Crise anglophone : Paul Biya met Philemon Yang en mission
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Des délégations ayant à sa tête le Premier ministre sont constituées pour aller à la rencontre des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à l’effet d’initier un dialogue « constructif ».

Le 13 octobre dernier, Paul  Ghogomu Mingo, le directeur cabinet du Premier ministre a signé un communiqué  dans lequel il donne un certain nombre d’informations allant dans le sens de la résolution de la crise anglophone. A travers ce document, l’on comprend le sens que Paul Biya donne au  concept de dialogue tant entendu ces temps derniers. Pour  le chef de l’Etat, il faut aller sur  le terrain discuter avec les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Il a  donc instruit son Premier ministre, Philémon Yang, originaire de cette partie du pays, d’organiser des délégations pour  sillonner cette zone département après département. Ces  délégations ont des missions précises. Elles doivent « communier » avec la population, mais aussi transmettre à la population le message de paix du  président de la République. Elles ont également pour feuille de route, d’encourager le retour à une situation normale après  les évènements du 21 septembre et du 1er octobre. Pour cela,  il leur est demandé d’initier un dialogue constructif avec cette population. Ces missions ont commencé officiellement depuis hier dimanche 15 octobre 2017.

Chaque délégation départementale doit rédiger un rapport,  qui doit être soumis à l’attention du coordonnateur régional avant le 20 de ce mois, donc jeudi prochain. C’est donc une nouvelle étape dans cette crise qui dure  depuis un an maintenant. Après les évènements malheureux survenus le 1er octobre dernier, où l’on a enregistré des morts,  tout le monde a prôné le dia- logue. Mais il y avait (toujours ?) des questions sur le  profil des acteurs et le cadre de ce dialogue. Qui doit discuter avec qui et de quoi ? Au travers  de cette mission, Paul Biya apporte quelques éléments de réponses, puisque de toutes les façons, son régime est un acteur clé de ce dialogue.

La première remarque, c’est que lui en  tant que président de la République n’est pas partie prenante à ce dialogue. Du moins à ce stade. Ceux qui espéraient le  voir aller sur le terrain vont encore attendre. Il a donné cette responsabilité au chef du gouvernement. C’est une constante  dans la résolution des tensions sociopolitiques chez nous. Lors  des années des braises, on se rappelle que le président de la République avait demandé à son Premier ministre de  l’époque, Sadou Hayatou, d’organiser les tripartites. Il n’avait  pas mis pied au Palais des congrès où se déroulaient les travaux.

L’on sait aussi un peu plus sur le profil des personnalités devant mener ce dialogue. Il s’agit essentiellement des élites  de ces deux régions. Une élite recrutée dans le monde politico administrative. Mais il y a un détail qui frappe. Certaines de ces personnalités sont des autorités traditionnelles. C’est ici qu’il y a un espoir, mais aussi le plus gros risque. Dans cette partie  du Cameroun, les chefs traditionnels ont une place de choix.  Ils sont écoutés, y compris par  les contestataires. En les mettant dans cette mission, il y a  deux éventualités. Soit, ils parviennent à convaincre les populations à adhérer à cette dynamique.

Ce qui serait une  agréable surprise si on tient  compte de la réaction de certains contestataires après la diffusion du communiqué du gouvernement. Il est aussi possible et c’est la deuxième éventualité que ces chefs  traditionnels ne soient pas écoutés. Bien plus, ils perdent la face devant les populations. Ce qui pourrait rendre la situation encore plus complexe, car on aura en ce moment-là, aucune personne avec qui on peut discuter. Du coup, plusieurs sources estiment que cette mission gouvernementale n’est pas la meilleure option.

Anicet Ekané du  Manidem par exemple pense que ce dialogue doit concerner tous les Camerounais. Il n’est pas souhaitable à son goût de résoudre ce problème de façon sectorielle. Hilaire Kamga y voit  une « conférence constitutionnelle ». Pas moins. Elle devrait  ainsi se pencher sur la révision  constitutionnelle afin de résoudre tous les problèmes institutionnels posés dans le cadre de cette crise. Au Rdpc, certaines voix proposent la mise en place effective de la Décentralisation.

De toutes les façons une semaine déterminante dans la résolution de cette crise vient de commencer.

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