Concours : Comment le Dg de l’Enam expose les Biya
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Linus Toussaint Mendjana, par excès de zèle, a accumulé les extravagances. Lesquelles finalement déteignent sur les enfants du président. Pourtant, ceux-ci n’en avaient nullement besoin.

C’est aux environs de 7h15, samedi, que le candidat n°901 au cycle B «administration générale», Biya Paul Junior, fait son entrée dans l’enceinte de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam). Il est à bord d’une Mercedes ML. Le véhicule, de couleur grise, est précédé d’un pick-up double cabine. L’ancien sous-préfet de Mbankomo, dans la Mefou et Akono, aurait étrangement pris sur lui d’aller chercher au Palais de l’unité et d’escorter le fils du chef de l’État en salle.

Info ou intox, toujours est-il que les agissements peu recommandables du patron de cette école, située à Yaoundé, sont mal appréciés par l’opinion, notamment dans les milieux effervescents et sur les réseaux sociaux. Il se rapporte en effet que les portes de l’Enam se referment toujours à 7h00, les jours de concours. En s’y pointant avec 15mn de retard, le cortège mis à la disposition de Biya Paul Junior va créer un incident. Le patron de l’Enam va en effet contraindre les vigiles à ouvrir le portail, manu militari, violant ainsi le principe de ponctualité si cher à cette école, apprend-on. Le «traitement de faveur» gossier ainsi accordé au fils du chef de l’État profite alors aux nombreux candidats retardataires, interdits d’accès au campus, et qui s’apprêtent déjà à retourner chez eux. Une fois à l’intérieur, ces candidats rythment en chœur «Merci Junior, tu viens de nous sauver».

Brouhaha.

À sa descente de voiture, affirment des témoins, Biya Paul Junior est accompagné d’un autre garçon qu’on dit être son cousin et nommé Biya Paul. Les deux doivent composer dans la même salle. Normal, ça se passe par ordre alphabétique, les deux candidats ont des noms identiques, ou presque. Ils se dirigent alors vers l’amphi, et leur entrée en salle ne passe pas inaperçue. En effet, alors que les deux jeunes gens cherchent à prendre place, ils seront chahutés. Dans le vacarme, les hommes du Dg vont les extirper de l’amphi pour les conduire ailleurs.

Les  mauvaises langues estiment alors qu’ils ont été convoyés au bureau du secrétaire particulier de M. Mendjana, où ils auraient composé, dans le calme. Une semaine avant, se souvient-on, la petite soeur de Junior, Biya Eyenga Elle Anasthasie Brenda, était (gratuitement) déjà aussi au-devant de la scène, toujours à cause d’un Mendjana, particulièrement agité. En effet, venue présenter l’entrée au cycle B «régies financières», la jeune fille aurait visiblement été gênée d’un accueil exceptionnel du directeur général, apparemment préoccupée pour son sort. Une attitude de Linus Toussaint Mendjana qui aura plutôt attisé assez des curiosités et sarcasmes des autres candidats, alors que Brenda Biya n’en avait à l’observation pas besoin.

Positionnement.

L’activisme du patron de l’Enam, pendant la participation des enfants du chef de l’Etat à ces concours ne cesse d’intriguer. On imagine que, en laissant leurs progénitures postuler à l’Enam, le couple présidentiel lui-même, discipliné et soucieux d’une bonne éducation, a suffisamment pris des dispositions en tant que parents responsables, pour que leurs enfants composent normalement, au même titre que les autres. Tout comme on peut se demander pourquoi M. Mendzana devient plus royaliste que le roi tout s’agitant tant face aux fils du président.

Dans les salons huppés de Yaoundé, il se murmure que Linus Toussaint Mendjana aurait pris ces soi-disant mesures par excès de zèle, pour plaire au couple présidentiel. En forçant un «traitement particulier» que personne ne lui a demandé, le Dg de l’Enam avait sans doute à cœur de se positionner.

Or, il est évident que ni Brenda Biya ni son ainé n’avaient besoin d’être dans les «grâces» de Linus Toussaint. Bien éduqués par leur père et mère, et surtout intellectuellement préparés, les enfants du président, contrairement aux pontes du régime qui font entrer leurs enfants à de grandes écoles par une porte autre que celle du concours, ont tenu à braver toutes les épreuves donnant accès à cette institution.

Las, Mendjana y est allé de ses excentricités, dissimulant par la même occasion le culte de l’effort reconnus aux Biya. «Tout ça pour une place au gouvernement», s’est indigné un enseignant de l’Enam, navré. C’est un secret de polichinelle, le très controversé Dg de l’Enam ambitionne un poste de ministre. De l’avis de plusieurs observateurs, M. Mendjana qui n’est pas à la première gaffe du genre, mérite d’être conduit chez un psy… Et avant qu’il ne soit trop tard.

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