Le 20 mai au Cameroun, une "fête" pleine de controverses
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Le 20 Mai Au Cameroun, Une "Fête" Pleine De Controverses :: Cameroon

Le 20 mai, à son origine en 1972 inconstitutionnelle, est devenu depuis 1984 totalement illégale. En effet, la partie du Cameroun dit Français est indépendante depuis le 1er janvier 1960 sous la dénomination de ”République du Cameroun”. Alors que la partie du Cameroun dit Anglais est indépendante depuis le 1er octobre 1961 sous la dénomination ”Soutern Cameroon”. Ce jour 1er octobre 1961, les deux parties du Cameroun/Cameroon, alors devenues des pays distincts, décide par un acte politique, de fondre en un seul pays sous la dénomination de République Fédérale du Cameroun.

D’après les fondateurs de cette nouvelle république, scellent de manière définitive, l’existence de la république nouvelle, par une formule introduite dans la constitution d’avance écrite à Foumban, interdisant formellement de revenir de quelle que manière que ce soit, sur la forme fédérale de l’Etat ainsi constitué. ”République du Cameroun”.

Sur l’inconstitutionnalité du référendum du 20 mai 1972

En contradiction caractérisée de la constitution d’alors, le Président Ahmadou Ahidjo fait tenir au Cameroun, un référendum qui justement touche la forme fédérale de l’Etat et accouche la République Unie du Cameroun. Le soin n’est même pas pris, à la rigueur, de consulter distinctement chaque partie prenante afin que le résultat de la consultation reflète la démographie de chacune des parties francophone et anglophone; et que si le OUI à la réforme du fédéralisme venait à être obtenue, qu’il ne soit pris en compte que si des deux côtés, ce OUI l’emportait distinctement d’au moins 51%. Ce qui n’a pas été le cas.

Sur l’illégalité de la République du Cameroun né en 1984

En 1984, par une simple loi voté par les Députés Rdpc, le remplaçant du Président anticonstitutionnelle Ahidjo, Nous nommons Biya Paul, la République du Cameroun est; par ladite loi, instituée. En quoi, cette république est-elle illégale? Il y a une notion en droit connue sous le terme ”parallélisme des formes”. Elle voudrait que c’est l’autorité qui institue une règle qui, seule, ait le pouvoir de changer sa décision ou, à la limite, ce pouvoir peut revenir à l’autorité supérieure.

Et dans le cas d’espèce, relevons que la République Unie du Cameroun est instituée par un référendum qui, parce que relevant justement de la suprême légitimité du peuple, est au-dessus de toute autre structure de décision dans un pays. Sur cette base, au risque de nullité, une décision prise par une loi ne peut se substituer à celle dont le support est le référendum. Une autre, celle référendum.

La démarche intellectuelle ci-dessus nous permet de nous étonner de voir des gens étonnés de constater que depuis 1984, certains de nos concitoyens équilibrés de la zone anglophone, se considérant abandonnés en chemin, réclament à cors et à cri; à juste titre nous le soulignons, la reconstitution d’un Etat anglophone distinct de la ”République du Cameroun” actuelle dont le maître d’œuvre, l’élève de l’autre, est tout simplement revenue sur l’appellation dont portait à son indépendance, la partie camerounaise devenue indépendante le 1er janvier 1960.

Le 20 Mai au Cameroun, une fête sans contenu avéré

Il nous est dit que le 20 mai, les Camerounais fêtent l’avènement de la ”République Unie du Cameroun” née du référendum inconstitutionnelle de 1972. Or depuis 1984, cette République Unie a, illégalement, cessé d’exister. D’où la question: que fête-t-on donc au Cameroun, depuis 1985, le 20 mai de chaque année?

La réponse que je partage avec nombre de mes cohéritiers est: RIEN. Et qu’un peuple entier soit mobilisé un jour entier pour RIEN n’est-ce pas seulement débile? Que la solidarité de tous soit la garantie de la sécurité de chacun.

Humblement et en tout patriotisme.

NB: Texte initialement publié sur camer.be le 20 mai 2015

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