Cameroun: Ngatchou Eugénie, conseillère au bureau national de l’Ofrdpc : « La première dame est notre modèle de femme ».
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Cameroun: Ngatchou Eugénie, conseillère au bureau national de l’Ofrdpc : « La première dame est notre modèle de femme ». :: CAMEROON

Dans un entretien accordé à Camer.be, la conseillère au bureau national de l’Ofrpdc dit tout. Elle magnifie la femme, au premier rang, Chantal Biya, Première Dame du Cameroun. Elle sort enfin du bois, et dénonce des discours qui vont contre le port du pagne du 8 mars. Paysanne installée à Bangangté, elle s’est d’ores-et-déjà braquée à la campagne agricole 2017. Campagne au cours de laquelle, une batterie de mesures ont été prises pour accompagner ses consœurs agricultrices.

Vous êtes opératrice économique de notoriété établie et consacrée de la ville de Bangangté. Comment avez-vous célébré le 8 mars 2017 avec vos sœurs du Ndé ?

Nous avons célébré le 8 mars 2017 dans une ferveur populaire incomparable. Avant le 8, jour de l’apothéose, nous avons magnifié la femme au travers des activités éducatives, productives et récréatives. Je voudrais dans cet élan, dire ma reconnaissance au Préfet du Ndé, Haman Oumarou Wabi, ainsi qu’à sa tendre épouse, pour des dispositions prises pour la réussite de cette belle cérémonie célébrée à Bangangté. Ces remerciements vont également dans le sens des mesures de sécurité qu’il a su prendre, afin de permettre à nos mamans de fêter dans l’allégresse, sans crainte, sans peur.

Je voudrais au nom des femmes du Ndé en général et de Bangangté en particulier, remercier Madame Marcie Niat, épouse de Monsieur le Président du Sénat, S.E Mbwentchou Jean Claude, ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, Eric Niat, adjoint au maire de Bangangté, Théophile Kwendjeu, directeur d’Eser-Cameroun, Dr Ngadjeu Ngassa, médecin à Douala et par ailleurs trésorier de la section Rdpc Ndé-Nord, Njandja Félix, promoteur de Wise Bilingual Institute de Mfou et bien d’autres que j’en oublie certainement, pour des pagnes qu’ils ont distribués aux femmes dans tous les quartiers du centre urbain de Bangangté et des villages environnants. A ma connaissance, très peu de villages ont été oubliés dans cette distribution. Résultat de course, elles sont sortis nombreuses, belles dans leurs tenues, dire aux yeux du monde qu’elles ne sont pas abandonnées à elles-mêmes comme tel a été toujours le cas.

Vous avez suivi le discours de Célestine Ketcha, maire de Bangangté. Selon elle, le pagne du 8 Mars doit être proscrit. Qu’en dites-vous ?

J’ai bien suivi ce discours, elle était d’ailleurs en pagne différent de celui que les femmes ont arboré. Si la première Dame, Chantal Biya, qui est pour nous, l’exemple à suivre, était à la place des fêtes de Yaoundé en pagne du 8 mars comme toutes les autres femmes qui ont participé à cet événement aussi important aux côtés de la première dame, qui sommes-nous pour ramer à contre-courant ? Je vous pose la question monsieur le journaliste. Madame Marcie Niat en a également distribué des pagnes comme je l’ai mentionné plus haut, vous pouvez mesurer la fierté quand nous recevons de tels sésames des mains de ces dames qui sont pour nous des modèles de femmes.

La mairesse de Bangangté dont vous faites allusion, est peut être dans son bon droit, de s’exprimer et de donner son opinion sur le pagne du 8 mars. C’est normal, mais est ce que, ce qu’elle dit doit être prise comme parole d’évangile ? Que non ! Cicam qui produit les pagnes est une société qui fait encore la fierté camerounaise. Dire ce qu’elle a dit en public, est à mon sens, très grave et affiche clairement ses intentions. Les autorités camerounaises, avec tout un ministère de la promotion de la femme et de la famille, travaillent sur le design chaque année, des rencontrent se multiplient en amont, à la fin, Cicam produit des milliers et des milliers de pagnes. Vous imaginez ce que cela peut produire aux caisses de l’Etat. C’est un moment où des commerçantes accroissent leurs chiffres d’affaires, que dire des couturières qui font de belles affaires ?

J’ai lu un titre d’un journal très proche de la mairie de Bangangté que des « élites emballent les femmes dans le pagne ». C’est très honteux quand des journalistes se laissent manipulés ainsi, pourtant leurs mamans, leurs sœurs, leurs femmes, en ont besoin, et pour la plupart, étaient en pagnes du 8 mars. A une époque, celle que vous pointiez du doigt portait le pagne du 8 mars, je ne veux pas dire comme des autres qui pensent qu’elle n’a plus des possibilités d’en acheter et d’en partager, mais je crois qu’elle est soit plus intelligente que tout le monde, soit elle ne comprend rien sur ce qu’il faut donner à une maman qu’elle soit contente et qu’elle se sente valorisée. Nous sommes en pays bamiléké, nous achetons des pagnes tous les jours pour des funérailles, et cela ne gène personne, c’est encré dans nos traditions. Les femmes adorent tout ce qui est nouveau. Quand elle dit que le pagne du 8 mars c’est pour un jour, c’est assez horrible d’entendre de telles choses venant d’une femme pareille. Alors que quelques mois auparavant, des femmes ont acheté et cousu des pagnes pour les obsèques de sa mère. Ce pagne n’avait-il pas un usage journalier ? Pourquoi perdre le Nord quant il s’agit de préserver l’intérêt général de toute une nation en sauvant des entreprises chères au Chef de l’Etat, en créant des richesses chez nos sœurs couturières, qui payent d’ailleurs chers les droits de place à la mairie, alors qu’elles sont anéanties par le marché de la friperie.

Il se dit à Bangangté que vous avez cautionné la consommation abusive de l’alcool ?

C’est à coup sûr un autre discours proche de la mairie, le quel discours qui dramatise et s’érige même déjà contre les Brasseries du Cameroun. Cela doit faire allusion aux boissons que Théophile Kwendjeu et Eric Niat ont distribuées dans tous les points chauds de la ville, toute chose qui n’est pas coutume. Mais le message était simple, être toujours plus proche des femmes, les aider à ce qu’elles différencient ce qui est bien de ce qui est mauvais pour elles. Nous leurs avons par exemple dit de ne pas verser dans l’exagération, de rentrer tôt s’occuper de leurs foyers. Nous n’avons enregistré aucun cas d’accident, nous sommes plus qu’heureuses et nous retournons toute la gloire à Dieu. Elles se sont comportées en femmes responsables, puisqu’elles savaient que le 9 mars, elles devaient continuer de vaquer normalement à leurs occupations. Qui pour certaines dans des champs, au marché ou au bureau pour les autres.

Avec la nourriture d’un jour, vous croyez vraiment aider ces mamans qui sont pour la plupart des indigentes ?

Nous sommes près de 500 femmes reparties dans tout l’arrondissement de Bangangté, très bien organisées au sein d’une association dénommée « Femmes dynamiques de Bangangté ». Nous tenons des réunions chaque mardi, où des femmes nous rendent compte des difficultés qui sont les leurs dans des différents villages. Nous avons une cellule qui étudie les problèmes et les classent par ordre de priorité. Ce que nous pouvons, nous faisons à la mesure de nos moyens, et ce que nous ne sommes pas capables de résoudre, nous tendons généralement la main à nos élites.

Nous sommes en plein dans la campagne agricole de 2017 qui est lancée, nous savons exactement ce que nous allons faire pour contenter nos marmites nourricières. Nous ne donnons pas du poisson, mais nous apprenons à pêcher.

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