Cameroun,Année scolaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest : tous interpellés !
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Voici presque trois mois que, à cause des revendications corporatistes des avocats et des enseignants, les activités académiques et scolaires sont sérieusement perturbées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.  Aujourd’hui, si l’on note un retour progressif mais bien timide à la normale, c’est encore le minimum syndical dans bien des cas. 

Qu’on s’entende bien. La pertinence et le bien-fondé de certaines revendications sont honnêtement recevables. D’ailleurs, ces dernières, reconnues par les pouvoirs publics, sont adressées ou en train de l’être par le gouvernement. Les mesures spéciales décidées récemment par le chef de l’Etat (recrutement spécial de 1000 enseignants bilingues, allocation d’une subvention financière à l’enseignement privé, création de la Commission nationale pour le bilinguisme et le multiculturalisme, instauration des cours de rattrapage, report du délai d’inscription aux examens du GCE Board…) démontrent à suffisance que le gouvernement n’est pas resté autiste. Y-a t-il lieu de s’enfermer dans une sorte d’hermétisme et de jusqu’auboutisme consistant à  prendre en otage  l’école ?  L’école et les apprenants doivent-ils servir de leviers pour assouvir nos desseins inavoués ?

Il faut donc raison garder en faisant de l’école un « sanctuaire » protégé des bruits et de l’agitation socio-politique. Dans sa mission régalienne, l’Etat se doit de protéger l’école comme le lui impose la loi fondamentale.  « L’Etat assure à l’enfant le droit à l’instruction (….). L’organisation et le contrôle de l’enseignement à tous les degrés sont des devoirs impérieux de l’Etat », stipule le préambule de notre Constitution. La puissance publique ne saurait donc assister passive à la paralysie du cadre idéal de socialisation de l’enfant que constitue l’école. De sa capacité à assurer le mieux-être individuel et collectif, de même que l’épanouissement de l’enfant, l’école devient un patrimoine collectif à sauvegarder. C’est dans cette vision qu’il faut inscrire la panoplie de nouvelles dispositions prises actuellement pour sauver l’école dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Mais, l’Etat ne saurait agir tout seul. Il revient à toute la communauté éducative d’œuvrer  pour que les activités scolaires et académiques retrouvent leur plein régime dans les deux régions. La sécurisation des sites des activités pédagogiques et la mise sur pied des comités de vigilance devraient suffire à briser la psychose des parents et élèves craignant les représailles de certains extrémistes. Il est surtout du devoir des parents de sortir et d’encourager leurs enfants à regagner leurs salles de classe.

Quant aux enseignants, ils doivent se rappeler ce serment de Socrate qui s’engageait « à mettre toutes mes forces et toute ma compétence au service de l’éducation de chacun des élèves qui me sera confié ». Nous devons tous avoir à l’esprit que le décrochage scolaire qui constitue un déni du droit à l’éducation est de nature à hypothéquer sérieusement, à l’avenir, la dynamique sociale. Demain, il sera tard de réparer ce « péché par action » susceptible de mettre à mal notre vivre-ensemble. 

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