BATAILLES DE SUCCESSION : Bulus et Nangas se déchirent sur l'après Biya
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Des pontes des deux tribus lorgnent le fauteuil présidentiel. Et rivalisent de stratégies pour faire échouer l'organisation de la CAN 2019. Après avoir obtenu l'élimination des Lions indomptables pour le Mondial 2018. Les deux évènements devaient mobiliser autour de la candidature de Paul Biya à la présidentielle 2018.

Ils opèrent à travers un nom de code : «Hydre (L’homme (fort) de Yaoundé dégagera royalement d’Etoudi) en 2018». S’inspirant des idées véhiculées par la «Génération 2011», davantage connue sous l’acronyme «G11», qui avait fourbi ses armes pour succéder au chef de l’Etat, les promoteurs de «l’Hydre 2018» ont une stratégie bien huilée: créer un coup d’Etat sportif à travers l’élimination des Lions indomptables de la prochaine Coupe du monde Russie 2018, objectif déjà atteint.

Cet échec a été soigneusement préparé depuis le recrutement en 2016 d’Hugo Broos, un entraîneur incompétent qui a, en 28 ans de carrière, été limogé à plusieurs reprises pour manque de résultats. En février 2015, le club algérien NA Hussein-Dey, avant-dernier du championnat, le vire. Toujours en février, cette fois-ci en 2008, il est licencié du KRC Genk à la suite de l'accumulation de mauvais résultats par son équipe. En juin 2009, c´est le club turc du Trabzonspor qui met fin à son contrat, toujours pour mauvais résultats. Bis repetita en 2010 à son retour à Zulte-Waregem en Belgique.

Un  entraîneur incompétent qui s’évertue à éloigner systématiquement de la sélection nationale tous les joueurs capables de produire des résultats. Les cas de Stéphane Mbia, Joël Matip, Eric Choupo Moting toujours relégué au banc de touche, et Nicolas Nkoulou sont légion. Après leur sacre à la Coupe d’Afrique des nations organisée entre janvier et février 2017 au Gabon, les Lions indomptables n’ont gagné qu’une rencontre. C’était le 10 juillet dernier au stade Ahmadou Ahidjo à Yaoundé face au Maroc (1-0) dans le cadre de la première journée des éliminatoires de la CAN 2019. Toutes les autres rencontres ont été un fiasco pour le capitaine Benjamin Moukandjo et ses coéquipiers battus en février en amical par la Guinée Conakry (1-2).

La participation du Cameroun à la Coupe des Confédérations du 17 juin au 10 juillet en Russie a ensuite été un fiasco. L’équipe nationale a concédé deux défaites face au Chili (0-2) et l’Allemagne (1-3), contre un nul lors de la confrontation avec l’Australie (1-1). Pour finir, lundi 4 septembre, le Cameroun a laissé échapper sa dernière chance de participer au Mondial Russie 2018, après les sept premières participations en Espagne 82,  Italie 90, USA 94, France 98, Corée-Japon 2002, Afrique du Sud 2010 et Brésil 2014.

Avec trois points en quatre matches, les Lions sont désormais hors course. La faute aussi bien à la raclée (4-0) que leur ont infligé les Super Eagles du Nigeria à Uyo, qu’à un nul (1-1) concédé face à la même équipe lors de la quatrième journée des éliminatoires, laissant son adversaire du jour prendre du large dans la poule B avec 10 points, soit trois unités d’avance sur le dauphin qu’est la Zambie.

SABOTAGE CAN 2019

La non-participation des Lions indomptables à la Coupe  du monde Russie 2018 et davantage un retrait de l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun mettra le président de la République encore plus en difficulté et accentuera les différentes crises sociopolitiques qui secouent actuellement le pays. En cas d’organisation malgré tout de cette compétition, il est question de créer les conditions d’un échec au plan de l’implémentation et de l’engouement populaire avant l’élection présidentielle de 2018.

Concrètement, «l’Hydre 2018» veut provoquer des grèves à répétition des ouvriers sur les chantiers, le mécontentement des populations du fait des travaux prioritaires, dénoncer des surfacturations et la gabegie, et les imputer au président Paul Biya. Les promoteurs de «l’Hydre 2018» ont décidé en plus de collecter un effort de guerre (argent). Ce qui se fait à travers l’obtention des marchés de la CAN selon la procédure de gré à gré qui prévoit le paiement d’un acompte de démarrage de 20%. Ainsi, «l’Hydre 2018» a 9 sociétés écrans qui gagnent des marchés de construction et perçoivent des milliards de francs CFA comme avance de démarrage.

Et lorsque surviendra le retrait de l’organisation au Cameroun, ces sociétés vont poursuivre l’Etat en justice pour rupture abusive de contrat et exiger le paiement des dommages. Des avocats américains et suisses ont travaillé sur les clauses à introduire dans les contrats de gré à gré du réseau de «l’Hydre 2018» afin de faciliter les procédures judiciaires éventuelles qui seront engagées contre l’Etat du Cameroun. Le cabinet Baker et McKenzie à Genève qui conseille plusieurs hauts responsables et hommes politiques camerounais est au coeur de cette stratégie. Il a été recommandé à Tombi à Roko pour la défense de la Fecafoot dans les différentes procédures au TAS. C’est curieusement lui qui assure la défense de la Caf dans la procédure au TAS 2017/A/5257 Etoile filante de Garoua concernant la Can 2019.  

COMPLOT

En outre, le ministre des Sports et de l’Education physique, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, de nombreux autres membres du gouvernement, de hauts responsables de la présidence de la République et leurs bras séculiers à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) combattent la procédure d’Abdouraman Hamadou Baba demandant au Tribunal arbitral du sport de Lausanne en Suisse, d’annuler ou de suspendre les matches de qualification du Cameroun à la Coupe du monde 2018, du fait que l’entraîneur sélectionneur, conformément au règlement Fifa, n’a pas qualité pour coacher l’équipe, car recruté par un bureau illégitime dirigé par Tombi à Roko Sidiki donc l’élection en septembre 2015 vient d’ailleurs d’être annulée par l’instance faîtière du football mondial.

Il est difficile de comprendre que les responsables et tous les conseillers des ministères, des services du Premier ministre et de la présidence de la République soient tous devenus aveugles. De nombreux responsables des services de renseignement (DGRE, police, armée) avouent leur incapacité à transmettre l’information au chef de l’Etat. «L’Hydre 2018», de toute évidence, a ses tentacules dans les dispositifs clés au sommet de l’Etat. L’identité des acteurs laisse penser que la faction des «Nanga Eboko» affronte celle des «Bulu» dans une guerre de succession. Ils partagent l’idée selon laquelle le successeur viendra du camp présidentiel. Il s’agit pour eux d’anticiper.

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