Douala II : Grogne après une attaque de gang
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Une cinquantaine d’assaillants ont agressé les riverains de New Bell et Nganguè avant-hier

«On  a  fait  le  tour des quincailleries pour  ramasser toutes  les  machettes. On les attend. » Blaise a la vingtaine, le visage fermé. Dans sa main gauche, on peut voir le manche d’un couteau qui dépasse. La lame très  effilée  et très tranchante, on la découvre une fois qu’il ouvre un peu  la  paume.  Il  fait  partie  d’un petit groupe de jeunes montant la garde sur l’un des axes de Babylone, devant l’hôtel Fatima. Le « chef » de groupe est plus âgé, armé quant à  lui  d’une  latte,  il  campe  devant une corde, une « barrière  de sécurité » qu’ils ont attachée pour barrer la route  et  qui  est  pareille  à  l’autre sortie. Aucune moto ne passe.

Sur le bitume, des débris de plats et de tasses traînent. Un petit aperçu de la  lourde  atmosphère  qui  régnait hier 15 mars 2017 à New Bell, aux alentours de 13h. « On les attend » est mis pour la cinquantaine d’individus, armés de machettes,  couteaux  et  gourdins, ayant pris d’assaut plusieurs coins de l’arrondissement de Douala II et commis de nombreuses agressions dans la nuit de mardi 14 à hier 15 mars. Ils étaient de retour quelques heures après, au matin de ce mercredi, faire la promesse aux riverains de revenir plus tard dans la soirée. Ce qui a déclenché la colère des habitants  et  surtout  des  jeunes,  qui ont pris des mesures plutôt radicales, comme l’a dit Blaise et comme l’explique  une  dame  rencontrée  plus tôt non loin de l’Hôtel la Côte, sur l’axe qui mène à Njong-Mabi : « Les enfants  ont  limé  des  machettes qu’ils ont gardées dans les maisons. »

Comme pour lui donner raison, on aperçoit à quelques mètres un adolescent  muni  d’un  coupe-coupe.  « Vous  voyez  qu’ils  se  promènent avec », ajoute-t-elle en le montrant discrètement du menton. Ce  qui  serait  à  l’origine  de  toute cette violence, c’est la mort d’un individu par vindicte populaire, dans la nuit de dimanche à lundi, pris en flagrant délit de braquage, comme le raconte Blaise, très remonté : « Donc ils  pensent  qu’on  devrait  se laisser  agresser  ?  Ils  disent  qu’ils vont  venger  la  mort de leur frère. Ce matin, ils ont dit qu’ils l’enterrent et après ils vont revenir. »

Il relate  la  soirée  du  braquage  :  «  Sortant de Makéa, ils sont arrivés aux environs de 21h de tous les côtés sur des motos. Ils nous ont  encerclés. J’étais dans un restaurant. Ils sont entrés  et  ont  demandé  à  tout  le monde de mettre les mains en l’air. Ils nous ont dépouillés et ont pris la caisse. » Son voisin renchérit :

« Ils agressaient tout le monde, hommes, femmes, jusqu’aux enfants. Il suffisait que tu passes en route avec un paquet, ils ne se souciaient pas de ce qu’il y a dedans, ils arrachaient. Ils sont entrés au bar Parlement 9, ils ont porté l’écran plasma. Ils braquaient même les call-boxeuses. » Une situation qui a obligé les éléments  des  forces  de  l’ordre  et  de sécurité à effectuer une descente sur le terrain hier .

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