Cameroun: L’aide à la communication privée contestée
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Cameroun: L’aide À La Communication Privée Contestée :: Cameroon

Médias. Le syndicat national des journalistes dénonce des irrégularités dans la liste des médias éligibles et fait des propositions pour un bon usage de ces fonds.

La liste des médias éligibles à l’aide publique à la Communication privée a été à peine publiée que déjà plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer des irrégularités. La décision n°111 signée le 16 mars 2017 par Issa Tchiroma Bakary, le ministre de la Communication, recense 114 potentiels bénéficiaires pour le compte de l’exercice 2016, dont 39 radios communautaires 7 radios commerciales, une télévision (Ariane Tv), 3 producteurs audio visuels, 53 titres de presse écrite, 3 sites internet, 5 organisations professionnelles et 2 imprimeries.

«Nous constatons avec stupé- faction que le ministre de la Communication accorde une aide à tout le monde, sauf aux entreprises de presse qui font l’actualité au Cameroun. Toutes les chaines de télévision de renom, tous les grands médias de la presse écrite, toutes les radios d’information, toutes les organisations professionnelles qui se battent pour une presse de qualité, sont mis à l’écart», relève Dénis Nkwebo, le président du Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc).

L’appel à candidature avait été lancé depuis le mois de décembre 2016, et l’année budgétaire s’est écoulée sans attribution de l’aide à la Communication privée. La commission nationale d’examen des demandes a finalement siégé le 16 mars 2017 à Yaoundé.

Selon les principes de sélection de ladite commission puisés à bonne source, les organes doivent véritablement exister au plan légal et être à jour des exigences fiscales et la sécurité sociale des employés.

Mais des professionnels des médias déplorent la présence sur la liste des potentiels bénéficiaires, de la radio communautaire Medumba, fermée depuis quelques temps. Aussi, la décision d’Issa Tchiroma Bakary
publiée à la fin des travaux ne fixe pas le montant total à distribuer et la part qui reviendra à chaque média retenu.

Racheter la dette sociale

Mais l’enveloppe allouée à l’exercice 2016 a été fixée à 250 millions F. Cfa, apprendon. Elle n’a donc pas subi de hausse, telle que promis par le ministre de la Communication depuis 2014. Sur les mécanismes de distribution des fonds aux potentiels bénéficiaires, la corporation reste perplexe. «Le Snjc est fondé à croire qu’il s’agit d’une grosse opération de détournement des deniers publics. Pour preuve, l’argent dont le montant est connu du Mincom tout seul, est distribué en espèces pour rendre possible le prélèvement des commissions », dénonce le président du Snjc, qui entend déposer une plainte
contre le Mincom. 

L’aide à la Communication privée est également contestée au sein de la corporation des éditeurs de presse (Fédipresse). « Nous ne sommes pas d’accords avec le principe et la formule de cette forme d’aide »,
soutient Haman Mana, le président de la Fédération, des éditeurs de presse (Fedipresse), et par ailleurs directeur de publication du quotidien à capitaux privés Le Jour.

D’après des statistiques, en 2014 le montant cumulé débloqué pour l’aide publique à la presse privée instaurée en 2001 a été évalué à 2 milliards 385 millions F. Cfa. Une somme que la corporation juge dérisoire et fait des propositions pour un meilleur usage de ces fonds. « Que l’argent de l’aide à la communication privée soit utilisé pour racheter la dette sociale des entreprises de presse privée et à la mise sur pied d’une imprimerie, soit d’une société de distribution », propose le Snjc. 

Une proposition qui intervient au moment où l’entreprise Messapresse a annoncé la cessation prochaine de ses activités dans le domaine de la distribution. 

La Fedipresse est en outre lancée depuis quelques semaines dans la recherche des solutions alternatives pour résoudre le problème, le moment venu.

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