Voitures made in Cameroon : Le scepticisme des populations de Kribi
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CAMEROUN :: Voitures made in Cameroon : Le scepticisme des populations de Kribi

Dans la cité balnéaire, beaucoup expriment de la réserve au sujet de la création d'une usine d'assemblage de voitures.

«On en parle depuis quatre ans, mais aucun signe de réalisation n'est visible à l'horizon. Le projet piétine. Encore faut-il qu'il soit vrai. Nous ne pouvons plus continuer à croire aux mensonges de cette République. On dit qu'il y a un problème de site. Est-ce que c'est le terrain qui manque à Kribi ? Que l'on nous laisse cette démagogie. Le président Paul Biya bloque le projet depuis des années dans ses parapheurs », s'est exprimé amèrement, un responsable local d'un parti politique d'opposition. Comme lui, beaucoup voient tout en noir.

Ce pessimisme naît du fait que le projet de construction à Kribi d'une usine d'assemblage de voitures par la Cameroon Automobile Holding (Cahc SA), piétine depuis quatre ans, tandis que Lu Fuqing, Pdg de cette entreprise de droit chinois, avait déjà obtenu du chef de l'Etat il y a quatre ans, son autorisation d'implanter l'usine.

« C'est un problème de gros intérêts politiques. Il y a des personnalités tapies dans l'ombre, mais très haut placées qui brouillent les cartes afin d'annihiler le processus. C'est pour que Kribi ne bénéficie pas de cet industrie, vu qu'on a déjà le port. Il faut que le chef de l'Etat ouvre les yeux, parce qu'il y a des hypocrites à Kribi qui feignent d'être les siens, alors qu'ils sont en complicité avec certains caciques de Yaoundé hostiles au pouvoir en place », confie un imminent homme politique. « Les choses du pays vont toujours de travers. C'est tout comme ce projet de construction de l'usine de montage des tracteurs à Ebolowa, qui avait été annoncé à grand renfort de publicité, mais qui aujourd'hui, sombre dans des oubliettes », renchérit un autre.

C'est que, l'acquisition d'un terrain dans a cité balnéaire coince. Le site qui pourrait abriter l'infrastructure demeure dans les secrets des dieux. Il reste inconnu depuis des années, même des autorités locales. Les uns parlent d'un espace d'une vingtaine d'hectares en cours d'acquisition dans la zone du complexe industrialo-portuaire. Les autres parlent d'un site offert dans l'arrondissement de la Lokoundjé. Or, tout cela est puisé dans le jargon des conjectures. Toutefois, bien que le pessimisme subsiste, on découvre une frange de la population confiante.

« Un projet qui va générer plus  de trois mille emplois directs pour le Cameroun, ce n'est pas fortuit. Il faut croire en l'Etat. Nous qui faisons dans la promotion de l'emploi, nous attendons patiemment et en toute sérénité de voir cette usine sortir de terre, afin de commencer à y placer les nombreux jeunes en quête d'emploi que nous avons enregistrés dans notre banque de données », envisage Pierre Mateke Selle, directeur d'agence Fne de Kribi. Par ailleurs, le commun des riverains reste à l'attente des premiers signes visibles de la réalisation du projet qui viendraient dissiper tous  les doutes.

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