BUSINESS : Comment les téléphones portables ont « tué » le marché des montres
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Auparavant outil indispensable pour renseigner sur l’heure, la montre-bracelet a été reléguée au second plan, au profit des téléphones portables. Du coup, le business des montres-bracelets a pris un coup.

Il suffit de faire un tour dans les différentes bijouteries des marchés, pour se rendre compte que les montres à bracelet sont de moins en moins exposées. Lundi 8 mai 2017. Marché Central de Yaoundé. Ici, les commerçants de montres avouent avoir perdu depuis plusieurs années les clients de montres à bracelets. « Depuis que les téléphones portables sont devenus accessibles à tous, acheter une horloge est devenu l’affaire d’une minorité, une affaire de passion. Ceux qui viennent acheter  les montres ici, l’utilisent plus comme un bijou.

Et ils choisissent  des montres de classe pour la frime, et non pour l’heure », explique Gérard, un bijoutier au marché central. Aujourd’hui, le réflexe est de jeter un coup d’oeil sur son téléphone portable pour savoir quelle heure est-il. Même lorsqu’on porte une montre à bracelets autour du poignet, on l’ignore privilégiant le téléphone portable. Cette situation a depuis, entrainé une chute vertigineuse des bénéfices engendrés par l’achat des montres.

« Les téléphones portables ont pourri notre business. Non seulement les gens pleurnichent qu’ils n’ont pas d’argent, mais la clientèle a diminué. Auparavant je ne pouvais pas rester une journée sans vendre même trois montres, aujourd’hui, c’est devenu difficile. Je passe des jours et des jours sans voir un client », se lamente Sidou Hamadou, détaillant de montres à bracelets au marché central. Il raconte qu’auparavant, il faisait de la vente en gros des montres. Mais, depuis que les téléphones portables ont inondé les marchés, il s’est vu obliger de changer le mode de vente pour ne pas sombrer dans la misère.

Comme lui, tous les revendeurs d’horloge de ce marché ont adopté ce même mode de vente si bien qu’il n’existe presque plus de grossistes d’horloges au marché central à Yaoundé. Ils se ravitaillent au marché Mokolo et les ressortissants nigérians les leurs fournissent périodiquement.

Activité sans garantie

A coté de ces téléphones portables, notre interlocuteur affirme également qu’il n’y a plus de garantie dans leur activité parce que le marché est inondé des montres de fabrication douteuse et de peu de valeur. « Les montres que les asiatiques nous vendent ne sont pas toujours de très bonne qualité. Il arrive parfois qu’elles cessent de fonctionner avant qu’on ne les expose » confie Diallo un autre détaillant d’horloges. Ces derniers vendent des montres-bracelets en or jaune, or gris et en argent. En fonction de la nature du bracelet et de l’originalité, les prix oscillent entre 15 000 et 50 000 Fcfa.

Les montres « bas de gamme » coûtent entre 1000 et 1500 Fcfa. Chose curieuse, aucun commerçant n’a osé s’exprimer sur les variations de leurs chiffres d’affaires dues au déclin de l’activité, ni même des pertes qu’ils enregistrent. Ils se sont juste contentés de dire que le marché va mal. En tout cas, il existe encore des inconditionnels de la montre-bracelet. Les derniers amoureux de ce bijou expliquent cet amour par les quelques avantages qu’il présente.

« En dehors du fait qu’elle orne mon bras, c’est plus rapide et facile pour moi de regarder l’heure lorsque je porte la montre autour de mon bras », affirme Elisabeth, une commerçante. Pour elle, c’est une question de moeurs et les gens devraient retrouver cette habitude d’acheter des montres et de s’en servir.

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