FOOTBALL DES JEUNES: Pourquoi le Cameroun ne gagne plus à Montaigu
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Football Des Jeunes: Pourquoi Le Cameroun Ne Gagne Plus À Montaigu :: Cameroon

Le Tournoi de Montaigu est une compétition de football, organisé pour la première fois en 1973 par André Van Den Brink, alors à la tête du FC Montaigu. Le « Mondial Minimes », comme il est souvent appelé, rassemble entre 16 et 30 équipes de jeunes footballeurs de moins de 17 ans, autour de deux challenges : clubs et nations.

Le nombre important de fédérations de football représentées, ainsi que le nombre de talents détectés lors du week-end pascal (durant lequel le tournoi a généralement lieu), font de ce rassemblement l'un des plus réputés et visités des tournois de jeunes en Europe.

La compétition se déroule sur plusieurs jours (entre 3 et 12). Elle regroupe l'ensemble des équipes invitées par les organisateurs autour d'un mini championnat en poules, puis des matchs à élimination directe. Ce mode de fonctionnement est valable pour le challenge club comme pour celui des sélections nationales.

La finale a toujours lieu au stade Maxime Bossis de Montaigu. Les autres matchs se déroulent dans des stades aux alentours de Montaigu.

Des fédérations du monde entier ont participé au tournoi, telles l'Argentine, le Brésil, l'Italie, l'Allemagne, la France, l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal, les Pays-Bas, le Cameroun, la Côte d'Ivoire le Japon et l'Australie, ainsi que de nombreuses sélections de jeunes des plus grands clubs européens. Dans la liste, on retrouve le Bayern Munich, l'Ajax Amsterdam, le Paris Saint-Germain, l'Olympique de Marseille, et autres l'AS Saint-Etienne.

Plusieurs stars mondiales du football sont passées par ce célèbre tournoi. Les noms de Laurent Paganelli (1977), Gheorghe Hagi (1978), Jean-Marc Bosman (1980), Marcel Desailly (1983), Didier Deschamps (1984), Christophe Dugarry (1986), Thierry Henry (1993), Andrea Pirlo (1994), Pavel Nedved (1998), Nicolas Anelka (1994), , Emmanuel Adebayor (2000), Bafétimbi Gomis et Cristiano Ronaldo (2001), André Ayew (2005), Jordan Ayew (2007), et autres Samuel Umtiti (2009), ressortent du registre de ce tournoi.

Le Cameroun en bonne place

Non seulement le Cameroun a remporté avec brio le volet nations du tournoi en 1986, 1993, 1994 et 1995, mais des joueurs du triangle national de renommé internationale se sont illustrés dans cette compétition. On peut citer entre autres, Rigobert SONG et Patrick SUFFO en 1992, Pierre WOME et Gérémi NJITAP en 1993, Salomon OLEMBE en 1995, tous issus de l’Ecole de Football Brasseries du Cameroun, et plusieurs autres joueurs ayant animé ce tournoi.

Au palmarès du Cameroun, on compte en 2017, 13 participations, 4 victoires, 5 finales et une 3e place. Et au classement des nations, le Cameroun vient en bonne place au 3e rang, après la France qui compte 9 victoires en finale et l’Angleterre qui en compte 6 seulement.

Avec ces chiffres, on pourrait conclure aujourd’hui, que même pour le football des jeunes, le Cameroun, au niveau mondial, se porte bien. Ce qui, en réalité, n’est pas le cas, car tous ces beaux résultats datent de la participation à ce tournoi mondial de l’Ecole des Brasseries, sous l’impulsion du Directeur général André SIAKA, et l’implémentation du président exécutif Daniel TCHAKOUNANG, son Directeur technique Jean Pierre SADI, Maurice TIMEGNI, l’un des principaux communicateurs de l’EFBC, resté en relation permanente avec M. Allemand et M. Fradet, membres du Comité d’organisation du tournoi, ainsi que tous les animateurs de l’école.

Sans expérience des grandes compétitions en 1992, le Cameroun est classé 9e sur 12. La leçon est assimilée et, pendant 3 années consécutives, 1993, 1994, et 1995, l’EFBC remporte le trophée. Les meilleurs de ces trois éditions formeront d’ailleurs l’ossature des Lions Indomptables qui domineront le football continental pendant une dizaine d’années. Parti sur cette lancée, on prédit un bel avenir au Cameroun dans ce tournoi. Hélas !

Complot, clientélisme, désillusion et échec.

Que s’est-il passé pour que le Cameroun sombre, après de si brillantes prestations qui lui avaient valu une bonne réputation à Montaigu ? En fait, le problème vient de plusieurs sources : 
- La résiliation subite du partenariat entre l’EFBC et Nantes Atlantiques qui supportait toutes les charges des déplacements de la délégation camerounaise, avec comme contrepartie, le premier choix des meilleurs de l’EFBC. Et L’équipe française n’avait pas accepté qu’en 1996, l’Ecole des Brasseries aille d’abord jouer un tournoi à Lille qui avait choisi les meilleurs ;
- Les cadres du ministère des sports qui, venus nombreux comme d’habitude, pour accompagner l’EFBC à Montaigu pour l’édition de 1992, sont confrontés au refus des Brasseries du Cameroun.
- L’EFBC n’étant plus partante, KSA de Gilbert KADJI s’est portée volontaire, mais a désisté à la dernière minute, au grand dam des organisateurs qui, déçus, ne voulaient plus entendre parler du Cameroun.
- La participation désastreuse de Semences Olympiques du promoteur Atangana qui, sous l’entregent de son ami le Ministre Bidoung MKPATT (encore lui), va enfoncer davantage le Cameroun. Et le comble, il se targue faussement aujourd’hui d’être l’initiateur de la participation du Cameroun au tournoi de Montaigu.

Il faut savoir que depuis 1992, les cadres du Ministère des sports ne sont pas contents du refus des Brasseries du Cameroun de les prendre dans ses délégations. D’où la rupture avec la tutelle et, malgré les victoires engrangées, la rancune est restée tenace.

C’est lorsque les Ministres Joseph Owona et Bidoung MPkATT prennent successivement les commandes en 1997 et 2000, que le ciel de Montaigu devient sombre pour la sélection camerounaise. En effet, ce n’est plus l’EFBC qui va représenter le Cameroun au tournoi, mais des sélections minimes, montées de toutes pièces. Ce qui arrangeait, les cadres du MINSEP, car ils pouvaient enfin faire partie des délégations, avec tous les avantages que l’on connaît.

Malheureusement, le résultat sur le terrain est lamentable. Le Cameroun est classé 7e sur 8 en 1999, 6e en 2001, 7e en 2004 avec Georges MANDJECK et Ernest MABOUKA, 7e en 2005 avec Nicolas NKOULOU et Benjamin MOUKANDJO, 11e sur 12 en 2007.

En plus de ces mauvais résultats, le comportement blâmable des jeunes du Cameroun (extra de téléphone et autres non payés), amènent les responsables du tournoi à mettre le Cameroun sur la liste noire. Finie les invitations jusqu’en 2017, après moult négociations. Si la discipline des poulains du coach SIEWE est appréciable, les résultats, par contre, sont toujours désastreux : 1-7 devant la France, 0-5 devant le Brésil, 1-3 devant le Mexique, et petite lueur de soleil, une victoire 2-0 sur la Chine.

Au vu de ce déclin, on se demande pourquoi le Cameroun ne gagne plus à Montaigu. Les responsables de notre football connaissent bien la réponse, les « initiés » aussi. En effet, le clientélisme et la tricherie sur les âges sont entrés dans la liste des critères de sélection, d’autant plus que les staffs techniques sont sans contrat, et n’ont aucune obligation de résultat.

Sans pointer le doigt sur personne, les réseaux étant bien huilés, une vérité est constante tant chez les minimes que pour toutes les autres sélections camerounaises de football. Les places sont vendues très chères en espèces sonnantes et trébuchantes. Ce ne sont donc pas les meilleurs qui sont appelés à défendre les couleurs du pays.

La formule standard des entraîneurs, celle selon laquelle ce n’est pas le résultat qui comptent chez les jeunes, ne convainc plus, puisque les autres pays gagnent, et surtout que le Cameroun a déjà occupé plusieurs fois le podium de Montaigu.

Quid de la Commission nationale de football des jeunes de la Fecafoot ? Rien à attendre d’elle, car composée de membres, pour la plupart néophytes du football des jeunes, lesquels sont toujours ignorés lorsqu’une sélection de jeunes doit sortir du pays, parce que nommés en remerciement de services rendus.

Des solutions connues de tous, mais…

Des solutions ? Il y en a toujours : Le choix des meilleurs sans discrimination et marchandage, des entraîneurs sous contrat, avec obligation de résultat, une politique technique de jeu mise en place par la DTN. Car autant pour la dream team des Lions Indomptables que pour toutes les autres sélections, sans une ossature basée sur une structure de formation ou un club d’élite, les résultats seront toujours mitigés, les qualifications aux échéances continentales n’étant nullement le garant d’une bonne santé.

La sortie au premier tour de nos cadets il y a deux ans au Niger, après trois défaites cuisantes (derniers de la classe), la sortie de nos juniors en Zambie cette année (classés 5e sur 8 avec une seule victoire), celle de nos minimes-cadets de Montaigu 2017(trois défaites et une victoire), en sont la preuve formelle d’un football jeune malade et surtout sans compétition au niveau national.

Nous voulons bien que d’aucuns se targuent d’avoir gagné la CAN 2017 au Gabon, mais à la balance, le bilan, en attendant la prestation de nos cadets au Gabon le mois prochain, est globalement négatif et presque irréversible. En effet, sans aucune traçabilité pour ces jeunes, ni au niveau de la DTN, ni au niveau de la Fecafoot, encore moins à celui du MINSEP, rien à attendre.

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