Cameroun, David Abouem à Tchoyi: « Nous n’avons pas à faire plaisir au président »
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Cameroun, David Abouem À Tchoyi: « Nous N’avons Pas À Faire Plaisir Au Président » :: Cameroon

L’éclairage sur le travail de la commission, apporté par un de ses membres qui a été secrétaire général de la présidence de la République, secrétaire général des services du Premier ministre, ministre et gouverneur de région. Aujourd’hui, il est consultant en gouvernance, administration publique et décentralisation

Enfin la commission entre en fonction officiellement, peut-on dire ?

Oui, même si on travaillait déjà entre nous lors des réunions formelles ou informelles avec le président.

Quel est le programme de travail dès demain ?

Dès demain (aujourd’hui 28 avril 2017), les membres de la commission se réuniront à 11h pour élaborer leur plan d’action. Sur la base de ce plan d’action, nous fixerons nos priorités ; et c’est sur cette base que nous allons nous déployer pour faire le travail que le Cameroun attend de nous.

Quelles sont ces priorités auxquelles vous faites allusion ?

Moi j’ai mon idée, mais nous sommes 15 et chacun a son idée. Je pense qu’il faudra nous mettre ensemble pour essayer d’adopter quelque chose qui convienne à tout le monde, mais surtout qui réponde aux attentes et aux défis que nous avons à relever.

Qu’est ce que David Abouem à Tchoyi apportera dans cette commission ?

J’ai une petite expérience à apporter. Ce n’est pas la première commission, bien que celle-ci soit beaucoup plus solennelle et institutionnelle. J’avais déjà pris part à un certain nombre de commissions sur le bilinguisme, sur la crise anglophone et la commission des affaires culturelles. Sur le multiculturalisme, il y a eu une réunion en 1974 et une autre en 1982 auxquelles j’ai pris part, qui ont développé justement les voies et moyens de vivre ensemble. Ensuite, tout récemment, il y a 2 ou 3 ans, j’ai dirigé une étude sur l’intégration nationale et le vivre ensemble ; une étude validée par le gouvernement. C’est cette petite expérience que je voudrais apporter à l’ensemble des commissaires, mais chacun viendra avec son expérience et nous allons mettre tout ça ensemble pour que la commission puisse répondre aux attentes que les Camerounais ont placées en elle.

Vous avez l’expérience de ces instances, dites-nous ce qui se dit et se fait au quotidien dans une commission comme celle-ci quand on se retrouve.

Nous avons une feuille de route fixée par le décret du président de la République. La première tâche consiste à bien comprendre toute l’étendue et la profondeur de nos attributions. Ensuite, sur la base du programme d’action que nous allons mettre en place, chacun intervient suivant sa sensibilité et en fonction des problèmes à l’ordre du jour. Si on prend par exemple la question anglophone, chacun dit ce qu’il en pense, nous échangeons puis nous évoluons vers une position commune.

Vous parlez de comprendre l’étendue et la profondeur de vos attributions. Quelle compréhension en avez-vous ?

Le président a signé un décret indiquant nos attributions. Maintenant, il y a la loi et il y a l’esprit de la loi. Il faudrait que chacun d’entre nous indique la manière dont il comprend l’esprit du texte. Sur cette base, nous nous attendons sur quelque chose.

Jusqu’où va l’esprit du texte selon vous ?

Cela va être débattu au cours de nos réunions.

Cette commission reste un organe consultatif. N’est-ce pas là une limite à son efficacité ?

Ayant l’habitude de ces commissions, je puis vous dire que nous avons siégé dans une commission pareille en 1979. J’en étais le rapporteur. Nous avons fait un certain nombre de recommandations, avec application immédiate pour les unes, application à moyen ou à long terme pour les autres. Le président Ahidjo les a toutes appliquées, du moins celles qui étaient d’application immédiate et à court terme, puisqu’il est parti 3 ans plus tard. Si vous prenez par exemple la question anglophone, si on avait, dès le départ, des gens ayant réfléchi sur le problème de la justice, sur le problème des enseignants, et qui avait mis des propositions sur le bureau du président de la République au mois d’octobre lorsque la crise commençait, je suis certain que la situation n’aurait pas évolué comme elle a évolué. C’est parce qu’on n’avait rien de concret à proposer ou une direction à suivre, avec des étapes, qu’on en est arrivé là.

Vous rassurez donc ceux qui craignent que le système lie les mains des membres de la commission ? 

Nos mains ne sont pas du tout liées, parce que nous n’allons pas dire, les uns et les autres, ce que le président attend ou pas. Ce n’est pas notre rôle. Nous n’avons pas à dire ce qui lui fait plaisir. Ce n’est pas notre rôle. Nous avons à dire les choses tel que nous les voyons, tel que nous pensons qu’elles peuvent être utiles au vivre ensemble, au multiculturalisme et au bilinguisme dans notre cher pays, que ça plaise ou non. Maintenant, il appartient aux autorités de décider, de prendre ce qu’elles voudront pendre dans ce que nous aurons dit.

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