Cameroun, La justice populaire fait des victimes en toute impunité: Le FFCI interpelle Monsieur le Procureur de la République des Tribunaux d’Instances du Ndé à Bangangté
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Cameroun, La justice populaire fait des victimes en toute impunité: Le FFCI interpelle Monsieur le Procureur de la République des Tribunaux d’Instances du Ndé à Bangangté :: CAMEROON

Monsieur le Procureur, Au moment où la Commission Nationale des Droits de l’Homme et Libertés (CNDHL) et les Etats Unis d’Amérique s’apprêtent à clore leurs rapports respectifs sur l’état des droits de l’Homme au Cameroun pour l’année 2017, nous avons jugé opportun de porter à votre connaissance des faits de violation des droits de l’homme dans certaines localités du pays comme Bangangté qui risquent d’échapper au contrôle de la CNDHL : il s’agit du phénomène de la vindicte populaire. Il sévit ces derniers temps à Bangangté, département du Ndé.

Cette pratique pourtant proscrite par la loi semble être encouragée, de manière latente, par les autorités administratives, communale et les forces de maintien de l’ordre pourtant sensées protéger les citoyens. Cette montée criarde de la justice populaire qui continue son petit bonhomme de chemin à Bangangté a déjà fait plusieurs victimes.

Voici quelques faits qui ont attiré notre attention :

1-Dans la journée du 08 Juillet 2017, un présumé malfrat a été battu à mort par les populations en plein centre ville de Bangangté, à 100m de l’hôtel de ville, 135m de la compagnie de gendarmerie, 200 m de la préfecture, 220m de la sous-

Préfecture, 250m du commissariat de sécurité-publique et à 300m de la brigade territoriale de gendarmerie et de Bangangté et non loin du Palais de Justice.

2-Selon les dires des assassins, cet individu aurait été surpris en train d’intimider un conducteur de moto-taxi à Bangangté mais aussi à Bangou, petite ville lointaine de Bangangté de près de 30 km.

3-Le 30 mai 2017, le jeune POUSSEU Jean Dedieu, 27 ans, trouvait la mort à l’hôpital de district de la même ville après avoir été molesté et ligoté dans un débit de boisson, puis torturé au commissariat de sécurité publique de la ville.

4- Le 03 Janvier 2017, le nommé NYA Emmanuel, 24 ans, est violement molesté par la garde rapprochée de Célestine KETCHA, maire de la commune de Bangangté, en pleine foire organisée par ladite commune. Les préoccupations de la famille du défunt visant à établir les différentes responsabilités se sont avérées vaines. Les auteurs de cet assassinat sont connus mais non identifiés.

(5)- Le cas patent du jeune TIYO Aubin assassiné au courant du mois d’Août 2016 a, on ne peut plus, suscité l’indignation. En effet, le nommé William NKEMADJOU, libre depuis le mois d’avril 2017, a purgé une peine de moins d’un an à la prison de Bangangté, à la suite d’un verdict rendu par le tribunal de première instance de Bangangté pour avoir été pris en flagrant délit d’assassinat du nommé TIYO Aubin. Le sieur NKEMADJOU William, libre, déclare qu’il est sous la protection de certaines autorités, en l’occurrence Mme le maire de la Commune de Bangangté. Tout pour signifier qu’il est inconcevable qu’il fasse la prison quand elle est encore maire, selon les dires de l’intéressé.

6-Le 10 juin 2016, un ingénieur de nationalité française nommé Patrick Morel détaché dans le cadre de construction du campus de l’Université des Montagnes à Banékané par Bangangté a été assassiné. Au moins 2 personnes ont été interpellées par des Forces de sécurité puis conduites sur Yaoundé. Seule une personne est restée en détention à la prison principale de Bangangté.

Des cas comme ceux-ci, sont légions. Toujours est-il que, dans la plupart des cas, les auteurs de vindicte populaire sont connus. L’inertie des autorités compétentes devrait-elle se justifier par la simple raison que ces meurtres sont occasionnés par les populations ? C’est pourquoi, nous pensons qu’à chaque fois, des enquêtes doivent être menées avec la plus grande vigueur.

Nous notons encore que la recrudescence de ce phénomène semble être encouragée dans le Ndé d’autant plus que les forces de maintien de l’ordre, dans les cas susvisés, étaient parfaitement informées du fait que les victimes étaient encore vivantes entre les mains de leurs bourreaux. Cependant, elles se sont déplacées tout en sachant quel sort les populations réservaient aux supposés coupables ! L’inaction des autorités dans ce cas ne pouvait qu’être qu’une manière de dire « faites d’eux ce que vous avez l’habitude de faire. »

Si un citoyen trouve la mort dans une situation critique, découpé par la machette, lapidé par des cailloux, trainé à même le sol derrière une moto, etc. dans un Etat de droit, c’est un indice suffisant pour ouvrir une enquête pleine et entière. Or, rien n’est fait. Dans ces conditions, que ne peut-on douter du laxisme des gouvernants dans leur volonté de forger un Etat de droit au Cameroun, et crier tout aussi à l’absence de volonté de justice de la part de la Justice elle-même ?

L’organisation des droits humains, FFCI (Frontline Fighters for Citizen’s Interests) dont je préside à la destinée, attire l’attention de l’Etat Camerounais afin que les autorités de Bangangté soient touchées et sortent de la léthargie dans laquelle elles semblent plongée. Particulièrement, les responsabilités dans les différentes affaires citées plus haut doivent être déterminées. A ce titre, notre organisation, FFCI, entend vous faire parvenir la liste des personnes identifiées par nos soins qui doivent s’expliquer devant la justice.

C’est la raison pour laquelle j’en appelle à votre intervention urgente et décisive afin qu’un terme définitif soit mis à tous ces crimes rampants.

En vous souhaitant bonne réception de ma correspondance pour laquelle j’attends votre prompte réaction, veuillez croire, Monsieur le Procureur, en l’assurance de ma parfaite considération.

Le Président National de FFCI

Franklin MOWHA

Ampliations :

-Monsieur le président du Sénat

-Président de la CNDHL Yaoundé ;

-Ministre de la justice Garde des sceaux ;

-Ministre de l’administration territorial et la décentralisation ;

-Direction de la justice Américaine au Cameroun ;

-Ministre délégué de la Présidence chargé de la Défense ;

-Secrétaire d’Etat à la défense chargée de la gendarmerie ;

-Monsieur le Délégué Régional de la Sûreté National ;

-Procureur General près la Cour d’Appel de l’Ouest ;

-Gouverneur de la Région de l’Ouest ;

-Préfet du Ndé.

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