Examens Officiels : L’admission des candidats non-inscrits dans les salles
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Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe a séjourné du 8 au 11 mai dans les deux régions anglophones du Cameroun pour prendre le pouls de l’organisation des examens de fin d’année.

129 mille candidats sur un peu plus de 183 mille attendus, se sont inscrits aux examens de Gce « O » et « A » Level, session 2017 dont les pratiques débutent lundi prochain 15 mai. 54 mille élèves des classes de Form 5 et Upper 6 supposés prendre part à ces examens ne se sont pas inscrits. La faute à la crise sociopolitique qui s’est installée dans les deux régions anglophones depuis le 21 novembre 2016, entrainant la fermeture des écoles, collèges et lycées. A la question de Mme le proviseur du lycée de Kumbo de savoir s’il sera possible d’admettre ces élèves non-inscrits s’ils se présentaient le jour des examens ? Le secrétaire général (Register en anglais) du Gce Board Humprey Ekema Monono est catégorique « non ».

Il ajoute« un examen  s’organise matériellement en fonction du nombre de candidats inscrits. Si ce sont des candidats inscrits mais dont les noms n’ont pas apparu sur la liste provisoire ou définitive on peut encore les admettre en salle de composition. S’ils ne sont pas inscrits, c’est impossible ».

Ce cas d’espèce n’a pas laissé indifférent le ministre des enseignements secondaires Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe lors de la séance de travail avec les responsables des services déconcentrés de son ministère dans le Nord-Ouest mercredi dernier 10 mai 2017 à Bamenda. « J’ai un problème avec le 54 mille enfants non-inscrits » laisse entendre le ministre. Et pour couper la poire en deux, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, ordonne l’admission de ces derniers « Mr Register, il faut prévoir une salle spéciale pour ces cas-là. S’ils viennent, recevez les et faites les composer » tranche celui qu’on appelle dans la région de « ministre proactif ».

Masséna Ngalle Bibehe  n’a pas voulu sacrifier ces élèves qui, en aucun cas, ne sont responsables de cette crise sociopolitique qui prévaut dans les deux régions anglophones. D’où cette décision d’exception autorisant ces candidats non-inscrits de composer. Par là même, il a instruit les chefs de centres d’examen de ne pas être exigeant quant au port de la tenue par les candidats, aussi bien le jour des épreuves pratiques qu’écrites. Le point d’achoppement aura été lorsque la Sœur principale d’Our Lady of Lourdes College de Mankon a questionné la qualité des examens de cette année.

Pour elle, les candidats sont privés des cours depuis 6 mois et elle ne saurait conseiller un enfant à avoir un diplôme qu’il ne saurait défendre. Si les parents nantis ont réinscrits leurs enfants dans les collèges anglophones des 8 autres régions francophones, les enfants issus des familles démunies sont restés à la maison et vaquent à toutes les occupations sauf l’école, affirme la soeur. Le ministre a félicité celle-ci de reconnaitre tout au moins que certains élèves ont été réinscrits ailleurs que dans les deux régions anglophones.

Toutefois, il est d’avis que les enfants restés avec leurs parents suivent des cours à domicile, contrairement à ce que pense la sœur. Il l’a mis au défi, indiquant que cette dernière sera surprise de voir venir composer ces enfants.  

Double jeu des catholiques

Pour sa part le secrétaire à l’éducation de l’enseignement catholique marque son étonnement quant à la rétention ou non de certains établissements de cet ordre d’enseignement dans la liste des centres d’examen. Si c’est le cas, a-t-il dit, cela nécessiterait des logistiques dont-il ne dispose. L’Abbé William Neba, principal du collège St Bedes abonde dans le même sens, insinuant que la salle d’informatique et même le laboratoire de sciences et chimie ne sont pas matériellement prêts à 5 jours du début des épreuves pratiques.

Le père Francis Che du collège St Paul de Nkwen ne dit pas autrement, insinuant qu’il n’est pas psychologiquement prêt. Ce qui a fait dire à Humprey Ekema Monono du Gce Board que « je constate que les catholiques ne veulent pas que les examens se déroulent dans leurs établissements scolaires ». Suffisant pour le ministre Ngalle Bibehe de marquer son étonnement quant à ce double jeu des responsables catholiques. Et pour cause, il brandit la dernière correspondance des évêques de la province ecclésiastique de Bamenda, qui indique que leurs établissements sont prêts pour accueillir les centres et sous centres d’examen dans le Nord-ouest et le Sud-ouest.

« Je suis surpris que ces genres de questions viennent des autorités morales. Vous faites un pas devant, un pas derrière » s’offusque le Minesec pour qui « il arrivera un moment où ces enfants vont vous demander des comptes ». Et de marteler « nous ne sommes pas venu négocier ou parlementer pour la tenue des examens ici. Si vous les missionnaires dites qu’il n’y aura pas d’examen chezvous, ils vont se tenir ailleurs ». Il ajoute « arrêtons de faire souffrir nos enfants ».

Sur la question de la marginalisation de l’enseignement dans les régions anglophones soulevée par un des intervenants, Ngalle Bibehe rame à contre-courant. S’il est vrai que son ministère souffre d’un déficit de 47 mille enseignants pour couvrir le pays (contraintes budgétaires obligent) le ministre est d’avis que le Nord-ouestet le Sudouest sont mieux lotis que les 8 autres régions en terme d’enseignants.

On retiendra de l’intervention d’Etienne Roger Minkoulou, directeur des examens, concours et de la certification (Decc) que 12227 candidats vont prendre part dans le Nord-Ouest aux examens Cap industriel, Cap ST, Capiemb, Capiet, Bepc et concours d’entrée en 6e). Pour lui, tout est prêt sur le plan matériel pour accueillir déjà dès le 29 mai prochain les candidats au Cap. Zacharie Batzogo, directeur de l’office du Bacc estime à 1651 le nombre de candidats au probatoire (940) et au baccalauréat (711) dans la région du Nord-Ouest. Il note un déficit apparent de 28 candidats, ceux-ci ayant demandé à être transférés dans les autres régions pour des besoins de commodité.

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