Patrick Armand Pognon, Alain Oroula : deux avocaillons ennemis de l’alternance générationnelle ivoirienne : réflexions sur une émission télévisée téléguidée contre le leader Guillaume Soro
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CÔTE D'IVOIRE :: Patrick Armand Pognon, Alain Oroula : deux avocaillons ennemis de l’alternance générationnelle ivoirienne : réflexions sur une émission télévisée téléguidée contre le leader Guillaume Soro :: COTE D'IVOIRE

L’Afrique, décidément, abonde de mystères. Voici une scène audiovisuelle fort ordinaire en apparence, qui se passe au Bénin, sur SIKKA TV, le 13 septembre 2017. On se rendra vite compte qu’il s’agit d’une déportation virtuelle de la scène politique ivoirienne, avec pour projet, le reversement des conclusions de l’émission (voir lien ci-dessous) dans l’opinion d’Afrique francophone. Opération qui manque rarement de commanditaires. Banalement, tout paraît se dérouler dans une ambiance bon enfant.  Un journaliste, plutôt effacé et comme complice de ses deux invités,  interroge deux débatteurs à propos  des travaux du 3ème congrès du RDR (Rassemblement des Républicains), et accessoirement, se demande si le RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix) se muera réellement en parti unifié avant la fin de l’année 2017. On ne peut, en téléspectateur quotidien, que trouver l’émission normale. L’un des débatteurs se nomme Maître Alain Oroula. Il serait ivoirien, et révèlera au passage qu’il compte influer sur le choix du candidat du PDCI-RDA, son parti, à la présidentielle 2020. La suffisance verbale et gestuelle du personnage intrigue. Une grandiloquence qui cachera mal, on le verra, sa pratique assidue de l’outrecuidance. L’autre débatteur se nomme Patrick Armand Pognon. Pognon. Fric facile. Pas tout à fait un hasard, on le verra vite, tellement la coïncidence du nom africain et du mot français pour désigner l’argent sale saute ici à l’œil. C’est dans ces conditions que pendant 45 minutes d’horloge, une espèce de jeu de ping pong va se dérouler entre les deux hommes, révélant à l’observateur attentif, trois thèmes essentiels que je vais développer dans la présente tribune : 1) La connivence des trois hommes, tellement étroite qu’à aucun moment, on ne peut observer l’apparition d’un désaccord, même minime entre les deux débatteurs, messieurs Oroula et Pognon, qui s’avèrent être de parfaits ennemis de l’alternance démocratique en Côte d’Ivoire et des serviteurs de l’Ordre paternaliste et oligarchique qui s’y déploie ; 2) L’incapacité des deux débatteurs de penser la réalité complexe de la Côte d’Ivoire actuelle, et notamment les difficultés socioéconomiques indéniables du pays, qu’il nous incombe dès lors de rappeler à la gouverne des auditeurs  des auditeurs qu’ils fourvoient ainsi ; 3) L’obsession des deux débatteurs à casser du Guillaume Soro, au point de n’épargner contre lui, aucune métaphore, aucune injure, aucun mépris, alors même qu’ils blanchissent comme neige au soleil les autres leaders du RHDP et ignorent royalement l’opposition ivoirienne toujours incarnée par Laurent Gbagbo.  Il s’agit donc de reconstituer dans les lignes qui suivent, la triple forfaiture journalistique, juridique et politique des trois acteurs de ce non-débat. Il s’agit donc ici de mettre à nu l’une des plus piteuses et hideuses tentatives de tronquer l’histoire récente de la Côte d’Ivoire dans les médias africains et mondiaux
 
I
La technique connivente de l’émission et l’obsession Soro

 
            L’émission va durer 45 minutes. Pendant 24 minutes sur ces 45 minutes, on aborde religieusement les grandes résolutions du Congrès du RDR, présentées comme des merveilles inégalées de l’intelligence politique.  L’émission a des allures de chorale politique en trio majeur. A aucun moment, il n’y a de désaccord sur le succès grandiose du Président Alassane Ouattara à cette occasion. On ne discutera jamais des difficultés réelles du pays. Pour passer pour des défenseurs aveugles du bilan du Président Ouattara, on finit par nier ce qu’il reconnaît lui-même : l’immensité des tâches inaccomplies. Les deux « débatteurs », aveugles à foison,  rivalisent donc de fleurs au congrès du RDR. Et comme de juste, à partir de la 24 ème minute, commencera un sorobashing à trois. Nous voici dans le giron de la cabale. Alain Oroula et Patrick Armand Pognon s’entendent en effet comme larrons en foire pour diviniser Ado, inféoder Bédié et casser du Soro. Résumons-les pour que chacun s’en rende compte. Voici donc les affres de l’ignominie à l’œuvre dans cette émission.
 
Me Alain Oroula : porte-parole autoproclamé du Président Ouattara…
 
            Pour Alain Oroula, le Président Ouattara garde la main. Il demeure le seul maître du jeu. Comment ? Il aurait définitivement anesthésié toute velléité de contestation de son autorité au sein du RDR, en écartant les esprits critiques et en installant les âmes dociles. En nommant expressément une camarade  de 82 ans à la tête du parti et en distribuant les postes principaux à des militants qui n’ont aucune carure pour lui faire ombrage : la professeure Henriette Diabaté, le premier ministre Amadou Gon Coulibaly, la ministre de l’éducation nationale Kandia Camara, sont présentés comme des serviteurs obéissant naturellement à un Président Ouattara, le doigt sur la couture. Mieux, Alain Oroula ajoute que ce congrès n’avait pour but que de baliser les opérations pour l’élection de 2020 et que pour ce faire, Alassane Ouattara opèrera uniquement avec son grand allié, Henri Konan Bédié, pour maintenir son emprise sur le pays en 2020 et au-delà. «  C’est une décision qui lui permet de partir tout en restant. Le roi Ouattara refuse de mourir.
Et sur ces entrefaites, le journaliste a le nez creux : il fait écouter des extraits décisifs dans lesquels le Président Ouattara affirme énergiquement que les choses se feront en Côte d’Ivoire comme il le désire, et non pas autrement : «  Donc, il n’y a pas de problème entre le Président Bédié et moi-même. L’avènement du parti unifié nous permettra d’aller plus loin. Nous n’accepterons pas, de quelque manière que ce soit, les déstabilisateurs ».
            Ce faisant, Me Oroula se positionne comme le défenseur de la toute-puissance incontestable du Président Alassane Ouattara dans le choix des futurs dirigeants de la Côte d’Ivoire. Quid dans ce raisonnement de la volonté souveraine du peuple ivoirien ? Quid du point de vue de l’opposition politique ? De manière décrétale, le pseudo-juriste écarte ces puissantes entités décisives du débat. On s’attendrait à voir les carences de ce vantard en costard être mises à mal par son supposé débatteur, Patrick Armand Pognon, présenté comme un spécialiste du développement personnel. Voyons donc ce qu’il va dire.
 
Patrick Armand Pognon : un coach aux analyses trouées comme un filet de pêcheur usagé.
 
Dès sa prise de parole, Pognon s’attaque d’abord à ses collègues américains. Il reproche à Ouattara d’avoir trop longtemps fait confiance à des coaches nord-américains dans sa marche vers le pouvoir et ses premiers pas au sommet de la Côte d’Ivoire. On sent que Pognon en veut à Ado d’avoir versé tout ce pognon aux américains alors que des brillantissimes coaches de développement personnel comme lui étaient en Afrique. L’individu Pognon a en effet les dents non seulement écartelées, mais aussi longues. IL tient à mordre dans le gâteau Ado, auquel un de ses forts bien introduits compatriotes l’a sans doute intéressé de longue date.
Alors, il commence le passage de pommade à celui qu’il présente comme son nouveau client. Tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes possibles, nous dit Pognon, depuis que le Président Ouattara s’est enfin confié à des experts béninois comme lui. Depuis qu’Ado aurait laissé les conseils des vieux politiciens franco-américains fatigués, et qu’il se serait mis à écouter les lumières transcendantales du vaudou de Pognon et autres, il aurait été subitement éveillé, nous dit Pognon, à la nécessité de faire « africainement » la politique. C’est-à-dire de tordre les règles, de piétiner le peuple, de mépriser les héros de la nation, d’écraser la moindre contestation légitime dans le pays. Voilà la conception de la politique que défendent nos sbires des démocratures tropicales. Et Pognon de nous confier, avec une emphase quasiment hystérique, le programme qu’il ose attribuer à Alassane Ouattara, non sans avoir annoncé, sans la moindre démonstration que l’honnête homme Ado est foncièrement incompatible avec le rebelle Guillaume Soro, qui apparaît dès lors progressivement comme le bouc émissaire tout désigné de l’émission:
« Il y aura nettoyage dans l’armée. Puis un nettoyage politique pour que la Côte d’Ivoire soit débarrassée des déstabilisateurs. », annonce urbi et orbi le sieur Pognon, qui se présente alors comme le connaisseur du nec plus ultra des secrets d’Etat ivoiriens.
Le même Pognon résume alors le succès convenu du congrès du RDR en deux moments forts : 1) Le parti unifié avant la fin de l’année, preuve selon lui qu’Alassane Ouattara tient littéralement Bédié sous sa férule. Pognon annonce même qu’une purge aura lieu au PDCI-RDA pour rendre opérationnel le deal supposé entre Bédié et Ouattara pour 2020. 2) Le compte à rebours lancé contre les déstabilisateurs, à travers la triple arme du nettoyage dans le parti, du nettoyage sécuritaire et du nettoyage dans les administrations ivoiriennes, de tout ce qui connote du FPI ou qui renvoie à la Galaxie Guillaume Soro.
Ainsi donc, d’un bout à l’autre de l’émission, Maître Oroula et le coach Pognon sont d’accord sur une chose : Ado doit et peut faire, en bonne complicité avec Henri Konan Bédié, ce qu’il veut de l’avenir de la Côte d’Ivoire. Il ne resterait dès lors au camp Gbagbo et à la génération Soro que leurs yeux pour pleurer sur leur sort inéluctable de marginaux de la République en construction.  Faut-il le rappeler ? A aucun moment de l’émission, les deux experts autoproclamés de la situation ivoirienne ne se contesteront l’un par l’autre. C’est un jeu de passes et de tours de passe-passe entre deux comparses avérés, le journaliste ne faisant ici office que de ramasseur de balles. Tout observateur attentif regardant l’émission que nous avons ainsi résumée s’en convaincra.
 
II
 
La négation de la complexité de la réalité ivoirienne par les deux faux débatteurs du 13 septembre : Oroula et Pognon, des menteurs sur commande

 
            A aucun moment au cours de l’émission, il n’est question de la Côte d’Ivoire des gens. Ces types suffisants s’en fichent comme de l’an 40 ! La réalité sociale de la Côte d’Ivoire, c’est pourtant la persistance du chômage de masse des jeunes, malgré tous les efforts accomplis par le gouvernement. La réalité sociale c’est l’angoisse sécuritaire née de l’irruption des nouveaux pauvres armés, que sont les microbes et les gnambros, à travers le pays, sans oublier la persistance résiduelle des phénomènes de coupeurs de route. Nos experts autoproclamés en politique ivoirienne n’en parlent pas. La réalité sociale de la Côte d’Ivoire, c’est la crise persistante à l’éducation nationale, dans les Universités et dans les relations entre l’Etat et les différents syndicats, sans oublier les difficultés persistantes de la paysannerie devant la baisse brutale des coûts du cacao et du café bord-champ. A aucun moment, nos débatteurs n’intègrent dans leurs données le fait que malgré les efforts du gouvernement, le phénomène francophone typique de la croissance pauvre, qu’on observe au Cameroun, au Sénégal, au Gabon, en Côte d’Ivoire, persiste bel et bien. Les chiffres macroéconomiques reflètent dès lors faiblement le bien-être effectif des populations. L’état des infrastructures de santé, de d’éducation, l’état de nombreuses routes, y compris celles qu’on a récemment refaites, la pression à l’immigration incontrôlée des milliers de jeunes ivoiriens vers le Sahara et la mer Méditerranée, ne sont à aucun moment au cœur de l’émission.
            Mais ce qu’il y a de pire dans le négationnisme et la cécité de ce faux débat entre Oroula et Pognon, c’est le triple refus de regarder en face le ralentissement du processus de réconciliation nationale par les extrémistes ivoiriens de tous bords, la crise idéologique des légitimités au RDR et de poser ne serait-ce qu’à un moment où un autre de l’émission, la question démocratique de la souveraineté populaire et des possibilités d’une alternance générationnelle à la tête du pays, thèmes pourtant autrefois très chers au Président Alassane Ouattara lui-même.
            Les rapports successifs de la CDVR, de la CONARIV et même PNCS, confirmés par une enquête du Parlement français, confirment l’inachèvement du processus de réconciliation nationale. Mais nos débatteurs d’un soir n’en ont cure. Ils plastronnent sur Sikka TV. Du camp politique du FPI, les deux débatteurs font fi. Quel mépris ! Patrick Pognon, dans un délire de coach politique carnassier, montre ses dents longues en disant entre deux ricanements  qu’il préfère se faire insulter par les pro-Gbagbo plutôt que de les prendre en compte dans son analyse. Quant à Maître Alain Oroula, la seule chose qui l’intéresse est de peser sur le choix du candidat du PDCI-RDA à la présidentielle, afin sans doute de l’accompagner dans la jouissance des ors et lambris de la future république. Certes il avoue : « La Côte d’Ivoire, c’est aussi les pro-Gbagbo, bétés et assimilés ». Et tout est dit dans le « aussi ». Marginalité applaudie sans vergogne. Ethnicité proclamée comme critère d’appartenance politique au passage. La seule chose à faire pour le camp des partisans de Gbagbo serait de leur donner quelques gages qu’on les laissera vivre tranquillement à la marge du pays s’ils renoncent à faire un coup d’Etat. Ainsi pensent – que dis-je, éructent -  les invités de Sikka TV !  Ces deux types sont réellement infects.
            De la situation réelle au RDR, nos deux analystes de foire ne font qu’une bouchée. Le RDR, comme la thébaïde du roman Candide de Voltaire, serait un paradis sur terre. La contradiction, nous dit Pognon, doit se faire hors du parti. Le Président Ouattara aurait parfaitement raison de tuer le débat en son sein, car il serait l’inamovible et unique visionnaire possible pour sa famille politique, qui aurait des milliers de corps, mais seulement ses deux yeux à lui. Comment croire qu’une telle idolâtrie soit utile au Président Alassane Ouattara dans une Côte d’Ivoire où les citoyens ont  plus que jamais, de facto et de jure, regard sur toutes les nuances de la vie publique ?  Le RDR peut-il réellement avancer en ignorant les frictions, les dissensions et les fractures évidentes qui sont apparues en son sein depuis quelques années, comme l’a franchement souligné Guillaume Soro dans son communiqué historique du 8 septembre 2017 ?  A aucun moment, la question du projet de société et des contradictions internes du RDR n’est évoquée par les débatteurs. Quel est donc ce parti démocratique qui n’aurait que des béni-oui-oui en son sein ?
            Enfin, les deux débatteurs s’accordent à interroger l’électorat ivoirien futur. Suffirait-il que le Président Ouattara ou le Président Bédié donnent un ordre pour que les jeunes populations ivoiriennes, qui sont majoritairement en dehors des partis, s’alignent à leurs ordres ? Le peuple ivoirien, grand absent du champ mental des débatteurs sort avili et inconsidéré de ce débat, où sa volonté souveraine et imprévisible compte pour du beurre. On voit alors clairement que les sieurs Orounla et Pognon sont au service de la défaite de la démocratie et de l’alternance générationnelle en Côte d’Ivoire. On le verra mieux à présent dans le traitement violent qu’ils réservent à l’unanimité au plus digne représentant de la relève politique ivoirienne : Guillaume Soro, l’actuel Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire .
III
Guillaume Soro, l’incontournable sujet de toutes les chaumières politiques sur la Côte d’Ivoire

 
            Guillaume Soro, nous dit le présentateur, est « la seule ombre du tableau » du congrès paradisiaque du RDR. Ne confondent-ils pas leurs propres ombres cérébrales avec le meileur CV politique de l’après-Ouattara-Bédié en Côte d’Ivoire ? Vous regarderez l’émission, chers lecteurs. Et vous verrez avec quelle impatience les sieurs Pognon et Oroula trépignent pour vilipender aveuglément Guillaume Soro. Quand le journaliste complaisant Johannes Towanou qui les interroge veut s’appesantir sur d’autres aspects du Congrès du RDR des 9-10 septembre 2017, c’est le surexcité coach Pognon qui le rappelle à l’ordre :
« J’espère qu’on va parler de Guillaume Soro ! »
Et le journaliste conquis d’avance d’acquiescer :
« C’est prévu ».
Voyons donc ce qu’ils ont prévu de dire sur Guillaume Soro, ces deux sbires en cravates.
 
Le Soro d’Oroula : un épouvantail fabriqué par son imagination
 
            Voici le roquet abject qui traite le Président de l’Asssemblée Nationale de Côte d’Ivoire de « chien qui ne change jamais sa manière de s’asseoir ». « Lucidité n’est pas Soro Guillaume », nous dit-il. A quoi nous disons à Oroula que ces injures feront boomerang. Par-delà son langage fécal, essayons toutefois de surprendre les rares arguments de cet avocaillon hystérique.
 
Pour Oroula, Guillaume Soro est dans une posture de rupture avec le RDR. Et c’est cette posture qui expliquerait la réorganisation actuelle du RDR par Alassane Ouattara. Soro est présenté dès lors comme un déchet, à la limite un chien qu’il appartiendrait au Président Alassane Ouattara de nettoyer du RDR et du pays.
Ce niais suprême d’Oroula n’oublie-t-il pas au passage de dire que, de l’aveu même du Président Ouattara, son accession au pouvoir n’eut pas été possible sans les Forces Nouvelles de Guillaume Soro ?

Pour Oroula, Guillaume Soro et le FPI sont les perturbateurs de la sécurité en Côte d’Ivoire. A quel moment monsieur Oroula fonde-t-il cette accusation ? Aucun tribunal de Côte d’Ivoire, aucun homme d’Etat en Côte d’Ivoire à ce jour n’a accusé Guillaume Soro d’être l’auteur des mutineries de 2014 et de 2017. Pour un avocat, supposé être rompu au principe de la présomption d’innocence, n’est-ce pas le summum de la bêtise brute ? Qu’on en juge.
Pour Oroula, Guillaume Soro n’était pas le bienvenu au congrès du RDR. Et on ne va pas pleurer sur son sort. « Il faut limer les ongles à un certain nombre de leaders et de pratiques », pérore-t-il. Mais alors, comment un avocat supposé servir le droit peut se réjouir du fait qu’un parti républicain refuse le débat interne et fonctionne à coups d’exclusions, de limogeages, de menaces et d’arrogances blafardes ? Monsieur Oroula n’est donc pas un spécialiste du droit. A tout le moins, c’est un avocaillon de foire.

Pour Oroula, « Soro doit rentrer dans les rangs, ou alors, il sera rejeté. » Mais alors, que se passerait-il si la pierre angulaire que le RDR rejette est celle qui bâtira le temple de la Côte d’Ivoire imminente ? Ouattara ne fut-il pas rejeté du PDCI-RDA et n’est-il pas aujourd’hui Président de la République ?  Piètre analyste que celui-là qui ne peut pas comprendre qu’en Côte d’Ivoire, le peuple n’aime pas l’arrogance des puissants.

Au total, Oroula, en bon cireur de pompes sans envergure, ne connaît pas Soro. Il ne le sousestimerait pas aussi stupidement. Il ne connaît pas le Secrétaire Général des Forces Nouvelles. IL ne connaît pas l’organisateur de la présidentielle 2010. Il  ignore le premier ministre et ministre de la défense qui a restauré l’autorité de l’Etat à la demande du Président Ouattara. Oroula ne connaît pas le Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire. Tôt ou tard, l’Histoire lui rappelera la masse volumique du leader de ma génération africaine.
 
Le Soro du coach hilare Pognon : un portrait fait par un mythomane
 
« Nettoyer du Soro » ; « Classer GKS dans le passé ». « En finir avec Soro ». Telle est la mission assurée par Pognon sur le Plateau. Une véritable obsession qui ne le quittera jamais, y compris quand avec sa tête approbative, son complice se permet de traiter le père de la dignité des Ivoiriens de Chien. Quelle bassesse ! Quelle bave de batracien ! Quel outrage à notre lutte historique !  Pognon, qui se comporte littéralement comme un faux prêtre vaudou sur le plateau,  est chargé d’annoncer qu’Ado, à travers Hamed Bakayoko, aurait déclaré la guerre dans la police et dans les armées ivoiriennes à tous ceux qui ne se soumettent pas aveuglément à lui. Quelle honte ! A quel moment le Chef de l’Etat ivoirien peut-il avoir autorisé un tel psychopathe à décliner sa politique sécuritaire ? Mieux encore, Pognon accuse le Président Guillaume Soro d’être le perturbateur de l’ordre sécuritaire ivoirien, aux côtés des extrémistes pro-Gbagbo. Sur quelles bases cet hurluberlu peut-il attribuer à Guillaume Soro les fragilités de l’ordre sécuritaire issu de la terrible crise postélectorale qu’on sait ? Et quand Pognon nous vante les succès sécuritaires réels du régime, que lui en coûterait-il de reconnaître que de nombreuses poches d’insécurité, comme celle des microbes, des gnambros et des coupeurs de routes sévissent encore dans le pays ? Quid des nombreuses attaques de postes militaires et de gendarmerie par des subversifs ces derniers mois ? Quid des mutineries et des grèves perlées sur tout le front social ?  Voici comment on dessert l’Afrique : en niant ses problèmes uniquement parce qu’on veut se remplir la panse.
            Et quand il compare la rupture supposée de Guillaume Soro au RDR avec celle de Benoît Hamon au PS, on voit bien la perfidie et la malice grossières de Pognon. Qui de l’exemple victorieux de Macron ? Quid de l’exemple victorieux de Sarkozy se détachant de la Chiraquie ? Quid de la mobilisation massive en cours des Ivoiriens de toutes extractions autour du leadership naturel de Guillaume Soro ?
            Au passage, le même fameux coach Pognon s’improvise en connaisseur des tractations secrètes entre Alassane Ouattara et Bédié, entre Bédié et Soro, entre Soro et Ouattara. Mais pourquoi diantre le journaliste de service ne lui demande-t-il pas comment il a pu accéder à de telles confidences alléguées ? Des mensonges sans limites en réalité. Et revenir ici sur toutes ces immondices verbales est loin d’être notre propos. Mais quand il accuse Guillaume Soro de faire diversion, c’est ici que Pognon bat les records de stupidité : comment peut-il dire que Soro fait diversion alors que Soro exprime ses divergences et sa différence face à l’ordre du mépris et de l’ingratitude qui s’est installé en Côte d’Ivoire ? En 1997, il est élu homme politique de l’année, pour son action pour les libertés universitaires. En 2002, il assume la paternité de la rébellion ivoirienne et contrôle 60% du territoire ivoirien. En 2010 il organise la présidentielle et affronte les canons de Gbagbo pour asseoir le pouvoir du président démocratiquement élu, Ouattara de 2010 à 2012. En 2017, il ne se rend pas au congrès du RDR, expliquant au préalable qu’il refuse de se laisser continuellement humilier par un parti manifestement au comble de l’ingratitude envers lui et ses compagnons de lutte. Est-ce cet homme que le paltoquet de Pognon peut traiter de lâche ?
            Pour finir, nos deux prestidigitateurs agitent la CPI comme une épée de Damoclès suspendue sur la tête de Guillaume Soro par le régime RDR du Président Ouattara. N’est-ce pas le summum de la plaisanterie obscène ? Qui était donc le Chef Suprême des Forces Armées Ivoiriennes pendant la crise postélectorale 2010-2011 pour laquelle Laurent Gbagbo est incarcéré à La Haye ? Qui peut juger Guillaume Soro, premier ministre et ministre de la défense du président démocratiquement élu, Alassane Ouattara, pour les faits liés à cette période sans conduire de jure et de facto, tout le régime du RHDP à la Cour Pénale de la Haye ? Cette émission est décidément l’un des plus sinistres cauchemars intellectuels jamais servis aux opinions africaines par la chaîne Sikka TV. Quant à Guillaume Soro, serein et imperturbable, il poursuit avec son bâton de pèlerin du pardon et de la réconciliation, sa marche résolue vers son grand destin national, par La Grâce du Maître de Vie.

* Une tribune internationale de Franklin Nyamsi
Professeur agrégé de philosophie, Paris, France

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