Répression : Le Nord-Ouest coupé de “la République”
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Avant même l’annonce de la dissolution du Consortium par le Minatd, les habitants de cette région n’étaient plus connectés au reste du pays.

Hier, 18 janvier 2017, les activités ont repris dans la ville de Bamenda et les autres localités de la région du Nord-Ouest. Commerces et services ont rouvert les portes, après deux jours d’obéissance aveugle à un mot d’ordre dont les contours divisent. La peur est dans les ventres et même les discours. Au sortir des deux jours de « villes mortes » décrétés par le Consortium des organisations de la société civile anglophone, les populations sont inquiètes pour l’avenir.

« Le gouvernement cherche la guerre avec les anglophones », balancent de nombreux jeunes rencontrés dans la rue. Ils sont fâchés d’entendre dire que Me Felix Nkhongo Agbor Balla, le président ainsi que le secrétaire général du Consortium, Dr Fontem Neba, ont été mis aux arrêts, en même temps que le Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation interdisait leur association.

« Ils ne peuvent pas se permettre d’arrêter nos libérateurs pendant que nous nous battons pour la libération de ceux qu’ils ont voulu présenter au monde comme des vandales. Nous n’allons pas laisser faire », projette le président d’une association de commerçants, qui a souvent travaillé à leurs côtés. Pour l’instant, la réaction des satellites de ce consortium reste attendue. Même si elle aura de la peine à s’exprimer. Depuis mardi soir en effet, les communications entre cette partie anglophone et le reste du pays sont brouillées.

Le réseau Nexttel  que les utilisateurs présentent comme le meilleur en connexion Internet a fait de sérieuses infidélités à ses utilisateurs. Moins encore que Mtn, Orange et Camtel qui affichaient la présence des données sans autoriser l’accès au réseau. « Mardi après-midi, les réseaux sociaux fonctionnaient normalement. Peu après 17h, lorsqu’on a commencé à commenter l’interdiction des mouvements qui prônent le fédéralisme et la sécession, la connexion est partie. Depuis, il n’y a plus  rien », témoigne un internaute.

« Je cherche à joindre des membres de ma famille en Angleterre depuis hier mais c’est difficile. Ce n’est que depuis quelques minutes qu’on m’apprend que nous sommes coupés de l’extérieur », confirmait hier matin un confrère. En effet, les journalistes exerçant pour des médias nationaux et étrangers ont depuis lors des difficultés à communiquer avec leurs rédactions. De même, à partir de Bafoussam, il a été impossible de joindre des personnes engagées dans la crise scolaire qui dure depuis la fin du mois de novembre. Les téléphones sonnent, mais apparemment dans le vide. Ici, on n’oublie pas cet avertissement du Ministère des postes et télécommunications (Minpostel) à ceux qui sont suspectés de relayer les messages sur les réseaux sociaux.

Les négociations renvoyées pour ce milieu de semaine par le comité ad hoc vont-elles reprendre ? Aucun leader syndical n’était joignable hier. Mais le mal est plus profond que le gouvernement ne le perçoit. Les revendications des avocats et des enseignants ne sont qu’un prétexte pour exprimer un malaise social plus profond. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à revisiter le comportement des négociateurs. C’est à partir de l’étranger, notamment de la Belgique et des Etats Unis que les activistes basés au Cameroun étaient informés de l’évolution des travaux dans les services du gouverneur.

Des images et des enregistrements étaient postés sur les réseaux sociaux, pas forcément par les syndicalistes que le gouvernement a jugé d’ « extrémistes » mais par d’autres personnes présentes dans la salle, qui tirent les marrons du feu. C’est de l’extérieur par exemple que de nombreux hommes de média, exclus de la salle des travaux, étaient informés des escalades et blocages entre négociateurs.

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