Obtention de la Cni : La croix et la bannière
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Le nouveau processus d’élaboration de cette pièce d’identification est laborieux.

Il est 7h et déjà la cours du commissariat de Yaoundé IV au quartier Nkondengui est plein de monde. En rang serré, chacun veut être reçu pour l’acquisition de la nouvelle Carte nationale d’identité (Cni). D’autant plus qu’à 12h, le service prend fin. La nouvelle procédure que les autorités en charge de l’élaboration de ce document annonçaient «rapide et simple», est plutôt un véritable chemin de croix pour tous ceux qui s’y aventurent.

Le dossier à fournir à savoir: un certificat de nationalité, une copie certifiée d’acte de naissance, un document attestant de l’occupation du concerné ou le cas échéant l’acte de mariage certifié et une somme de 2800 Fcfa et 3000 Fcfa dans certain commissariat, n’est en lui-même pas un problème. La difficulté réside dans la lenteur des procédures et en ce que les agents de police affectés à l’identification appellent «motifs arbitraires de rejet».

L’écriture n’est pas la même  sur tout le document, l’encre est différent par endroit, mauvaise signature, couleur du cachet douteux, sont quelques motifs qui irritent de plus en plus les candidats à l’obtention de cette pièce d’identification. Stéphanie B. en a fait les frais. La mine serrée, retranchée dans un coin du commissariat, «c’est la deuxième fois que je viens dans ce commissariat. La semaine passée, j’y ai passé plus de six heures de temps, juste pour déposer mon dossier et sans aucune justification ils m’ont donné rendez-vous une semaine plus tard, je suis là et j’attends d’être reçu», murmure-t-elle. Une fois devant l’entrée du poste dédié à l’identification, la jeune fille croit son calvaire terminé.

Usurpation

Oh que non! Elle vient une fois encore d’être renvoyée vers la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy) pour «retrait d’un document attestant de l’authentification de son acte de naissance». «Vraiment, je suis fatiguée, ils disent que mon acte est un faux. Que l’encre qui se trouve sur la signature du préfet en bas a été falsifié que je vienne avec la souche», renseigne Stéphanie B. Toute abattue, direction la Cuy. Lieu où devrait se trouver la souche de son acte de naissance, vu qu’elle est née à Yaoundé. Dans cette bâtisse, c’est un autre combat «madame nous ne pouvons pas vous  recevoir aujourd’hui revenez plus tard le temps pour nous de fouiller, il est difficile de trouver un registre aussi vieux parmi tant d’autres», explique un agent de la Cuy.

Ce n’est qu’après maintes supplications et une bonne motivation en espèces trébuchantes et sonnantes que le monsieur décide enfin de traiter sa demande. Stéphanie n’est pas la seule dans cette situation. Si elle a pu après trois semaines recevoir finalement son récépissé, d’autres attendent toujours une réponse «cela fait trois mois que j’ai introduit mon dossier ici pour avoir une carte d’identité, il y a un mois exactement que l’on ma dit que mon dossier est à la cellule qui traite des contentieux. Selon eux, j’ai une double identité. Donc j’attends», avoue Guy Ondoua, dépité.

Mirabelle Nyemb dit faire «la coure» depuis deux mois déjà. Elle ne sait toujours pas où en est son dossier. «Je suis venue déposer mon dossier au centre national de production. Sans me dire pourquoi on m’a molesté et puis mise en cellule. J’y ai passé trois jours pour soit disant usage de faux documents», narre Mirabelle. «Ce n’était plus un faux certificat de nationalité, on m’a dit que j’étais en usurpation de titre. Pourtant c’est la première fois que je fais une carte d’identité. Comment expliquer cela? Bref j’attend toujours», ajoute-t-elle, dépitée.

Du côté de  la police, ils ne comptent pas baisser la garde malgré les désagréments causés aux usagers. Car disent-ils, il s’agit d’un mal nécessaire. «Vous ne savez pas combien ces faussaires sont rusés. Il nous faut donc être vigilants si nous voulons établir un bon fichier des populations», explique un policier.

De source policière, près de 70% des cas où les Cni ne sont pas établies, sont dus à des problèmes de double identification. Un problème qui ne sera pas résolu d’aussitôt. Car selon cette même source, «les membres qui composent la cellule du contentieux, sensé gérer les dossiers relevant de la double identité ne sont toujours pas nommés».

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