LE FMI SOUFFLE LE CHAUD ET LE FROID
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Au terme de la visite qu’il a effectué du 13 au 15 septembre 2017 au Cameroun, Mitsuhiro Furusawa, le directeur général adjoint du FMI, a distribué les bons et les mauvais points. S’il félicite la résilience du Cameroun et son leadership pour juguler la crise, Mitsuhiro Furusawa demande au pays d’améliorer son climat d’affaires plutôt que de créer des régimes ou incitations spéciaux. Il a indiqué qu’en dehors des réformes budgétaires, l’institution de Brettonwoods va mettre sous ajustement le secteur fiscalo-douanier.

Programme économique : Le FMI annonce des réformes fiscales

Dans les semaines à venir, les services du FMI annoncent qu’ils offriront leur assistance dans le domaine de l’administration des recettes, de la modernisation des impôts et des douanes, de la gestion du budget et de la gestion des risques budgétaires. « Le secteur financier est le deuxième domaine où il est essentiel d’opérer des réformes pour rétablir la croissance. Il y a des mesures que votre gouvernement peut prendre pour consolider la stabilité, rendre le système financier plus accessible et améliorer l’inclusion financière », a déclaré Mitsuhiro Furusawa. Dans ce domaine, il a rappelé qu’un grand nombre d’enquêtes, y compris celle de la Banque mondiale sur la pratique des affaires, indiquent que la compétitivité du Cameroun reste faible.

Pour le DGA du FMI, il est évident que si les règles du jeu sont claires et simples, les investisseurs seront présents quelles que soient les incitations fiscales. Donc, plutôt que de créer des régimes ou incitations spéciaux, il serait bien plus efficace de réduire les formalités administratives, de simplifier le système fiscal et de permettre au secteur privé de participer aux secteurs principaux de l’économie.

« Rien n’est plus important pour améliorer le climat des affaires que de combattre la corruption », a-t-il martelé. Avant d’ajouter : « Selon un document récent du FMI, on considère de plus en plus à l’échelle mondiale que la corruption systémique peut compromettre la capacité de l’État à rendre la croissance plus durable et inclusive. La corruption est un cancer silencieux qui érode la compétitivité et la crédibilité des entreprises, quel que soit le niveau de développement d’un pays ».

Environnement économique Mitsuhiro Furusawa a indiqué que le Cameroun et les pays de la Cemac doivent s’attaquer vigoureusement au problème de la corruption pour sortir de cette crise et poursuivre leur croissance. « Le FMI et la Banque mondiale collaborent étroitement avec votre gouvernement pour trouver des solutions pratiques. Il s’agit notamment d’encourager les pays à adhérer à l’initiative sur la transparence des industries extractives, comme l’a fait le Cameroun en 2007.

Cela permet  d’améliorer la communication d’informations relatives aux recettes tirées du pétrole et d’autres produits de base », a-t-il insisté. Néanmoins, il a reconnu que l’économie camerounaise étant la plus diversifiée de la région de la Cemac, elle s’est montrée plus résiliente. Mais du fait des grands projets dans les infrastructures et de l’augmentation des dépenses de sécurité, les réserves budgétaires et extérieures diminuent rapidement.

« L’an dernier, votre pays a fait face à un ralentissement de la croissance, à une aggravation des déséquilibres budgétaires et extérieurs, ainsi qu’à une augmentation rapide de la dette publique », a-t-il relevé. Toujours selon Mitsuhiro Furusawa, la santé économique du Cameroun est relativement meilleure que celle de ses voisins, mais il n’en est pas moins essentiel de poursuivre les réformes. Le modèle de croissance d’avant la crise n’est pas soutenable. Par exemple, il reposait sur une accumulation rapide de la dette pour financer un programme ambitieux d’investissement public. Mais les capacités d’exécution sont limitées.

Trop de projets ont été entrepris tous en même temps. En conséquence, il existe un arriéré considérable d’engagements non décaissés, à hauteur de 20 % du PIB. Le programme appuyé par le FMI incorpore les objectifs de réforme du gouvernement. L’ajustement budgétaire en 2017 repose sur la loi de finances.

Les compressions de dépenses mettent l’accent sur l’élimination du gaspillage ou des dépenses redondantes. Aucune baisse des salaires n’est prévue dans la fonction publique, et les dépenses augmentent en faveur de la santé, de l’éducation et d’autres priorités sociales. Le programme n’exige pas non plus de diminution brutale des dépenses d’investissement.

L’objectif est plutôt de donner la priorité à des projets dans les transports et l’énergie qui peuvent accélérer la croissance. Ces projets doivent être achevés sans plus de retard. Cependant, les projets moins stratégiques devraient être retardés ou réexaminés.

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