Cameroun, Cacophonie aux impôts à l’Ouest: Les frasques de Luc Désiré Nkono attisent la colère des contribuables
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Les propriétaires des quincailleries et magasins de vente des pièces détachées d’automobiles à Bafoussam sont sur le pied de grève. Selon certaines sources, ils dénoncent des abus dont

ils sont victimes de la part des agents de l’administration fiscale qui, chargés de mener une campagne de recensement, semblent briller par des manœuvres qui frisent l’arnaque. Car, ils sont accusés d’exiger des sommes d’argent allant de 200 à 300 milles francs aux contribuables à titre de pots de vin.

Luc Désiré Nkono, chef de centre régional des impôts de l’Ouest et conseiller municipal à la commune d’Ombessa dans la région du Centre a pris son congé annuel depuis le 03 juillet dernier pour un séjour «privé et somptueux» hors des frontières du triangle national. En tout cas, il est signalé du côté de «la terre promise» en Israël, particulièrement à Haïfa, comme en témoigne ses posts publiés via facebook en date du jeudi 06 juillet dernier à 11heures 32 minutes. Mais l’ambiance au sein de l’administration fiscale régionale n’est pas réjouissante. Son intérimaire dont la note de service a été signée en date du 06 juillet 2017 par Awa Fonka Augustine, gouverneur de la région de l’Ouest, ne s’étant pas montré disponible à s’entretenir avec nous sur la question. Malgré notre sollicitation insistante en date du vendredi 14 juillet 2017. Passons.

Une campagne pour arnaquer les commerçants

Retenons primo que chaque jour qui passe, fusent, au niveau du centre régional des impôts de l’Ouest et de diverses autorités locales, des plaintes des contribuables, notamment ceux des propriétaires des quincailleries et des boutiques de vente des pièces détachées d’automobiles. Ceux-ci se plaignent en effet d’être victimes d’une «campagne d’arnaque» de la part des inspecteurs des impôts commis pour «une campagne de recensement» organisée par le chef de centre régional avant son départ en congé. «Ils m’ont demandé de leur donner la somme de 300 milles francs, sinon, je serais reclasser à la patente. Pour l’instant, je suis à l’impôt libératoire. Je me bats pour payer régulièrement mes impôts, mais je ne comprends pas cet harcèlement des émissaires du chef de centre régional. Mes recettes, et partant le volume de mon affaire, a baissé, mais ils sont obstinés à me reclasser à la patente. Au cas contraire, je dois leur donner la somme de 300 milles francs Cfa », dénonce sous anonymat un commerçant de la ville de Bafoussam. «Ils menacent même de nous sceller, et pourtant, ils ne sont pas en campagne de recouvrement. Si vous êtes assujettis à l’impôt libératoire, après ce qu’ils appellent inventaires des stocks, sans tenir compte des règles de l’art, ils s’engagent à vous reclasser à la patente au cas où vous êtes à l’impôt libératoire. Lorsque vous payez votre patente au régime simplifié, ils brandissent la menace de vous inscrire au régime du réel. Ceux qui ont peur d’être reclassés ou scellés illégalement et irrégulièrement leur donnent des sommes d’argent allant de 200 à 300 milles francs Cfa. Ils sont exigeants et brandissent un ordre de mission signé par Luc Désiré Nkono, chef de centre régional des impôts de l’Ouest. Mais moi, je ne saurais me laisser faire. Nous allons organiser une riposte musclée», soutient l’un des commerçants mecontents. Une manière d’annoncer une grève à l’horizon ? C’est possible. Car courant le mois d’Avril dernier, il a fallu du tact aux autorités administratives locales pour stopper une grève déclenchée par des commerçants du marché A de Bafoussam suite aux abus observées lors de la première opération de recensement des magasins organisée par Luc Désiré Nkono. Et cette menace de grève pourrait bien être mise en application sans aucun préavis, à s’en tenir aux habitudes avérées chez les commerçants de la métropole régionale de l’Ouest lorsqu’ils sont en désaccord avec certaines pratiques de l’administration fiscale.

Baisse des recettes de l’impôt libératoire

Parlant de cette 2eme opération mise sur pied par le chef de centre régional des impôts de l’Ouest pour le compte de l’année 2017, elle vise, selon la version des proches de Luc Désiré Nkono, « à l’élargissement de l’assiette fiscale». « Mais au contraire, conteste-t-on, elle joue contre le niveau de recouvrement des recettes de l’impôt libératoire et est perçue, par certains, comme une tactique pour embrouiller les esprits ». « Les chiffres des recettes fiscales ont baissé suite à la première mission de recensement. Cette 2eme campagne de recensement est contre-productive pour l’administration fiscale et les communes de la localité», analyse un expert en Finance public. D’ailleurs, ce discours est confirmé par les positions des magistrats municipaux du département de la Mifi. Dans ce sens, Jules Hilaire Focka Focka, maire de la commune de Bafoussam Ier, et Emmanuel Tagne Ngéko,

maire de la commune de Bafoussam IIe, se plaignent d’une forte baisse des recettes de l’impôt libératoire qui devraient être reversées au bénéfice des collectivités territoriales décentralisées en question.

Le phénomène « Koffi Ngombo » se couche à l’Ouest…

Reste que cette situation fait des mecontents au sein même de l’administration fiscale à l’Ouest. Là, sous carpe, certains inspecteurs mis à l’écart dans le cadre de cette 2eme opération de recensement trouvent que le chef de centre Luc Désiré Nkono a confié cette mission à « des hommes de mains avec qui il va se partager le butin extorqué aux commerçants ». A en croire, cette source, pour agrémenter son congé et son séjour hors du triangle national, il aurait laissé son numéro de compte à ses protégés pour tout virement éventuel. «Notre régional est habitué à ce genre de pratiques traduisant son amour poussé pour de l’argent. Partout, où il a travaillé, il a brillé par des pratiques sordides visant à arnaquer de l’argent aux contribuables. A Douala, à Limbé ou à Garoua, il a passé le temps à frustrer des collaborateurs qui ne font partie de son clan. Il a même été surnommé Koffi Ngombo. Ici à Bafoussam, il a mis le chef de la brigade régionale des vérifications et contrôles entre parenthèse. Ses hommes de main qui rançonnent des contribuables pour son compte personnel ont pour nom Soa Bekono, Charles Lambert Engamba et Wang Soné. Ce sont des Koffi Ngombo juniors», soutient notre source. Cette dénonciation est autant probable que la semaine dernière,

Soa Bekono, agent de l’administration fiscale à l’Ouest, a failli séjourner en cellule suite à une plainte introduite contre lui par un contribuable s’estimant harcelé et abusé. Il a fallu des multiples interventions afin que cette situation n’enfle pas.

Climat assez pourri et violations des procédures

Seulement, l’ambiance de travail reste pourrie au centre régional des impôts de l’Ouest. Les séquelles de la bagarre survenue courant le mois d’avril dernier pour une histoire de pots de vin chiffrés à environ 10 millions de francs Cfa entre Tanga Awono, le protégé du chef de centre regional et Moussa Nassirou, chef de la brigade des verifications et contrôles au Centre des impôts des moyennes entreprises (Cime) de Bafoussam. «Le chef de Centre et les collaborateurs de son clan se bourrent les poches tous les jours, décourageant même les contribuables à régler leur impôt libératoire comme par le passé. Ils violent les procédures en matière de vérification et contrôle. Il est obstiné à mettre le chef du Cime sous sa tutelle. Il peut marcher sur des ossements humains pour avoir de l’argent. Il ne fait confiance à personne, hormis aux membres de son clan. Depuis plus de 10 ans que je travaille ici à Bafoussam, je n’ai jamais vu un chef de Centre qui se comporte de la sorte. Hubert Mah, Daniel Odi, Sakoué, Mbappé et Mohaman étaient des chefs de centre qui savaient encourager leurs collaborateurs. Mais, celui-ci est démotivant. Je me bats pour être affecté dans un centre divisionnaire pour fuir cette ambiance malsaine. Mais que faire ? Malheureusement le pays fonctionne ainsi», fulmine un inspecteur des impôts ayant requis l’anonymat. Ce fonctionnaire des impôts se sent autant méprisé que certains «intermédiaires fiscaux» opérant en toute illégalité la profession de conseil fiscal, à l’instar d’une certaine Beatrice Bekono, ont plus d’audience auprès de Luc Désiré Nkono que certains agents de la maison. Pour lui, cette dernière et bien d’autres qui usurpent la fonction de conseil fiscal servent de courroie de transmission entre le chef de centre régional des impôts de l’Ouest et «les réseaux maffieux» des contribuables qui s’illustrent à merveille par diverses techniques de fraudes et d’évasions fiscales, et, s’enrichissent personnellement au détriment de l’Etat, pourtant tenu par des exigences liées à l’amélioration du cadre de vie des populations camerounaises.

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