Cameroun, Unité nationale:Ces fragilités qui fauchent le vivre ensemble
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La mauvaise redistribution des ressources disponibles, le taux de chômage élevé font l’objet d’une analyse profonde pour expliquer certaines crises que traverse le Cameroun actuellement.

Mounouna Fotsou, ministre de la Jeunesse et de l’Education civique a procédé le 11 mai dernier au lancement officiel des activités civiles marquant la célébration de la 45e fête nationale. La commune de Mayo-Oulo qui se trouve dans le département du Mayo-Louti, région du Nord, a été choisie pour l’événement. Elle compte quatre cantons (Mayo-Oulo, Dazal, Guirviza et Doumo), et deux groupements (Daba et Peske) à la tête desquels trônent des chefs de 1er, 2e et 3e degré.

Pour le Minjec « La célébration de la fête nationale est un moment important de la vie de la nation. C’est l’occasion par excellence pour l’ensemble de la population camerounaise sans distinction d’origine, de tribu et de culture de communier, d’affirmer son sentiment patriotique et d’adhésion à une même vision pour la  «préservation du vivre ensemble harmonieux, gage de la construction d’une nation exemplaire, indivisible, forte et émergente ».

Ce qui est justifié ici par la délocalisation des activités de lancement qui se fait de manière rotative dans l’ensemble du territoire national et donne l’occasion au gouvernement de  communier avec les populations locales en vue de promouvoir la paix, l’unité, la solidarité, la cohésion sociale et la dynamique de l’intégration nationale.

Mais il faut interroger la gouvernance du Cameroun pour parler de la dynamique de l’intégration nationale. L’unité nationale et le vivre ensemble harmonieux, tels qu’ils sont magnifiés par le gouvernement aujourd’hui ne sont pas une copie conforme de la réalité. La crise sécuritaire dans la région de l’Extrême-nord, les mouvements sociaux observés dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, les grèves presque généralisées dans les administrations, donnent du crédit à cette analyse.

En effet, la guerre contre Boko Haram est rendue à sa troisième année. Et  c’est un secret de polichinelle, des milliers de jeunes Camerounais de la région de l’Extrême-nord ont été enrôlés dans cette horde obscurantiste  à cause du chômage et de l’extrême pauvreté auxquels font face les populations du septentrion. En cause, les politiques de développement du Cameroun qui n’ont pas véritablement été matérialisées dans cette partie du pays. Au centre, la mauvaise répartition des ressources disponibles, à laquelle s’ajoutent nombre de divisions.

Cette inégale répartition que certains analystes qualifient de marginalisation est aussi à l’origine des revendications enregistrées depuis le mois de novembre 2016 dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Il y a eu la grève des avocats anglophones, puis celle des enseignants qui a conduit à la fermeture des établissements scolaires et même des universités.

Bien que le Cameroun soit au cœur d’une crise économique qui traverse la zone Cemac en ce moment et qu’il faille faire preuve de résilience, la gouvernance du pays présente des fissures. Exemple, la décentralisation totale appelée de tous les vœux depuis 1996. Aussi, le jeu démocratique à parfaire au travers d’un débat d’idées où l’armée ne devrait pas intervenir pour étouffer des opinions et des revendications diverses. Ainsi, le thème de la 45e édition de la fête nationale vaudra son pesant d’or en parlant d’une armée et d’une nation, en parfaite synergie pour un pays uni dans sa diversité, attaché aux idéaux de paix, de stabilité et de prospérité.

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