Par Ngouo WOUNGLY-MASSAGA, Cdt Kissamba,Vétéran de l’UPC et de l’ALNK.
CAMEROUN :: SOCIETE

Cameroun :: Par Ngouo Woungly-Massaga, Cdt Kissamba,Vétéran De L’upc Et De L’alnk. :: Cameroon

1.- L’UPC de Ruben UM NYOBE, Félix-Roland MOUMIE, Ernest OUANDIE et KINGUE Abel est un parti politique qui repose sur une idéologie en trois points et sur quatre missions fondamentales auprès des masses.
L’idéologie upéciste c’est l’Indépendance réelle, la justice sociale et le Panafricanisme.
Les misions fondamentales de l’UPC auprès des masses sont :
Eduquer les masses,
Former les Cadres,
Mobiliser les masses dans la lutte pour leurs aspirations, et,
Elaborer des stratégies pour les luttes des masses.
 
2.- L’UPC n’est pas qu’un sigle, c’est aussi et surtout un combat. On ne doit pas mener des activités contraires aux objectifs et aux missions de l’UPC et continuer à se proclamer upéciste. Le parti s’appelle certes « Union des Populations du Cameroun », mais, dans la réalité, il s’est toujours traduit par « l’Union des Patriotes pour le Changement », celui-ci signifiant d’abord sortir du joug colonial puis se débarrasser des dictatures néocoloniales.
3.- Je dénonce donc un raccourci malsain opéré par les instruments des forces du mal qui parlent de « transhumance » : j’ai démissionné de l’UPC gouvernementale, qui n’a plus rien d’upéciste, pour poursuivre mon combat upéciste, avec un parti qui m’a sollicité parce qu’il veut accroître son potentiel de lutte pour le changement et crédibiliser son offre politique pour l’avènement d’un Cameroun nouveau.
Tout le monde le sait, l’UPC officielle ne lutte plus pour le changement. Elle ne rate aucune occasion d’exprimer son soutien au Président Biya. En 2016, j’ai porté plainte au Chef de l’Etat pour non application de l’Article 66 de la Constitution, auprès de la Cour Suprême investie des prérogatives de la Cour Constitutionnelle. Les dirigeants de l’UPC gouvernementale n’en n’ont jamais parlé, et n’ont jamais modéré leurs déclarations de soutien au dictateur.
Lors des « Appels à Candidature » des militants du parti au pouvoir demandant à M. Paul BIYA de se représenter en 2018, les groupes de l’UPC gouvernementale ont une fois de plus rivalisé de zèle pour exprimer leur soutien à M. Paul Biya et proclamé qu’il est leur candidat pour 2018 : on ne saurait mieux signifier qu’on renonce à la lutte pour le changement.
 
4.-Au regard de ces précisions, un débat entre l’Honorable Robert Bapooh Lipot et le Doyen Ngouo Woungly-Massaga est inopportun pour la forme et sans intérêt pour le fond.
Inopportun pour la forme parce que le MINAT/D a instruit à travers le Préfet du Mfoundi, que le prochain Congrès de l’UPC des 24, 25, 26 Août réunisse toutes les fractions de l’UPC officielle, tous leurs soi-disant Secrétaires Généraux. C’est donc à ce Congrès que l’Honorable Bapooh devrait présenter ses propositions en vue d’un dialogue avec le Cdt Kissamba. Le tête-à-tête qu’il a obtenu de la presse n’a d’intérêt que pour celle-ci et apparaît comme une vaine tentative de récupération du Doyen pour son groupe.
Sans intérêt pour le fond parce que nous reconnaissons certes que l’honorable Robert Bapooh Lipot nous a toujours témoigné son plus grand respect voire son admiration. Mais nous ne pouvons pas ne pas déplorer qu’il ait offert au pays le triste spectacle d’un opportunisme impudique pour essayer de décrocher un poste ministériel. Le pays tout entier en a été choqué… Et en vérité, pendant que le MRC nous offre la possibilité de nous déployer sur le terrain en vieux stratège de notoriété panafricaine, Bapooh, comme les Onana et autres, veut nous neutraliser comme « mémoire historique de l’UPC », marginalisé et méprisé. Il est vrai que l’honorable Bapooh pense que l’UPC peut désormais nous verser une pension mensuelle. L’adage dit qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, mais notre attachement aux principes nous interdit d’accepter une offre conditionnée : en d’autres termes, Kissamba ne marche pas au gombo et la pension qui lui est proposée (à supposer qu’il ne s’agisse pas d’une tentative de tromperie) ne saurait dépendre d’une renonciation à l’adhésion au MRC, adhésion qui, dans notre vision stratégique doit contribuer au redressement de l’UPC véritable. Comment ?....
 
5.- Faisons d’abord un bref rappel, avant d’interpeller solennellement les congressistes des 24, 25 et 26 Aôut 2017.
Lorsque je démissionnai du Secrétariat Général et de toutes mes fonctions dans l’UPC fin 1990, pour laisser ceux qui voulaient diriger aussi faire leurs preuves, on s’est étonné que j’annonce que j’entendais rester un recours pour l’UPC à l’avenir. Aujourd’hui, sur un champ de ruines, ceux qui ont passé plus d’un quart de siècle à calomnier et à insulter leur Doyen, refusant toute coopération avec lui, le sabotant systématiquement auprès des autres forces démocratiques nationales et des pays progressistes, attendent une reconnaissance officielle pour fonctionner dans la légalité. Malheureusement, ceux qui sont impuissants dans la clandestinité, le sont très souvent aussi dans la légalité. Nous pensons qu’avec un bon dispositif stratégique notre adhésion franche et loyale au MRC peut aussi servir, doit aussi servir au redressement de l’UPC. Nous demandons seulement aux upécistes de 2017 de ne pas commettre la faute fatale de ceux de 1990 qui s’enfermèrent dans la haine paysanne, le subjectivisme psychopathique et la vaine tentative de neutraliser leur chef dont ils ignoraient en réalité l’envergure.
Je l’ai dit et je le répète, il ne faut rien attendre de positif de l’UPC gouvernementale. Et vous-mêmes avez fait le diagnostic : « c’est le pire groupe dirigeant que l’UPC ait jamais eu depuis sa fondation ». Alors, que faire ?
 
6.- Interpellation solennelle des délégués au Congrès des 24, 25, 26 Août 2017.
Camarades,
Vous me connaissez. Pendant longtemps, j’ai supporté toutes les avanies, toutes les insultes de la part des dirigeants adoubés par le régime comme dirigeants de l’UPC.
Ils ont refusé que je puisse m’occuper de la presse du parti pour que celui-ci s’acquitte un tant soit peu de sa mission d’éduquer les masses.
Ils ont refusé que je puisse m’occuper de la formation des cadres qui devait garantir la possibilité de sortir l’UPC d’une dégénérescence opportuniste qui l’envahissait jusqu’à une base de plus en plus circonscrite au pays bassa’a.
Tout ce que je m’efforçai de faire comme proposition était ignoré.
Enfin, j’ai clairement perçu l’hypocrisie de mes camarades qui souhaitaient que ma mort arrive le plus vite possible : même en touchant des millions de Francs CFA du financement public des partis politiques, ils étaient incapables, toutes tendances confondues, de garantir un comprimé d’aspirine par mois à celui qu’un bon nombre découvrent soudain comme leur bien précieux, leur icône inaliénable….
Certains ont poussé le cynisme au point de me faire un curieux chantage en me demandant de soutenir leur groupe pour ne pas compromettre les obsèques grandioses qu’ils envisageaient de me faire. (Nos héros nationaux en eurent-ils jamais ?...).
 
Camarades, de toutes les turpitudes de l’UPC gouvernementale, j’en ai retenu deux pour élaborer une réplique stratégique :
Primo : ils ont fait de Paul Biya leur candidat pour 2018. Ce qui veut dire qu’ils ne veulent pas le changement.
Secundo : Ils ont soutenu la position du gouvernement Biya sur la crise anglophone et sa politique de violence. En oubliant que l’UPC par la voix de Ngouo Woungly-Massaga a dénoncé en 1972 l’annexion du Cameroun Occidental faite en violation de la Constitution et des Accords de Foumban qui stipulaient que le statut Fédéral de la République Fédérale du Cameroun ne pourrait être modifié que par consensus négocié des deux parties anglophone
et francophone.
Le Congrès de l’UPC est souverain, Vous Délégués au Congrès, Prenez le pouvoir, oubliez les sales combines et magouilles, le Commandant Kissamba vous interpelle et vous demande de sauver l’UPC véritable par les trois mesures salutaires suivantes :
1°/ Dépasser les réactions tribalistes et soutenir la candidature du Pr Maurice Kamto, et non celle de Biya ou de tout autre ;
2°/ Appeler au Dialogue National Immédiat sur la question anglophone ;
3° /Créer Dans les meilleurs délais une Ecole des Cadres, creuset d’une véritable « Union des Patriotes pour le Changement » que le Cdt Kissamba accepterait volontiers d’animer et qui serait ouverte aux cadres de l’UPC, du MRC et de toutes les forces soutenant la candidature du Pr Maurice KAMTO à l’élection Présidentielle de 2018.
PRENEZ LE POUVOIR ET N’ELISEZ A LA DIRECTION DE L‘UPC QU’UNE EQUIPE QUI SOUSCRIT A CES TROIS MESURES.
 
Soyez vigilants, Chers camarades. Se contenter de « chasser Onana et Louka » et maintenir l’alliance avec le RDPC et le soutien à la candidature de son représentant serait une insulte à notre peuple. L’orientation de l’UPC n’est pas une question de personnes mais de ligne politique.
Nous devons concentrer nos forces sur le candidat du parti le mieux implanté et porteur des espoirs du changement. La mobilisation s’impose pour neutraliser non pas seulement la traditionnelle « candidature de l’UPC » en réalité candidature tribale au service du RDPC, mais les habituelles multiples candidatures bami tant de l’intérieur que de la diaspora. Le peuple doit être activement détourné de toutes les candidatures narcissiques de division des forces du changement.
La formation des cadres est à l’heure actuelle un impératif pour ceux qui veulent que les choses changent dans notre pays. Il ne fait donc pas de doute qu’avec une nouvelle équipe de l’UPC assise sur les trois mesures ci-dessus, une réelle coopération s’instaurerait entre l’UPC et le MRC et les deux partis en tireraient le plus grand bénéfice.
 
8.- Défections ? Elles auront un effet mineur si l’UPC est stabilisée avec les trois mesures ci-dessus. La plupart des collaborateurs de Kissamba ont reçu le document relatif aux négociations entre le Cdt et les deux dirigeants majeurs du MRC une semaine au moins avant sa publication. Avec chacun, j’ai évoqué le poste que je comptais solliciter pour lui. En ce qui concerne le jeune Christ Afana, il était question du poste de « Secrétaire national chargé de l’organisation, de la formation et de la mobilisation » et je l’ai assuré de mon appui. Nous sommes satisfaits qu’il soit devenu un grand défenseur de l’UPC gouvernementale pour laquelle il ne semblait pas avoir beaucoup de considération.
Quant à ceux qui font des annonces contradictoires tantôt que le Cdt est allé vers le MRC et a sollicité le poste de Conseiller, tantôt que les nouveaux venus doivent d’abord militer à la base, ils peuvent avoir un peu perturbé notre travail au Nord. Mais nous ferons que ces incohérences n’aient que des conséquences limitées.
 
9.- Changer le rapport des forces. Même s’il ne reste que quelques jours, nous insistons sur la nécessité de s’inscrire massivement sur les listes électorales. Nous entendons dire par quelques jeunes qu’aucune élection ne peut renverser Biya. Seule une insurrection post électorale peut le faire. La sentence paraît révolutionnaire, elle n’est en réalité que défaitisme. Pour qu’il y ait insurrection post électorale, il faut non seulement qu’il y ait élection, mais que la participation populaire à celle-ci soit forte. D’où la nécessité de s’inscrire massivement…
Nous devons aussi lutter tous azimuts pour changer le rapport des forces. J’ai été reçu par Monseigneur Kleda, Archevêque métropolitain de Douala, Président de la Conférence Episcopale Nationale du Cameroun (CENC), sur recommandation du Curé de Lolodorf, pour lui demander que l’Eglise ne s’arrête pas à faire confiance à la justice de Paul Biya mais ait recours aux vraies armes dont elle semble ne pas vouloir se servir au risque d’apparaître comme complice des forces du mal. Nous avons demandé la convocation d’une Session extraordinaire de la CENC pour envisager l’excommunication du Catholique Paul Biya et d’autres mesures contre l’impunité. J’ai rappelé que l’Eglise Catholique avait excommunié Ruben Um Nyobe, pourtant protestant parce qu’il demandait l’indépendance nationale. J’ai aussi signalé que mon propre petit-frère, le Rev. Pasteur Ebenezer Mamia Woungly-Massaga, ancien Secrétaire Général de la Femec fut assassiné par la mafia du parti au pouvoir qui maquilla le crime en accident… Nous croyons que l’assassinat de Mg Bala doit être la goutte d’eau qui fait déborder le vase : le crime de trop.
 
Il faut oser lutter tous azimuts, la victoire est possible. Vive l’Alliance du MRC et de l’UPC,
Vive le Cameoun.
 
Lolodorf, le 15 Août 2017

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