Cameroun: Plaidoyer de la COMICODI  pour une faculté de médecine à l’université de Dschang et pour la création effective d’une université d’Etat dans les régions du SUD et de l’EST, avec des filières médicales
CAMEROUN :: SOCIETE

Cameroun: Plaidoyer De La Comicodi Pour Une Faculté De Médecine À L’université De Dschang Et Pour La Création Effective D’une Université D’etat Dans Les Régions Du Sud Et De L’est, Avec Des Filières Médicales :: Cameroon

Monsieur Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement. Il nous revient, que le Gouvernement ne juge pas nécessaire, ou du moins approprié, la création d’une faculté de médecine à l’université de Dschang, et ce au motif que l’offre de l’Université des Montagnes, institution privée, serait déjà suffisante pour la région.

Par ailleurs, nous constatons avec regrets et une certaine amertume, que les régions du Sud et de l’Est, demeurent à la traîne en ce qui concerne l’offre d’enseignement supérieur public. Dans le cas de la région du sud, on pourrait alléguer que celle-ci bénéficie déjà d’une antenne relevant d’une autre université d’Etat, et par ailleurs que l’université inter Etat en cours de maturation, constitue une première réponse.

Notre organisation s’est penchée longuement et très sérieusement sur cette problématique, et sa conclusion c’est que nous continuons d’accumuler beaucoup de retard, sans doute guidés par une politique de prudence et d’équilibre qui ne se justifie plus. En effet dans le monde d’aujourd’hui il vaut mieux anticiper et assumer, que de se bloquer avec des calculs prudentiels aléatoires et se retrouver distancé, marginalisé à plus ou moins brève échéance.

Sur la foi d’analyses et d’enquêtes indépendantes dignes de considérations, notre pays a dorénavant intérêt à doter toutes les régions d’institutions d’enseignements supérieurs étatiques solides, complètes et performantes. Rien de valable et d’académique, de politique, de matériel et de structurel ne justifie la privation de l’université de Dschang des facultés des études médicales. De même, les arguments pour justifier la privation du sud et surtout de l’Est des universités complètes sont de notre point de vue, presque inacceptables. Si le problème réside dans les moyens matériels, nous répondons que l’exploitation des immenses ressources naturelles des deux régions génère d’énormes revenus qu’il suffirait simplement de bien canaliser, bien contrôler, et bien gérer et bien investir pour la cause.

Le bois, les minerais et les métaux précieux du sud et de l’Est qui sont aujourd’hui pillés au profit des aventuriers expatriés alliés à une élite locale insouciante et vorace, sont en mesure de financer des infrastructures universitaires de premier plan. Pourquoi d’ailleurs ne pas l’envisager dans le cadre d’une décentralisation véritable ? Continuer par exemple à soutenir que l’Est et le Sud ne sont pas peuplés et par conséquent que certaines structures académiques de densification majeure ne peuvent pas concrètement y être viables, c’est oublier que ce sont des régions de croisement, des régions-carrefours qui offrent des possibilités extraordinaires de brassage des populations, des valeurs, des intérêts et des intelligences de plusieurs pays à la fois. Ce sont donc des centres universitaires internationaux de prédilection et par prédestination naturelle.

S’agissant de l’exigence de disponibilités des enseignants en nombre et en qualité dans toutes les spécialités, il ne dépend réellement que du gouvernement, d’une politique objectivement et effectivement nationaliste, pour attirer les milliers de hauts spécialistes camerounais qui rongent leurs freins à l’étranger et expriment une nostalgie compréhensible dont nous tardons à tirer le meilleur des partis. Les professeurs ne manqueront pas, et les malades tout comme les apprenants ne manqueront pas. Les besoins interpellent et risquent d’accuser.

La vraie question, c’est, voulons-nous réellement d’un Cameroun se développant vite, dans une effective programmation ambitieuse ? Si la réponse est positive, alors, tout devrait être mis en œuvre pour que Dschang ait sa faculté des études médicales, de même que d’ailleurs Ngaoundéré, Maroua et Garoua, et pour qu’Ebolowa et Bertoua deviennent sans délai ni autre forme de débats et de calculs, des centres universitaires nantis des facultés nécessaires et diversifiées.

Nous avons perdu trop de temps, et continuons à en perdre par nos calculs d’équilibrisme et de politiques prudentielles qui brouillent l’avenir, et formulent le destin des prochaines générations avec d’énormes d’hypothèques. Nos réponses actuelles doivent en conséquence changer de termes de référence, par exemple pour faire sauter le verrou inutile, incompréhensible et hautement subjectif qui limite le nombre des étudiants admis en première année des études médicales dans les universités privées. Le gouvernement ne saurait en effet écrire une chose dans ses lois, et appliquer le contraire sur le terrain. Soit les universités sont effectivement privées et gardent la maîtrise des critères d’admission, contrôlent leurs examens de recrutement, où elles ne le sont pas et dans ce cas, les injonctions limitatives pour ne pas dire restrictives du gouvernement sont légales et défendables. A ce propos il importe de souligner que seuls l’examen national de sortie et le concours d’intégration dans la fonction publique, sont logiquement justifiables.

Croyez, Excellence, en l’expression de notre haute considération citoyenne./.

Le Président de la Commission

SHANDA TONME

Copie : SG/PR Médiateur universel

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