Plus qu’une mission de travail, il s’agit d’un audit sur les trois premiers mois du programme triennal signé avec l’Etat du Cameroun en juin dernier.

Premier décaissement de 100 milliards CFA

Elle séjournera au Cameroun pendant une semaine. Faut-il le rappeler ? Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, le 26 juin 2017, un accord de prêt d’un montant de 390,4 milliards de francs Cfa en faveur du Cameroun. Ce prêt, qui s’inscrit dans le cadre de la facilité élargie de crédit du FMI, s’étalera sur une période de 3 ans, dont un premier décaissement immédiat d’un peu plus de 100 milliards de francs Cfa , dans le cadre d'un programme visant à restaurer la viabilité budgétaire et à débloquer la croissance du secteur privé. Ce qui a provoqué l’ire dans les milieux financiers et économiques du Cameroun. Quelle était l’opportunité d’un tel prêt au moment ou le discours officiel à Yaoundé faisait état d’une croissance de l’économie à deux chiffres.

Sous les serres du FMI

Plusieurs raisons avaient été évoquées pour justifier la mise de l’économie Camerounaise sous les serres du FMI. Notamment la baisse du prix du pétrole qui a affecté la zone CEMAC. La guerre très onéreuse imposée au Cameroun par la secte islamiste Boko Haram. Et, surtout l’entrée en vigueur des Accords de Partenariat Economiques avec l’Union Européenne qui devraient avoir une influence négatives sur les recettes douanières. Last but not least, la préparation de la Coupe Africaine des Nations de football prévue en juin 2019 qui exige des moyens colossaux pour la construction des infrastitures. Cette mise sous perfusion de l’économie par le FMI doublée à la mise en œuvre des APE dont la conséquence immédiate et inéluctable est la baisse des recettes douanières à faite redouter le retour du plan d’ajustement structurel cher aux institutions de Brettons Wood.

Une mission « d’audit et de contrôle »

Cependant qu’à Yaoundé, on a jugé ce pret soutenable, au regard des critères de convergence de la Cemac, qui autorisent à chaque pays de cet espace communautaire un endettement atteignant jusqu’à 70% de son PIB. Sans doute, au FMI, on n’en pense pas moins ; tout en prenant des précautions d’usage. Et, de fait, voilà que, moins de trois mois après le décaissement de 100 milliards, une mission conduite par Corinne Delechat est au Cameroun. Cette mission « d’audit et de contrôle » a fait une première rencontre avec le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Louis Paul Motaze. Pour avoir l’état des lieux sur la situation des grands projets d’investissements, l’état d’avancement des projets spéciaux (plan d’urgence, chantiers de la CAN, etc.), les emprunts extérieurs engagés et envisagés pour 2017, les accords de partenariat publics-privés, la mise en œuvre des APE. Pour ce premier jour, « La première impression est que tout se passe bien. On affinera avec les différentes contreparties. En fin de mission, on en saura plus » La mission Corinne est encore là.