Des solutions aux revendications des avocats et des étudiants de Bamenda et Buea n’ont pas été proposées lors du meeting peu couru tenu ce 6 décembre 2016.

Les habitants de la ville de Buea, dans la région du Sud-Ouest, sont repartis pour la plupart insatisfaits du grand meeting organisé par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), mardi, 06 décembre 2016. 

La rencontre qui s’est tenue au lieu-dit Bongo Square a été présidée par Jean Nkueté, le secrétaire général du Comité central du parti au pouvoir. Ledit meeting qui réunissait aussi le Premier ministre du Cameroun, cinq autres ministres de la République et des présidents de sections et de sous sections du Rdpc, intervient dans un contexte marqué par des mouvements de revendication d’étudiants et avocats réprimés à Bamenda et Buea. « Les gens rentrent sans véritablement avoir des réponses à leurs interrogations. Il n’y a pas eu véritablement d’issus. Le meeting a viré a une motion de soutien au président de la République », a déploré un habitant de Buea. 

Qui fait savoir que les quelques 5 000 participants à ce meeting en provenance de Tiko, Limbé et environs, sont arrivés sur place par charters. Dans son propos de circonstance, Jean Nkuete a indiqué que les politiciens de l’opposition veulent tirer profit de la situation qui prévaut dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. « Les puissances étrangères veulent déstabiliser le Cameroun », a affirmé le Sg du Comité central du Rdpc. 

Les autres orateurs, tels Peter Mafany Mussonguè, n’ont pas proposé de solution à la crise, d’après des étudiants. Ils sont revenus sur la promotion de la paix et de l’unité au Cameroun. « Le Premier ministre a demandé aux étudiants de retourner dans les salles de classe », a indiqué un habitant de Buea. 

Le Social Democratic Fond (Sdf), principal parti de l’opposition a organisé la veille, toujours à Buea, un autre meeting sur les mouvements survenus à Bamenda et Buea. La manifestation qui s’est tenue à l’esplanade du stade municipal de Buea a réuni près de 10 000 personnes venues spontanément sur le site. Les leaders du Sdf ont dénoncé les violences des policiers et gendarmes sur les étudiants et enseignants grévistes. Ils ont en outre exigé la libération de cinq étudiants encore incarcérés à Buea.