Franc Cfa - Zone Franc: DEVONS NOUS QUITTER LA ZONE FRANC POUR CREER NOTRE PROPRE MONNAIE ?
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Ancien Conseiller du Gouverneur  de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (Beac) je voudrais apporter ma modeste contribution à ce débat qui anime en ce moment les africains utilisateurs du franc cfa: Ma position actuelle sur ce point est qu'une séparation d'avec la France serait prématurée.

Il y a en effet beaucoup d'autres urgences.

La plus importante étant a mes yeux de crédibiliser nos deux  banques centrales : La BCEAO et la BEAC.

Il faudrait pour cela que les plus hautes autorités politiques de nos pays en négociation avec la France acceptent de rendre celles-ci véritablement indépendantes en octroyant a leurs  gouverneurs des pouvoirs  étendus et un statut analogues a ceux dont jouissent les gouverneurs de banque centrale de la plupart des grands pays dans le monde:je pense ici notamment au Gouverneur de la Banque Centrale Europeene(BCE) .

Nos gouverneurs deviendraient ainsi  en dernier ressort les seuls responsables de la bonne ou mauvaise gouvernance de  leurs zones monétaires respectives ce qui aurait pour corollaire de dégager nos dirigeants politiques mais aussi la France des accusations très souvent injustifiées d'ingérence ou de blocage.

Dans cet ordre d'idées je suggérerais ce qui suit:

LA FRANCE ACCEPTERAIT D'ALLEGER de 50% a 35% VOIRE A 25% LE TAUX DE RESERVES QUE LA BCEAO ET LA BEAC SONT TENUES DE MAINTENIR DANS LE COMPTE D'OPERATIONS:

LA FRANCE SE RESERVANT TOUTEFOIS LA LATITUDE DE MODELER  UN TEL ALLEGEMENT EN FONCTION DE LA SITUATION PARTICULIERE DE CHAQUE ESPACE MONETAIRE.

En contrepartie:

NOS ETATS MEMBRES  ACCEPTERAIENT LA REGLE DU CONSENSUS AU SEIN DES ORGANES DE DECISION DE NOS BANQUES CENTRALES  AFIN QU'Y SOIENT PRESERVES LES INTERETS FONDAMENTAUX DE LA FRANCE:

CE QUI EXCLUERAIT  LE RECOURS AU VOTE POUR TRANCHER LES DEBATS:

LA RECHERCHE PERMANENTE DU CONSENSUS DEVENANT LA SEULE REGLE ET AUCUNE DECISION NE DEVANT ETRE PRISE TANT QU'ON N'AURAIT PAS TROUVE UN CONSENSUS ACCEPTABLE POUR TOUTES LES PARTIES.

Enfin:

DANS L'HYPOTHESE EXTREME D'UN EFFONDREMENT DES RESERVES DE CHANGE:

QUE NOS CHEFS D'ETAT VEUILLENT BIEN  CONSENTIR A DELEGUER A NOS GOUVERNEURS LE POUVOIR  DE DECIDER EN ULTIME RESSORT D'UNE DEVALUATION DU FRANC CFA DANS LEUR ZONE MONETAIRE
Mais quelles conclusions devrions nous tirer si la France refusait toute évolution de la Zone Franc et privilégiait plutôt le maintien du statut quo?

Il faudrait sans doute en conclure qu'il  est temps que nos Etats envisagent de couper une fois pour toutes le cordon ombilical qui nous lie encore a la France et que nous décidions une sortie collective de la Zone Franc  par la création d'une monnaie commune autre que le franc cfa. 

Ce serait donc la mort de la Zone Franc ce que je déplorerais mais  la responsabilité en incomberait entièrement a l'intransigeance du partenaire français.

Le Franc Cfa-qui pourrait éventuellement changer de nom pour devenir tout simplement le Cfaa et la Zone Franc devenant pour la même occasion et toujours par souci de simplification la Zone Cfa- prendrait son autonomie par rapport à l'Euro et ne serait donc plus arrime a lui par un taux de change fixe comme c'est le cas en ce moment.

Concrètement je proposerais un ancrage du Cfa au DTS (Droit de Tirage Special) a une parité initiale appropriée.

Il appartiendrait par la suite a chacun des Gouverneurs de nos deux banques centrales de défendre cette nouvelle  parité dans leur zones monétaires respectives

Ne bénéficiant plus du parapluie monétaire de la France que constitue sa garantie formelle de convertibilités leur réussite dans cette nouvelle mission dépendrait avant tout de la qualité de leur gestion mais également de la liberté de manœuvre que leur conféreraient leurs autorités politiques de tutelle dans la conduite de la politique monétaire et des changes

Les défis a relever seront nombreux et les risques d'échec énormes auxquels il faudrait ajouter les difficultés qu'il y aurait a convaincre les Etats membres a rester  unis au sein de leur zone monétaire et à résister à la  tentation de créer des monnaies nationales ce qui sonnerait le glas à la coopération monétaire sous-regionale.

La nouvelle architecture de défense du Cfa autour de nos deux banques centrale(la BCEAO et la BEAC) comprendrait outre le Fonds Monétaire International(FMI) qui pourvoirait de la liquidité conditionnelle en cas d'épuisement des réserves de change la Banque Nationale Suisse(BNS) auprès de laquelle  nos deux banques centrales sont incitées à aller solliciter l'ouverture d'un compte courant.

Je  voudrais préciser ici que la BNS offre aux banques centrales des services équivalents a ceux fournis par la Banque de France.

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