La police saute sur les manifestants à YAOUNDE
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Sur ordre du sous-préfet de Yaoundé 2è et au motif de risque de trouble à l’ordre public, les forces de police ont interrompu une conférence de presse que s’apprêtait à donner une dizaine de syndicalistes du secteur des transports à la bourse du travail au quartier Messa. Cependant le mot d’ordre de grève reste inchangé et les transporteurs comptent paralyser l’activité pour faire entendre leur voix dès lundi prochain 25 septembre.

Une escouade de fonctionnaires de police cagoulés et armés jusqu’aux dents a pris d’assaut la bourse du travail où devait se tenir une conférence de presse initiée par une dizaine de présidents de syndicat du secteur des transports terrestres. L’on pouvait à travers leurs uniformes reconnaître les éléments du commissariat de sécurité publique de Yaoundé 2, du groupement mobile d’intervention (Gmi), de l’équipe spécial d’intervention rapide (Esir), des services spéciaux etc… qui venaient exécuter l’ordre de l’autorité administrative . Le sous-préfet Yampen Ousmanou saisi par les transporteurs a opposé une fin de non recevoir à leur demande pour « risque de troubles à l’odre public ».

La vingtaine des journalistes venus couvrir l’évènement non pu que glaner quelques informations puisqu’il leur était interdit d’opérer en ces lieux. « Messieurs les journalistes quand on dit que la manifestation n’a pas lieu même votre présence ici ne se justifie pas. Donc arrêter de traîner dans les parages au risque de voir vos appareils confisqués » lance d’une voix menaçante un commissaire de police qui a pris le soin de dissimuler son identité.

Face au cordon sécuritaire Augustin Ngangoua, président national du Synactuircam explique « nous sommes en face d’une violation grave de la liberté syndicale car le siège d’un syndicat ne doit en aucun cas être assiégé par les forces de l’ordre. Cependant nous allons dénoncer dans d’autres cadres tout en respectant ce soit disant ordre public qui risque d’être menacé. Nous sommes Camerounais mais nous attirons l’attention de Mr le sous-préfet de respecter la liberté syndicale, la non invasion des locaux syndicaux ».

Non respect de la liberté d’expression

Un point de vue que partage Jean Collins Defossoken, président du syndicat national des employés du secteur terrestre (Synester) l’un des syndicalistes engagés dans cette manifestation a dit avoir pris acte de l’interdiction de la conférence de presse mais dénonce tout de même ce qu’il qualifie de non respect de la liberté d’expression par les autorités administratives. « Nous sommes surpris que notre gouvernement qui se prévaut d’être l’un des plus démocrate de l’Afrique soit encore à ne pas comprendre que la bourse du travail est un lieu inviolable. Et il me semble que c’est le b+a ba de la démocratie. Quand on nous interdit de dire ce qui nous dérange, où veut-on qu’on s’exprime ? » s’interroge t-il.

Et  d’ajouter « il me semble que celui qui nous gouverne a dit un jour qu’on a plus besoin du maquis pour s’exprimer. La conférence de presse est publique et elle devait se tenir à notre siège nous voulions juste informer le gouvernement de nos préoccupations. Si on nous l’interdit cela veut dire qu’il nous envoie tout droit au maquis, mais nous n’irons pas !

Nous allons continuer nos actions » réitère le leader syndicaliste. Toujours incisifs les journalistes tenteront d’arracher quelques mots aux organisateurs de la conférence de presse en vain. Ce n’est que par insistance et malgré les injonctions de la police que dans un couloir étroit quelques propos seront arrachés. Jean Vidal Nji du Synacopucam pense que « le gouvernement tourne les gens en bourrique en maintenant inchangé nos revendications alors que plusieurs réunions se sont déjà tenues mais aucune suite après ces conclave, c’est du perd temps »

Chapelet de récriminations

Les syndicats nationaux des transports routiers du Cameroun accusent le gouvernement de trahir le dialogue social. D’après eux le gouvernement ne lutte pas efficacement contre les accidents routiers, pire encore, il n’intéresse pas tous les opérateurs aux problématiques routiers en vue d’offrir aux tutelles ministérielles techniques et opérationnelles des outils précieux dans la lutte contre les accidents de la route.

Ces syndicats reprochent également au gouvernement de maintenir les prix du carburant à la pompe à 630 francs cfa alors que le baril du pétrole est à moins de 50 dollars, soit 450F sur le marché mondial. Ils dénoncent aussi le laxisme avéré des organismes en charge de la lutte contre le transport clandestin qui freine l’éclosion du transport urbain et interurbain au Cameroun, d’où la grève annoncée le 25 septembre.

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