Une conférence-formation sur la crise anglophone au Cameroun samedi 20 mai 2017
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Ce samedi 20 mai 2017, à l’occasion de la Fête nationale du Cameroun, l’UPC-MANIDEM, en collaboration avec le Cercle Félix Moumié, organise une conférence-formation à la salle de l’Horloge du Sud (141 rue du Trône) à partir de 17H30 (ponctualité de rigueur), sur le thème « La crise dite « anglophone » au Cameroun – Causes, conséquences et solutions ».

L’occasion de revenir sur cette crise qui secoue le Cameroun depuis plusieurs mois, ayant même poussé le gouvernement camerounais à priver d’internet, pendant plusieurs mois toute une partie du pays. Eclairage du Dr. Moïse Essoh, cadre de l’UPC.

Bonjour M. Essoh. Vous êtes un des cadres de l’UPC en Belgique, qui organise, ce samedi 20 mai 2017, une conférence-formation sur la crise anglophone au Cameroun. D’abord pourquoi revenir à la dénomination UPC-MANIDEM ? Vous n’êtes plus l’UPC des Fidèles ?
Bonjour et merci de me donner l’occasion de présenter cette conférence-formation. Pour la dénomination, c’est une très longue histoire, au propre comme au figuré. Pour faire court, sachez qu’à la légalisation des partis politiques en 1990, l’Union des Populations du Cameroun était avec le RDPC, le seul parti légalement constitué. Mais le régime RDPC-Biya a dénié à l’UPC cette existence légale. Depuis lors, l’UPC n’a cessé d’être l’objet d’obstructions de la part de ce régime pour l’empêcher de mener légalement ses activités. En 1992, lassés de la bataille juridique, nous avons ré-introduit une demande de légalisation sous le nom de UPC-MANIDEM (Manifeste National pour l’Instauration de la Démocratie, le mouvement que l’UPC avait animé dans les années 80-90). Là aussi, le régime a bloqué.

La Cour Suprême du Cameroun nous a même donné raison, mais l’Exécutif n’a pas voulu nous légaliser. Finalement, ayant épuisé tous les recours nationaux, nous avons saisis en 2012 la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, organe de l’Union Africaine dont le Cameroun a signé tous les traités. C’est en 2016 que cette Commission nous a aussi donné raison et a ordonné au régime de restaurer notre légalité sous le nom de UPC-MANIDEM. Ceci dit, nous sommes toujours Fidèles aux objectifs pour lesquels l’UPC a été créée. Je rappelle d’ailleurs que l’appellation « UPC des Fidèles » ne vient pas de nous, mais du monde médiatique qui a choisi ainsi de nous distinguer des « autres ». Voilà. Nous sommes donc UPC-MANIDEM, mais toujours Fidèles.

Revenons à la conférence-formation du 20 mai proprement dite. Pourquoi cette initiative ?
D’abord, il faut rappeler que la fête nationale, comme dans la majorité des pays d’Afrique, était célébrée le jour de l’indépendance, donc le 01er janvier. Pourquoi donc aujourd’hui le 20 mai ? Justement, parce que c’est un 20 mai 1972 qu’un soi-disant « référendum » a mis fin à la République Fédérale du Cameroun, laquelle avait été créée suite au référendum du 11 février 1961 (date de fête nationale… curieux, n’est-ce pas ?) par lequel le Southern Cameroons fut rattaché au Cameroun « oriental » sous domination néocoloniale française.

Ensuite, l’UPC qui est le principal artisan de la lutte pour l’indépendance du Cameroun – différente de la pseudo-indépendance actuelle – avait déjà pressenti les risques d’une mauvaise réintégration des deux Cameroun qui avaient été séparés au lendemain de la première grande guerre occidentale. C’est n’est par hasard que Um Nyobé et l’UPC revendiquaient expressément d’abord la réunification et ensuite l’indépendance du « Kamerun ». C’est d’ailleurs le sens des liens très forts pour ne pas dire organiques que l’UPC entretenait avec les partis de l’ex-Occidental Cameroon. Mais je ne vais pas tout vous dire, sinon la conférence n’aura plus d’intérêts. (Sourire).

Or la crise qui secoue actuellement le pays vient des frustrations légitimes de nos compatriotes dits « anglophones », à cause de cette réintégration volontairement ratée. C’est donc naturel pour l’UPC de proposer à toutes et tous une conférence-formation sur les causes de cette crise, sur ses conséquences si aucune solution sérieuse n’y est apportée et surtout sur les solutions qui permettraient de sortir de la crise et de réconcilier tous les compatriotes entre eux pour l’affirmation d’une véritable nation kamerunaise.

Ne craignez-vous pas d’être trop théorique ? Le contexte n’est plus le même qu’en 1961 !
Bien sûr que le contexte n’est plus le même, mais les causes profondes du malaise proviennent des mêmes mécanismes. Nous le démontrerons. C’est pourquoi les thèses et les analyses de l’UPC, qu’il faut bien sûr adapter au contexte d’aujourd’hui, restent encore d’actualité. Et les solutions proposées par l’UPC, qu’il faut bien sûr adapter au contexte d’aujourd’hui, sont aussi pour nous toujours d’actualité. C’est de cela aussi que nous allons discuter avec les compatriotes et amis du Kamerun qui viendront ce samedi 20 mai en débattre avec nous.

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