Cameroun : Sokoudjou remercie Paul Biya
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Cameroun : Sokoudjou Remercie Paul Biya :: Cameroon

Positionnement. Fin de rébellion à la chefferie. Le chef supérieur Bamendjou a organisé un meeting de remerciements au président de la République. La photo de Paul Biya surplombant l’esplanade de la
chefferie supérieure Bamendjou, on attendait de voir une telle image après la mort de S.M. Jean Rameau Sokoundjou Chendjou. 

Le chef de ce groupement de 25 000 âmes, situé dans le département des Hauts-Plateaux, s’est toujours voulu neutre, au motif que « le chef ne fait pas la politique. Tous ceux qui font la politique sont mes fils ». Malgré tous les efforts de politesse, cette prétendue neutralité a toujours été interprétée comme une opposition au pouvoir en place, et le chef considéré comme un opposant.

Ses heurts avec les autorités administratives et la justice sont mémorables, ses prises de position osées aussi. Samedi, 13 mai 2017, Jean Rameau Sokoudjou Chendjou a organisé sur la place du marché de sa chefferie, un gala populaire. Question de remercier Paul Biya pour sa décoration à la dignité de « grand cordon du mérite camerounais ». « Consécration de 64 ans de combat enfin reconnu », indiquait une plaquette de circonstance.

Pour si peu ? s’interrogent des observateurs, intrigués par le virage opéré par ce redoutable chef. Les militants du parti au pouvoir n’ont pas manqué d’envahir l’esplanade du palais, même si on a observé une présence significative du Sdf dont quatre des sénateurs avaient pris place à la tribune officielle. Devant des personnalités de marque comme Marcel Niat Njifenji, Pascal Nguihe Kanté, Luc Sindjoun et de nombreux autres chefs traditionnels, le maire de Bamendjou n’a pas caché sa surprise devant l’attitude de son chef. « C’est un homme très controversé, parfois incompris mais ovationné à l’étranger », a ponctué M. Kamdoum. Avant de noter : « une autre page de l’histoire de Bamendjou est en train de s’écrire. Qui pouvait imaginer le Fo’o de Bamendjou en train d’organiser une cérémonie de remerciements à Paul Biya ? » Pour le représentant des élites, Pascal Soh, cet alignement spontané ne peut être récompensé que par le bitumage des routes qui relient leur groupement aux localités voisines. « Je suis égal
à moi-même » « Les gens s’étonnent que je me mêle trop des grands problèmes de mon pays. Mon passé me l’impose », révèle Fo’o Sokoudjou. « Mon seul et unique parti est le Cameroun ». Il confesse avoir subi les pires humiliations pour vouloir céder à la dernière minute. « Les brûlures de la résidence surveillée et des prisons tardent à se cicatriser ». Et la fête du jour n’est que la conséquence de la forte émotion qu’il a ressentie en recevant sa décoration. « Après les ‘’bénédictions papales’’ de mon règne, la décoration présidentielle de mon mérite, je n’attends plus que la miséricorde divine », conclut-il.

Le mot inattendu viendra d’une improvisation. En remettant son discours au préfet, représentant personnel du Chef de l’Etat, il lance : « En 1956, j’avais dit à Pierre Mesmer qu’il va rentrer en France et me laisser ici au Cameroun. C’est vrai que j’ai vu la sanction. Dites à Paul Biya que nous sommes ici et que nos cadavres vont rester ici. Qu’il peut compter sur moi. Je reste égal à moi-même ». Tonnerre d’applaudissements. Suffisant pour que le discours de Marcel Niat Njifenji, le président du Sénat, censé renseigner sur la personnalité de ce chef, qui a fêté ses 64 ans au trône, élevé par les Etenga d’Oveng, perde de sa saveur. Le chef Bamendjou arrive.

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