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© Correspondance : Collectif De La DGRE
- 11 Sep 2017 17:30:06
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Cameroun :: 2ème Lettre d’un membre du Collectif de la DGRE (services secrets) à Paul Biya pour dénoncer les assassinats et disparitions commis par ce corps :: CAMEROON
Dans une 1ère Lettre publiée dans votre journal, il est question de quatre individus détenus enchainés depuis 2013 et 2014, dans les locaux de la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre), pour leur connaissance des détournements des fonds liés à la libération de la famille Fournier, otage de Boko Haram.
Dans cette 2ème Lettre, le membre du Collectif de la Dgre, écrit au président de la République pour le prévenir des dérives graves de la Dgre qui selon lui, est devenu « un camp de concentration où on fait disparaitre des personnes de la surface de la Terre ». Le dénonciateur menace de donner nommément les auteurs de ces assassinats si, le chef de l’Etat n’ordonne une enquête pour que les familles en détresse, sachent où se trouvent les leurs arrêtés dans la lutte contre Boko Haram. Ce dernier, donne aussi absolument raison au récent rapport d’Amnesty International accablant l’Armée camerounaise.
Deuxième Lettre ouverte d’un membre du Collectif de la DGRE au Président Paul Biya.
Monsieur le Président de la République,
L’heure est grave. La DGRE veut vous conduire à la CPI. Dans ma première Lettre, j’avais tiré la sonnette d’alarme sur la situation qui prévaut à la DGRE. En effet, cette institution est devenue non seulement un laboratoire de fabrique de dossiers pour accabler de
paisibles Camerounais, mais aussi un camp de concentration où on fait disparaitre des personnes de la surface de la Terre.
Monsieur le Président de la République,
Je m’adresse à vous parce que vous êtes le seul qui pourra ramener notre Institution à la raison. Tel que nous sommes partis, s’il était advenu que de vraies enquêtes soient lancées et que par hasard les membres des familles des personnes détenues arbitrairement ou assassinées à la DGRE intentent des actions judiciaires à l’international, veuillez nous croire Monsieur le Président, il est possible que vous soyez en situation difficile. Vous serez Excellence d’autant plus mal que présentement, même nous qui sommes dans la boite, ne maîtrisons plus ce qui s’y passe : l’effectif pléthorique que nous gérons étant digne d’une prison.
La situation serait encore maitrisable si nos détenus n’émanaient que des zones de l’Extrême-Nord, Nord, Adamaoua et Est. Mais avec l’éruption de la contestation anglophone ajoutée à l’arrivée massive des détenus en provenance du Nord-Ouest, le travail se complique. Les Anglophones, contrairement à d’autres familles, cherchent à avoir le cœur net sur leurs personnes détenues à la DGRE. Une bonne organisation qui nous ne nous facilite pas alors Excellence, la pratique de continuer dans nos vieilles habitudes.
Monsieur le Président de la République,
En mi-juillet 2017, l’ONG Amnesty International a sorti un rapport sur le Cameroun. Ce dernier, est intitulé « Chambres de tortures secrètes au Cameroun ». Le rapport susmentionné fait état de violations de droits humains et crimes de guerre dans la lutte contre Boko Haram. Les Camerounais dans leur ensemble ont trouvé ce rapport « trop corsé » et se sont tous levé comme un seul Homme pour soutenir la position du gouvernement en rejetant ce rapport
avec la dernière énergie. Tout ceci serait beau si dans la réalité, cette publication d’Amnesty International était une invention. Mais NON, Amnesty International n’a rien inventé. En réalité, pour nous autres qui sommes au four et au moulin, l’ONG n’a que ressorti la face visible de l’iceberg. Eu égard à ce qui se passe sur le terrain en général, et à la DGRE en particulier, je vous prie Excellence, de considérer ce rapport d’Amnesty International comme un avertissement car, la réalité est plus obscure.
Vous voudriez bien Monsieur le Président de la République, constater que seule votre très haute intervention, pourra soulager notre Institution qui à mon avis, a amorcé sa phase de déclin. D’ailleurs, sans cette intervention, ils continueront à faire le dos rond aux injonctions de la Communauté internationale jusqu’à ce la réalité vous rattrape, puisque vous êtes le seul garant de la DGRE. Nous en donnons pour preuve, le branle-bas dans les autres institutions sécuritaires y compris le BIR. Tous s’arrangent à vider les cellules en déférant les détenus devant les tribunaux. Mais chez nous ici à la DGRE, on triche. Par exemple, les détenus de la DGRE Maroua Salak ont été transférés à la direction régionale de la DGRE Pitoaré Maroua en lieu et place de la prison, au mépris de la Loi.
Monsieur le Président de la République,
J’agis pour ma conscience et pour le Cameroun. Si rien n’est fait, je finirai par rendre publique la liste des personnes détenues à la DGRE, et briserai par conséquent le secret-défense en relatant nommément tous les assassinats qui y ont été perpétrés.
Tout en espérant que cette deuxième Lettre vous parvienne, je vous prie d’agréer Monsieur le Président de la République et Chef suprême des Forces Armées, l’expression de ma très profonde déférence.
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