Bertoua : La chair de chien dans les plats
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Un restaurant spécialisé dans la cuisine de la viande de chien, attire de nombreux consommateurs.

Le sous manguier ‘’ un espace réputé du marché central de Bertoua était jusque-là très fréquenté par les consommateurs de vin de fabrication artisanale à savoir : le Kembé, le Arki, le Bilibili, et le vin de palme. Mais depuis quelques mois le nombre de visiteurs du sous manguier est  multiplié par trois voire quatre et ceci du fait de l’ouverture d’un restaurant tout à fait particulier.

En effet, la tenancière de la structure propose à ses clients un seul menu : celui de la viande de chien. Un plat particulièrement prisé par les populations locales. Marceline Ndoumbélo, native du village Belbior dans l’arrondissement de Nguelebok (département de la Kadey - région de l’Est Cameroun) s’est fortement inspirée de ses traditions culinaires : « Dans mon village la viande de chien est très sollicitée à tous les événements, et quand nous allons dans nos réunions ici en ville mes frères ne cessaient de se plaindre du fait que la viande du chien leur manque. C’est donc ainsi que j’ai pris sur moi la responsabilité d’ouvrir un restaurant où on ne prépare que le chien », explique Marceline Ndoumbélo.

Le restaurant a d’abord commencé dans l’anonymat puis au fil du temps, il est devenu un lieu de pèlerinage pour les consommateurs de la viande du chien. Aujourd’hui, la structure affiche complet tout au long de la journée: « Au début c’était difficile parce que les gens n’étaient pas au courant, mais de bouche à oreille l’affaire a pris de l’envol. Aujourd’hui l’espace que j’occupe est déjà étroit à cause du taux de fréquentation très élevé », déclare la tenancière du restaurant.

Traditions

L’affaire tourne bien au vue des recettes engrangées par la gestionnaire de la structure. A 1000 FCFA le plat, les clients en grand nombre se bousculent : « je ne me plains pas parce que mon commerce marche bien, les clients sont nombreux », affirme la propriétaire du commerce. Elle précise par la suite : « la première semaine il y avait un peu de viande qui restait mais depuis les marmites sont vides avant midi et les gens en  demandent encore ».

Les appétits que suscitent la chaire du chien ont des explications variées : « C’est une viande sacrée dans ma tradition, la consommation de la chaire du chien est toujours un moment d’intense plaisir », laisse entendre Djolbo Yves Marc. Alain Claude Ndonang explique par la suite : « Quand tu consommes la viande du chien tu ne peux pas être l’objet des transactions des sorciers. Voilà pourquoi chez nous les maka nous avons un penchant pour  cette chaire ».

« Chez nous les bobilis, la viande du chien est une viande noble voilà pourquoi même sa cuisson se fait de manière particulière », martèle Testelin Eviang. Un propos confirmé par la propriétaire du restaurant : « La viande du chien ne se prépare pas comme les autres viandes, et ce n’est pas n’importe qui qui la prépare, c’est tout un art, ne s’y aventure pas qui veut », prévient Marceline Ndoumbélo.

Dispositions sanitaires

Les animaux préparés sont issus de divers horizons, les livreurs se bousculent au portillon de Ndoumbélo Marceline question de lui proposer des chiens à acheter, et ici un animal se négocie entre 3500 et 10.000 FCFA : « J’avais commencé avec mes propres chiens que j’avais fait tuer et préparer ; et après j’ai commencé à acheter chez les voisins du quartier, aujourd’hui il y a des gens qui viennent de partout me proposer des animaux  », laisse entendre la dame.

Qui indique par la suite :  « Je n’achète pas n’importe que animal, je regarde d’abord l’état, son aspect et son volume avant qu’on ne discute du prix ». Du côté du ministère de l’élevage des pêches et des industries animales on n’est préoccupé par la fiabilité de la santé des animaux dont la chaire est proposée aux populations : « Au même titre que nous vérifions, contrôlons la qualité de la viande de boeuf qui est mise à la disposition des consommateurs, on doit aussi s’assurer que cette viande de chien est indiquée pour la consommation.

Car nous sommes conscients de ce que la consommation de la chaire de chien rentre dans les habitudes alimentaires de plusieurs personnes dans la région de l’Est », laisse entre Essindi Essindi Félix, infirmier vétérinaire et cadre à la délégation régionale du Minepia-Est. Le spécialiste conclut par la suite : « Les dispositions seront prises pour que tout animal abattu soit au préalable contrôlé par un technicien ».

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