Liqueurs : Le gouvernement va-t-il retirer le whisky en sachet du marché ?
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Incertitudes et interrogations à 11 jours de l’échéance fixée pour permettre aux producteurs d’écouler leurs stocks.

Jacques est tenancier d’un Call-box au Carrefour Nkomo à Yaoundé. Sur sa caisse, il ne lui reste plus que deux sachets de Whisky de la marque «Lion d’or». Il refuse de se ravitailler en raison des incertitudes de l’après 17 septembre 2016. Son cas est loin d’être isolé, mais, le constat général sur le terrain est que, très peu de commerçants, notamment les gérants de débits de boissons, font preuve d’autant de prudence que Jacques.

«Je vends les whiskies en sachet dans ce bar que je gère  depuis sept ans. Ça fait partie de mes avantages de service selon le contrat signé avec mon patron. Chaque soir, je rentre avec une somme d’environ 3000 F CFA pour rationner dans ma maison. Si on interdit leur commercialisation après le 17 septembre, je vais continuer à le faire clandestinement», promet Bertrand A. un barman rencontré au lieudit «Carrefour Pakita», à Yaoundé.

Beaucoup d’autres commerçants pensent d’ailleurs pouvoir faire comme lui. Et dès lors, la bataille la plus déterminante pour le gouvernement devrait se jouer auprès des producteurs. Car, tant que ceux-ci continueront à conditionner et à livrer les liqueurs dans les sachets en plastique, les détaillants trouveront aussi à leur niveau des astuces pour opérer en douce. Surtout dans un contexte de pauvreté ambiante où les boissons haut de gamme ou du moins celles jugées propres à la consommation ne sont pas toujours à la portée de la grande majorité des consommateurs.

En plus de leur forte teneur en alcool, la plupart des marques de whisky en sachet (et même ceux conditionnés dans les bidons) en circulation sur le marché camerounais contiendraient du méthanol, une substance très nocive pour l’homme. Dans un arrêté conjoint signé le 12 septembre 2014, les ministres de la santé publique, du Commerce et des mines, de l’Industrie et du Développement technologique, rendent d’application obligatoire la norme sur la production des liqueurs et autres spiritueux au Cameroun.

Cette mesure gouvernement donnait ainsi aux producteurs camerounais 24 mois pour écouler les stocks existants. Le directeur général de l’agence des normes et de la qualité (Anor), Charles Booto à Ngon, avait effectué une sortie à la suite de cette décision pour indiquer que passée l’échéance du 17 septembre, plus aucun whisky en sachet ne serait plus présent sur le marché. On se rappelle que l’arrêté ministériel du 12 septembre 2014, bien que salué par une partie des Camerounais, avait essuyé de vives critiques auprès des producteurs.

Notamment Fermentation du Cameroun (Fermencam), dont le directeur général, Maurice Djeutchoua, avait fait chanter le gouvernement en brandissant l’argument du nombre d’emplois créés par son unité de production et son chiffre d’affaires en constante progression (12 milliards F CFA en 2013 contre 9 milliards F CFA un an plus tôt). Sur le terrain, d’ailleurs, les distilleries continuent à produire sereinement à quelques jours de l’échéance fixée par le gouvernement. L’argument économique va-t-il l’emporter sur celui sanitaire ?

On verra dans 11 jours exactement, jusqu’où le gouvernement est prêt à aller pour faire respecter sa décision.

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