennent l’initiative de s’échapper de Boko Haram, ils sont poursuivis et parfois rattrapés. Quand on voit comment les ex otages sont arrivés avec des petits enfants, il y a un grand doute sur leurs déclarations», confie sous cape une source sécuritaire.

Le gouverneur  Midjiyawa Bakari qui se veut plus diplomatique dans ses propos, «Ils disent qu’ils ont été enlevés de force par Boko Haram. Ils ont décidé de quitter Boko Haram pour revenir au cameroun reprendre leur vie normale. Nous estimons qu’ils sont de bonne foi. Nous sommes dans les recherches de solution par rapport à leur situation. Nous pensons à un camp de déradicalisation et de resocialisation», indique t-il.

SITE DE ZAMAÏ

Sur instruction du chef de l’Etat, il s’est rendu le 12 octobre 2017 à Mozogo s’enquérir de la situation des ex otages. Ils sont logés provisoirement dans les locaux de l’ancienne mairie avec l’appui du HCR qui a mis à leur disposition des tentes. «Notre vrai problème ici est le manque de nourriture. On nous donne des denrées alimentaires une fois par mois, mais la quantité est tellement petite. Nous demandons au gouvernement de se pencher sur notre situation», lance Boukar Mamadou, ex otage. A l’issue de la séance de travail présidée par le gouverneur Midjiyawa Bakari sur place à Mozogo, le préfet du département du Mayo-Tsanaga a été instruit de trouver un site plus sécurisé pour y déplacer les ex otages.

C’est ainsi que le site de Zamaï dans l’arrondissement de Mokolo qui abrite déjà des déplacés internes a été choisi. Les humanitaires sous la coordination du chef de bureau du HCR Maroua, Fatta Mamady Kourouma ont fait la promesse d’apporter des appuis multiformes aux ex otages. Lesquels ont promis aux autorités un comportement exemplaire et une franche collaboration dans la traque des adeptes de la secte terroriste.

«Ceux qui sont encore entre les mains de Boko Haram veulent également revenir au pays, mais ils attendent de voir quel sort sera réservé à ceux qui sont déjà revenus d’eux-mêmes. Nous avons été instruits de les traiter avec tous les égards qu’ils méritent. Bref, éviter toute souffrance et de les mettre en confiance pour qu’ils se sentent camerounais. Ils sont revenus parce qu’ils sont des Camerounais. Nous comptons sur eux pour faire revenir également ceux qui sont restés très nombreux d’après leurs dires, et qui hésitent à revenir», rassure le gouverneur Midjiyawa Bakari.

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