Une marche de l’opposition guinéenne rassemble des dizaines de milliers de personnes à Conakry
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Des dizaines de milliers de partisans de l’opposition guinéenne ont manifesté, mercredi 2 août à Conakry, pour exiger du président Alpha Condé le respect d’accords politiques prévoyant notamment la tenue d’élections locales sans cesse repoussées, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des responsables de l’opposition, comme l’ex-premier ministre Cellou Dalein Diallo et Pape Coly Kourouma, étaient en tête d’un cortège parti de Cosa, une banlieue de la capitale, et qui s’est conclu par un rassemblement de dizaines de milliers de personnes devant le stade du 28-Septembre – un itinéraire d’une dizaine de kilomètres.

« En 2020, il faut qu’il parte »

« Je vous invite à vous mobiliser pour faire face aux graves atteintes à la démocratie du président Alpha Condé et à son refus de respecter les conclusions des accords politiques interguinéens signés en octobre 2016 », a déclaré Cellou Dalein Diallo durant la manifestation. « En 2010, il a volé vos suffrages pour se faire proclamer président de la République. En 2015, il n’a pas organisé d’élections, il a fait une mascarade », a accusé l’opposant, candidat malheureux face à Alpha Condé lors de ces deux élections présidentielles.

« En 2020, il faut qu’il parte », a encore lancé Cellou Dalein Diallo, en allusion aux intentions prêtées à Alpha Condé de se représenter pour un troisième mandat, ce que la Constitution guinéenne ne permet pas. Le chef de l’Etat a récemment mis en doute, en marge de réunions internationales, la pertinence de la limitation à deux mandats en Afrique, soulignant que cette exigence n’était la norme ni en Europe ni en Asie.

Les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Alpha Condé, sept ans de promesses, ça suffit », « Nous voulons les communales maintenant », « Alpha Condé, ne touche pas à ma Constitution ». Lors de la manifestation, une personne est décédée et trois ont été « grièvement blessées » dans des accidents de moto, a annoncé le gouvernement.

« Préserver la paix sociale »

Des élections locales, les premières depuis 2005, auraient dû se tenir en février en vertu de l’accord conclu en octobre 2016 dans le cadre du dialogue entre le pouvoir, l’opposition, la société civile et les partenaires internationaux de la Guinée. Mais aucune date n’a encore été fixée pour ce scrutin. L’accord de 2016 prévoit aussi la révision du code électoral et l’audit du fichier électoral.

Dans un communiqué, le gouvernement a réitéré « sa détermination à poursuivre la mise en œuvre du protocole d’accord du 12 octobre 2016 » et a appelé « l’ensemble des acteurs politiques à la préservation de la paix sociale ». Alpha Condé a demandé lundi à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de « prendre les mesures nécessaires pour l’organisation des élections locales dans les meilleurs délais », l’invitant à « proposer au gouvernement et aux partis politiques un chronogramme », précise le communiqué.

Ancien opposant historique, Alpha Condé est devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d’Afrique de l’Ouest, régie jusqu’alors par des pouvoirs autoritaires, voire dictatoriaux. Malgré la richesse de son sous-sol en bauxite, en or, en diamants et en fer, plus de la moitié de la population de Guinée vit sous le seuil de pauvreté, avec moins d’un euro par jour, selon l’ONU.

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