Débat: Hygiène, prix, qualité, client: Pourquoi les restaurants camerounais peinent-ils à s´imposer à l´extérieur ?
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Il y a des restaurants camerounais de la diaspora qui jouissent d´une bonne réputation et font montre d´une qualité notoire. Malheureusement celui sur qui nous avons porté notre choix aujourd´hui est loin de s´inscrire dans ce sillage.

Nous voici dans un restaurant camerounais à Château Rouge, ce quartier parisien bigarré avec une forte présence africaine. Nous attendons depuis une dizaine de minutes et personne ne semble prendre notre présence en considération.

Comme si elle nous accordait une faveur particulière, voilà la propriétaire qui se présente enfin, tenue de travail délabrée, l´air flegmatique comme si elle n´avait aucune envie de travailler, la mine sévère on dirait qu´elle a consommé un peu d´eau amère de "Bitter leaves".

« Nous sommes habitués, » d´aucuns le diraient. Il vaut mieux faire bonne contenance vu que la longue marche à travers ce marché peu ou prou désordonné nous a bien assommés.

Grande est notre surprise lorsqu´à la demande de la carte de menu, la dame nous répond: «passez la commande et on vous dira s´il y a ce que vous voulez ou pas. » Quel monde kafkaïen ! Après des discussions et des remarques saugrenues, on va finir par s´entendre sur les plats. « On est entre nous ! » conclut la bonne dame avant de disparaître dans la cuisine où on l´entend crier à tue-tête sur son personnel, lui aussi trop bavard. Inutile pour nous de jouer l´organisation internationale de travail. Nous voulons juste profiter du séjour à Paris pour renouer avec la belle cuisine de notre pays.

Vient le moment «de se soulager». Les toilettes sont loin de répondre à un minimum d´hygiène: la chasse d´eau qui ne fonctionne plus, la pièce trop exiguë qui exige une position fœtale si on veut se courber. Terminée cette épreuve, on passe par le couloir où un regard sur la cuisine sans porte, reste inévitable. L´aspect de cette pièce pourtant capitale vous décourage à consommer le délicieux poisson braisé et le plat de dolé accompagné du plantain frit qu´on vient de vous servir.

A la demande d´un verre, la serveuse le tient par le bout, là où on est supposé poser ses lèvres. Une règle de base du service bafouée sans vergogne, au mépris de la santé du client. Toutefois, on oublie l´environnement dans lequel on se trouve, afin de savourer les délicieux plats que seuls les Camerounais savent si bien concocter. Dirait-on.

Comme si la musique n´était pas suffisamment tonitruante, voilà le Dj qui pense nous faire plaisir en augmentant encore le volume.

Tout compte fait, il faut payer la note. Madame la propriétaire se met devant vous, fait plusieurs fois le calcul mental à tâtons et finit par nous exiger une somme faramineuse totalement disproportionnée par rapport à notre consommation. Vous exigez les détails, bref la facture sur papier, et la réponse ne se fait pas attendre: « Ici, on ne fait pas de factures. C´est entre nous noor ».
Délicieuse, variée et très appréciée par les Camerounais et les amis du Cameroun, cette belle cuisine camerounaise peine cependant à s´imposer à l´étranger.

Nous sommes en droit de nous poser la question suivante: Pourquoi les restaurants camerounais peinent-ils à s´imposer à l´extérieur ? Pourquoi l´absence d´un restaurant camerounais dans des villes regorgeant une forte population camerounaise ? Quel rapport entretient le service camerounais avec la qualité, le prix, le temps, la formation, le client et l´hygiène ? Quelles solutions pour améliorer la qualité et encourager les bonnes pratiques de notre gastronomie ? Telles sont les questions de la semaine.

Nous vous souhaitons un bon débat et à dimanche prochain

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