Cameroun, Mrc :La « Renaissance » 5 ans plus tard
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Malgré de nombreux scandales, le parti de Maurice Kamto parvient à occuper l’espace politique.  Fondé le 13 août 2012, c’est pourtant le 29 septembre au cours d’une convention, que le Mouvement  pour la renaissance du Cameroun (Mrc), lance officiellement ses activités.Son président national, l’agrégé de droit Maurice Kamto, est un ancien membre du gouvernement du président Paul Biya. 

Le 30 novembre 2011 en effet, Maurice Kamto, alors ministre délégué auprès du ministre de la Justice (Minjustice), rend officiellement son tablier. L’année qui suit, il lance un parti politique qui en agrège plusieurs autres. Maurice Kamto l’a souvent expliqué plus tard : « Contrairement à ce qui est admis, le Mrc n’est pas venu grossir le nombre de partis politiques, il l’a plutôt réduit ».

La naissance du parti donne le ton du chemin qui seracelui de cette jeune formation politique. Après avoir donnéaccord, le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé IIIva faire interdire la conférence de presse de lancementdu parti qui était prévue le 13 août à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Et c’est finalement dans l’obscurité (l’énergie électrique avait été coupée) et sous haute surveillance policière que la rencontre va se tenir. « Le jeu politique devrait pouvoir survivre au pouvoir actuel. Il est donc indispensable que des forces s’organisent pour offrir des perspectives et des alternatives à la population. 

Des échéances électorales se profilent et il est normal de s’y préparer », dira le président national du parti. Un peu plus d’un an plus tard en septembre 2013, le Mrc entrait à l’Assemblée nationale avec un député et gagnait des conseillers municipaux notamment à Yaoundé. Ceci, à la faveur des élections législatives et des municipales.

Cependant, le Mrc n’a pas toujours su éviter les tares du contexte politique et social camerounais, quand il ne les a pas encouragés. Christian Ntimbane Bomo, avocat et analyste politique identifie au moins quatre causes de « l’affaiblissement » du Mrc depuis 2012. 

La première cause semble être le « manque de tact politique dans la gestion des conflits internes », de la part du président. L’un de ces conflits a été celui qui a opposé la direction du parti à deux des « founding fathers » du Mrc : Denis Emilien Atangana et Fabien Assigana, qui ont finalement claqué la porte. L’affaire « Brain trust » a par ailleurs contribué à écorner l’image du parti.

La seconde cause, l’analyste l’identifie dans « la gestion du parti par des ressortissants d’une même région ». Autrement dit, le Mrc n’a jamais pu se départir de soupçons de tribalisme, notamment une « Bahamisation » du directorat du parti. Les deux membres les plus puissants de cette formation - le président national et le trésorier Alain Fogue - sont en effet originaires de Baham, dans la région de l’Ouest.

Pour ce qui est de la défense des libertés, en sa qualité d’homme de droit, l’avocat pense que « de nombreux observateurs se seraient attendus à voir Maurice Kamto porter le flambeau de la lutte pour plus de libertés. C'est le cas lors de l'adoption de la loi sur le terrorisme qui contient dans certaines de ses dispositions des risques d'atteintes aux libertés démocratiques et individuelles. Le Professeur s'est limité à faire des condamnations intellectuelles et à écrire beaucoup comme s'il était à l'université ».

Pour finir, le Mrc n’échappe pas au vent du renouvellement de la classe politique qui est porté par une jeunesse de plus en plus instruite et avide de participer au jeu. Le président national du parti à certains égards, représente cette figure d’homme politique de l’ancien ordre.

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