Sécurité : Là où l’anarchie a fait son lit…
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Occupation abusive de l’emprise du chemin de fer, manque de signalisation et de garde-fous sont décriés dans les villes ferroviaires.

Va… au rail ! L’expression, courante  dans  notre société, est vraiment très vulgaire et abjecte. Pourtant, on ne peut trouver plus prosaïque pour s’expliquer l’idée que certains Camerounais se font de la voie ferrée et l’usage qu’ils en font ; l’endroit où on peut, sans aucun souci ni vergogne, répandre ses déchets. Qu’ils soient ménagers, organiques ou moraux…

La parfaite illustration  de cet état d’esprit offre des peintures  très  peu  reluisantes de certains quartiers des villages et villes traversées par  le  chemin de fer dans le pays. Sur ce florilège de l’incivisme, à Douala, Ndokoti et ses environs pourrait très bien occuper le haut du pavé. Ici, habitations et petits commerces ont tellement envahi l’emprise du chemin de fer que de nombreux opérateurs, hardis ou inconscients, n’hésitent pas à installer leurs étals sur la voie même.

Et ce n’est qu’à l’approche des trains qu’ils se précipitent pour dégager les rails. La situation est tellement contraignante que, selon un responsable de la communication de l’entreprise concessionnaire du chemin de fer au Cameroun, il arrive qu’en jours de grand désordre, le train passe plus d’une heure  pour  franchir  les quelques kilomètres de ce périmètre urbain. Ce tableau, tout aussi sombre qu’il paraisse, trouve quand-même concurrents, notamment à Yaoundé.

Une  randonnée  dimanche soir au quartier Elig-Edzoa vous étonnera certainement. Des bandes insouciantes ont pris le pli d’y organiser en ces jours  de grâce et de félicité des  marchés  particulièrement arrosés de vins traditionnels. L’affaire pouvait facilement se digérer, si les cuites ne se passaient carrément sur la voie ferrée. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à y avoir pris leurs quartiers.

Pas étonnant dès lors que le drame de mercredi soir ait choisi ces encablures pour théâtre… Ça aurait pu tout aussi bien se passer à Elig-Essono derrière le marché du Mfoundi, à Etoudi, Olézoa ou à Nsam, des lieux où les pratiques ne sont pas plus orthodoxes. Pour autant, s’il est difficile de comprendre l’obsession d’un travailleur du rail à la retraite à vouloir s’installer le long de la voie ferrée – il faut noter que l’emprise du chemin de fer est de vingt mètres de chaque côté de la voie – il convient aussi de remarquer que ces espaces sont très peu sécurisés.

Et même  là où des passages à niveau pour les véhicules, des rambardes de protection de la voie ferrée ou des passerelles pour la traversée des piétons ont  été aménagés,  ce  qui manque le plus, c’est un dispositif de surveillance et de suivi pouvant permettre s’assurer de leur bonne utilisation.

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